Guide des introductions en bourse
Vous souhaitez souscrire à une introduction en Bourse.
Pour vous aider dans votre choix, de nombreux documents d'information sont à votre disposition. Parmi ceux-ci le prospectus (ou la note d'information) soumis au visa de l'AMF. Elle veille à la qualité et à l'exhaustivité de l'information sans se prononcer sur l'intérêt d'acheter ou non des titres de la société.
Vous pouvez disposer également de l'analyse financière des introducteurs.
Guide
Que trouve-t-on dans le prospectus d'introduction ?
En premier lieu, des renseignements sur l'opération financière, l'introduction, tels que :
- Le nombre et la nature des titres offerts la souscription
- Le calendrier de l'opération et la date prévue de cotation des titres
- Les éléments d'appréciation du prix
- La procédure d'introduction
Comment se procurer ces documents ?
Dès l'obtention du visa de l'AMF, vous pouvez vous les procurer sans frais, auprès des sociétés concernées ou des intermédiaires financiers.
Les prospectus d'introduction peuvent être consultés au centre de documentation et d'information de l'AMF (http://www.amf-france.org).
Ensuite, des renseignements sur la société :
- Les données générales : forme juridique, l'objet social, ses statuts, l'existence de seuils statutaires
- Les données sur le capital : répartition du capital et des droits de vote, évolution du capital
- Les données sur l'activité : historique, secteur d'activité, environnement concurrentiel
- Les données économiques : chiffres d'affaire, résultats, effectifs, filiales, perspectives
- Les comptes : bilan, compte de résultats et annexes précisant le périmetre et les méthodes de consolidation
- Les faits exceptionnels et litiges pouvant avoir une incidence sensible sur l'activité, le patrimoine, la situation financiere ou les résultats de la société ou du groupe.
Repérer les points clés
Les documents d'information
- La description du calendrier et des modalités de l'opération. Attention à la liquidité de certains titres : une faible liquidité peut être un réel handicap pour les passations d'ordres
- La présentation des chiffres clés concernant l'activité, le marché, la concurrence et les prévisions. En effet, les introductions ne dérogent pas aux règles d'or du bon gestionnaire : une bonne compréhension des activités est indispensable avant tout investissement. Dans le cas contraire, cela pourrait vous nuire pour analyser les enjeux stratégiques de la société et cerner son potentiel. En outre, n'hésitez pas à comparer ses données boursières et économiques avec les entreprises de même taille présentes sur son marché
- Les indications des diligences effectuées par les commissaires aux comptes et leurs éventuelles réserves. La mention de litiges susceptibles à terme d'avoir une incidence sur la situation de la société.
Attention ! L'AMF peut assortir son visa d'un avertissement qui figurera en première page de la note d'information. L'avertissement n'est pas destiné à qualifier l'opération ou la situation de la société concernée ; il est simplement destiné à attirer l'attention des souscripteurs sur des éléments essentiels pour l'appréciation du risque ou des contraintes liées à l'investissement en titres de cette société (aspects juridiques, comptables …)
Les points spécifiques aux introductions
Les ordres A et les ordres B
Dans le cadre de la procédure d'OPF ou d'OPO, deux catégories d'ordres sont susceptibles d'être émis : les ordres A (ou A1) et les ordres B (ou A2). Les ordres A sont prioritaires et limités à un nombre maximum de titres, 100 le plus souvent. Les personnes souhaitant acquérir davantage de titres pourront également demander des actions au titre des ordres B. Ceux-ci peuvent être émis pour un nombre d'actions illimité. Il peut être répondu avec réduction en fonction d'un taux unique aux ordres B, non prioritaires. Les ordres A ont vocation à être servis intégralement si le niveau de la demande le permet. Dans l'hypothèse d'un nombre insuffisant d'actions offertes pour couvrir les demandes exprimées au titre des ordres A, les ordres A seront réduits uniformément et les ordres B ne seront pas servis. Il est précisé qu'un même donneur d'ordres ne pourra émettre qu'un seul ordre d'achat A et un seul ordre d'achat B. Ces ordres ne pourront être dissociés entre plusieurs intermédiaires financiers et seront confiés à un intermédiaire unique. Par ailleurs, au cas où l'application du ou des taux de réduction n'aboutirait pas à un nombre entier d'actions, ce nombre serait arrondi au nombre entier inférieur.
La clause de reprise (clawback)
En vue de servir davantage les ordres de l'OPF ou de l'OPO, l'introducteur peut augmenter le nombre de titres par prélèvement sur les actions offertes dans le cadre du Placement Garanti. Dans le cas où l'OPF ou l'OPO ne serait pas entièrement souscrite, le nombre d'actions offertes peut être réduit afin d'augmenter le nombre d'actions offertes dans le cadre du Placement Garanti. La décision d'exercer cette clause est prise au plus tard le jour de la fixation du prix définitif.
L'option de surallocation (greenshoe)
Les actionnaires vendeurs peuvent consentir aux établissements introducteurs une option permettant l'acquisition d'un certain nombre de titres supplémentaires exerçables au prix de l'offre
dans un délai de 30 jours à compter de la date de première cotation.
Synthèse et conclusion
A retenir
Concernant l'Offre à Prix Minimal (OPM), les ordres sont classés en 3 ou 4 lots à partir du prix d'offre. Les ordres sont alors servis à hauteur d'au moins 5% (le taux de
réduction étant identique pour les particuliers et les institutionnels). En général, les ordres libellés avec des cours exagérément supérieurs ou inférieurs au prix de départ, sont éliminés et
les ordres « au mieux » sont proscrits.
L'Offre à Prix Ferme (OPF) rationne les demandes, non par les prix, mais par les quantités. Les ordres d'achat sont alors diminués en proportion de l'afflux des demandes. L'Offre à Prix Ouvert (OPO) rationne les demandes par les quantités mais également par le prix, puisque ce dernier n'est pas fixé. Le Placement Garanti (PG) n'assure pas de réponse équitable aux attentes des demandeurs. Les ordres sont traités par le chef de file de manière discrétionnaire. Cette pratique est donc généralement inaccessible aux actionnaires individuels.
En conclusion
Pour se voir attribuer un nombre de titres significatif dans le cadre d'une OPM, l'astuce consiste à échelonner les ordres, en fonction de la fourchette de prix qui paraît la plus proche de l'estimation du marché.
Pour une OPF ou une OPO, le risque est de voir la quantité d'actions reçues réduite à la portion congrue. Pour contrer le poids des grands institutionnels, la tentation est de gonfler ses ordres, en risquant d'être servis
à 100% en cas de chute de la demande. Afin d'éviter ce type de mésaventure, il est sans doute préférable de compléter sa ligne de portefeuille dans les jours suivants la première cotation par des achats directs sur le marché.
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