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Défiance et détermination au G7 Finances face au projet Libra
information fournie par Reuters 18/07/2019 à 16:25

 (Actualisé avec déclarations supplémentaires)
    CHANTILLY, Oise, 18 juillet (Reuters) - Les grands
argentiers du G7 ont affiché jeudi leur volonté de ne pas
permettre au projet de "cryptomonnaie stable" Libra de Facebook
 FB.O  de se concrétiser tant qu'un cadre réglementaire n'aura
pas été défini pour cet instrument d'ampleur potentiellement
systémique. 
    Mais au-delà de cette détermination à agir rapidement pour
contrer les ambitions du groupe de Mark Zuckerberg, les
ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales
des sept pays les plus riches du monde réunis mercredi et jeudi
à Chantilly (Oise) sont restés évasifs sur les moyens d'y
parvenir.
    Les participants à la réunion de Chantilly ont reconnu que
les projets de "stable coins" ("cryptomonnaies stables") de type
Libra soulignaient la nécessité "d'améliorer sensiblement les
systèmes de paiements transfrontaliers" mais ils se sont
accordés sur les "graves préoccupations" réglementaires,
systémiques et politiques soulevées par de telles initiatives,
est-il précisé dans le résumé des discussions publié jeudi par
la présidence française du G7 Finances. 
    "Un projet comme Libra pose de sérieuses difficultés, des
difficultés techniques et des difficultés politiques", a
souligné le ministre français de l'Economie et des Finances,
Bruno Le Maire, lors d'une conférence de presse organisée à
l'issue des deux demi-journées de discussions. 
    "Il y a donc aujourd'hui un consensus des membres du G7 pour
agir rapidement sur ce sujet", a-t-il expliqué. 
    Pour le ministre français, alors que l'ensemble des acteurs
financiers sont soumis à des règles sur la protection des
consommateurs, la lutte contre le blanchiment et le financement
du terrorisme, le projet Libra "n'a présenté aucune disposition
pour respecter ces règles qui s'appliquent à toutes les monnaies
souveraines de la planète".
    Le groupe de travail sur l'évaluation des risques et les
modalités d'encadrement des "stable coins" mis sur pied à la
demande de la présidence française du G7 Finances a lui aussi
souligné, dans un résumé du rapport préliminaire présenté aux
participants à la réunion de Chantilly, les "risques sérieux"
associés à ces nouveaux instruments. 
    
    TRAVAIL SIGNIFICATIF
    Aucune autorisation par les autorités compétentes ne pourra
être accordée sans un travail significatif de la part des
développeurs de "cryptomonnaies stables", qui devront se montrer
plus transparents et fournir des informations plus détaillées
afin de permettre une évaluation adéquate, est-il indiqué dans
le compte rendu de la séance de discussions sur ce thème au G7
Finances. 
    Le groupe de travail présidé par Benoît Coeuré, membre du
directoire de la Banque centrale européenne (BCE), va poursuivre
ses travaux en vue de présenter un rapport final d'ici aux
assemblées générales de la Banque mondiale et du FMI à l'automne
à Washington. 
    Benoît Coeuré "fera des propositions concrètes dès cet
automne au sein du G7 pour encadrer cette proposition Libra et
formuler des propositions plus globales sur les systèmes de
paiement", a déclaré Bruno Le Maire.    
    Facebook a dévoilé le 18 juin son projet de "cryptomonnaie
stable" Libra, qui doit lui permettre de s'imposer dans les
paiements, les services financiers et le commerce en ligne dans
le monde entier à partir des utilisateurs de ses différents
réseaux sociaux.  
    Cette monnaie virtuelle, non adossée à des Etats ou à des
banques centrales et dont le lancement est prévu pour 2020, sera
gérée par une association composée d'entreprises,
d'organisations à but non lucratif et d'institutions
universitaires. 
    Ce projet a depuis fait l'objet de nombreuses critiques de
la part des responsables politiques et des régulateurs
financiers, qui craignent une adoption généralisée par les 2,38
milliards d'utilisateurs de Facebook, une perspective
susceptible de menacer la stabilité du système monétaire
international voire même la souveraineté de certains pays. 
   Les responsables politiques craignent également de voir des
géants du numérique disposant d'une capitalisation parfois
supérieure à la richesse de certains pays empiéter sur les
prérogatives des Etats.  
    "Nous refusons l'émergence d'Etats privés qui auraient les
mêmes privilèges que les Etats sans les contrôles qui vont avec,
sans les obligations qui vont avec", a prévenu Bruno Le Maire.

 (Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)
 

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