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LA SOURCE ET L'OBJECTIF DES FUITES DANS LA PRESSE
Cette semaine, pas moins de 3 articles de presse ont été publiés sur l'évolution d'Atos : deux articles très renseignés de BFM Business, avec des révélations, et un du Canard Enchaîné, critique d'Atos. Les autres articles de presse ne sont que des reprises des informations exclusives de BFM.
DES FUITES PAS ANODINES
Ces nombreuses fuites nous apportent beaucoup d'informations sur les différents scénarios évoqués sur ce forum depuis plusieurs mois (avec justesse d'ailleurs, vous aurez noté, en ce qui concerne votre serviteur !), mais nous parviennent alors qu'une opération n'est pas bouclée, puisque dans le cas contraire, le cours aurait été suspendu avant même l'ouverture pour entrer en négociations exclusives. Rien n'est donc conclut à ce stade, mais une telle conjonction d'informations aussi détaillées, avec autant de citations de "bons connaisseurs du dossier", n'est évidemment pas innocente. Elle sert les intérêts d'un acteur dans les manœuvres en cours. Il est important pour nous de ne pas être qu'un outil de manipulation et donc de se pencher sur l'identité potentielle de cette source, et de son intérêt, en espérant qu'il nous soit commun. Voyons donc les propos des articles en question et leurs sources potentielles :
L 'ARTICLE DU CANARD
Le premier article, du Canard, intitulé "Pour ses dirigeants, Atos n'est pas gratos", n'est qu'une critique satirique de la gestion d'Atos et de son résultat sur l'entreprise et son cours de bourse. Que l'article tombe cette semaine pourrait n'être qu'une simple coïncidence, car il n'apporte rien de nouveau sur le fond. Mais dans son fonctionnement traditionnel, la rédaction du Canard est souvent alertée par une source, qui lui signale un sujet d'intérêt. Généralement le Canard n'enquête pas de sa propre initiative en matière économique, monde qu'elle maitrise moins que la politique. En revanche, s'il y a un secteur où le Canard a des sources extrêmement fiables et qui l'alimentent chaque semaine, c'est... Dans l'armée et les services (qui ne sont pas du tout mis en causes dans l'article, alors que l'aspect souverain des activités d'Atos aurait pu mériter une critique à leur endroit) Le propos de cet article participe à dénigrer la gestion actuelle du Board d'Atos, dont les dirigeants sortent avec des parachutes dorés après avoir planté l'actionnariat. Même le premier ministre Edouard Philippe est épinglé, pour avoir "palpé 72 000 euros, moins qu'à Matignon, mais il n'est pas mort d'épuisement", se moque le Canard, qui épingle aussi bien sûr Belmer, Meunier, ou Thierry Breton. Ce ne sont donc pas eux qui ont alerté le Canard sur l'inquiétante évolution d'Atos !
LE PREMIER ARTICLE DE BFM
Intitulé "L'état favorable à un mariage entre Thales et Atos', il est très renseigné sur tout, sauf sur la position d'Atos. On cite un "ancien membre du gouvernement", qui explique qu'il "verrait d'un bon œil un acquéreur (...) proche de l'Etat". A noter aussi qu'on apprend que la DGA a "tiré la sonnette d'alarme", et "milite toujours pour la création de champion français qui lui soit proche", selon "un bon connaisseur de la "DGA". Ensuite est cité "un proche" de Patrice Caine, donc de Thales, qui assure que Thales a obtenu "l'aval" de l'état. Est cité enfin "un haut dirigeant de Thales". On peut donc conclure que personne n'a parlé côté Atos, mais qu'une source de la DGA s'est exprimée, ainsi que de Thales, qui communique ouvertement sur son intérêt pour Atos
LE SECOND ARTICLE DE BFM
Intitulé "Les coulisses du bras de fer entre Thales et Atos", il commence directement par une citation extrêmement claire et identifiée : "Patrice Caine n'abandonnera jamais son projet (...). L'un de ses plus proches collaborateurs est formel sur la totale détermination du PDG de Thales." C'est donc bien Thales qui s'exprime ici, pour nous affirmer son ambition en béton. Et qui donne toutes les informations sur "les coulisses" des négociations des derniers mois, dont la proposition de Thales allié à Bain d'un rachat d'Atos pour un montant de 7.7 milliards d'euros soit 69 euros par action pour les actionnaires. Thales nous indique qu'Atos a refusé l'offre, (mais n'était pas tout à fait opposé à la vente puisqu'il parlait avec Orange en parallèle.) Thalès nous donne une estimation concrète, et ça, c'est pour nous, actionnaires. On apprend qu'Atos a tenté une stratégie anti-OPA, en vain. Enfin, à la fin de l'article, on sous entend que le gouvernement n'a pas pris sa décision : "La cybersécurité est un actif de souveraineté nationale. Un argument que martèle Thales pour convaincre le gouvernement de soutenir son projet."
IDENTIFICATION DES SOURCES ET PROPOS
1/ Aucun membre d'Atos actuel n'est cité, ni source "proche" d'Atos. Son board résiste toujours, mais moins fort, à la perspective 'une OPA de Thales (En revanche, contrairement aux précédentes fuites, aucun communiqué d'Atos pour démentir, rectifier ou affirmer son souhait de ne pas vendre. Un indice supplémentaire de la position de faiblesse ou de capitulation du board)
2/ Thales est très motivé ("n'abandonnera jamais son projet", c'est on ne peut plus clair) pour réaliser son OPA
3/ Thalès nous informe du montant qu'il a été prêt à débourser avec Bain, 69 e par action. Tentant pour les actionnaires de se désolidariser d'Atos au vu de la situation actuelle !
4/ La DGA communique sur son soutien à Thales, son souhait de protéger les activités stratégiques d'Atos
5/ La DGA ou Thales pourrait bien, selon moi, être la source du Canard visant à dénigrer la gestion Atos auprès du grand public
6/ L'état est favorable à un mariage, mais des tergiversations subsistent quelque part, soit sur la modalité du mariage, soit sur sa réussite
7/ Atos a tout fait pour empêcher l'OPA de Thales, mais a discuté avec Orange, et n'est pas parvenu à mettre en place de réels outils empêchant la démarche de Thales, malgré des sollicitations auprès de l'AMF, ou autres tentatives de créer des structures non Opéables.
OBJECTIFS DES FUITES
1/ Officialiser le soutien de principe de l'état à la solution Thales, pour éliminer d'autres possibles prétendants sur le dossier ("L'état favorable à un mariage", c'est le titre de l'article 1, on voudrait plier le match qu'on ne titrerait pas autrement !)
2/ Finir de convaincre d'éventuels indécis au gouvernement, (puisque Thales "martèle" des arguments pour "convaincre le gouvernement") soit à Bercy soit ailleurs, alors que le ministère de la défense (au moins la DGA) a pris sa décision
3/ Affaiblir Atos auprès du grand public (Le Canard), pour préparer le terrain et l'opinion à la nécessité d'une opération de rachat prochaine
4/ Informer les actionnaires de la valeur proposée à leurs actions, (69 euros, c'est plus de 500% de plus value potentielle par rapport au cours de début de la semaine), pour exercer une pression massive sur Atos
CONCLUSION
A mon avis, ces fuites sont une bonne nouvelle pour nous, car même si elles semblent montrer qu'Atos a beaucoup résisté aux manœuvres de Thales, cette dernière met en place ses pions, et est tellement avancée qu'elle peut se permettre de mettre une pression de plus en plus forte sur la direction d'Atos. Sûr qu'après avoir tout tenté pour la croquer à un minimum de 7.7 milliards juste après une chute du cours de bourse sur fond d' « erreurs comptables » (finalement fictives), Thales et Bain ne doivent plus tenir en place face à un cours qui a, depuis, perdu plus de 60% supplémentaires.
Ces fuites sont certainement les prémices de l'OPA finale qui arrivera immanquablement sur Atos. Thalès est totalement sortit du bois, elle est soutenue par, au moins, la DGA et le ministère de la Défense. Ces 2 acteurs (au moins) avancent ensemble et communiquent publiquement, pour imposer leur projet à Atos, qui n'a plus beaucoup d'armes pour l'empêcher. Avec le spectacle consternant de la crise que le CA d'Atos a lui-même créé, la direction d'Atos est affaiblie, et une partie de l'équipe est sur le départ. La seule chose qui m'étonne, c'est que le cours de bourse, dans ces conditions, reste aussi ramassé, et que la Vade reste aussi exposée, alors que les éléments semblent se précipiter. Certaines manœuvres nous dépassent sans doute encore, en attendant l'issue.