* Les candidats crédibles sont connus, dit Macron * Cet échec discrédite l'UE, montre l'impossibilité de l'élargir (Actualisé avec autres réactions) BRUXELLES, 1er juillet (Reuters) - Emmanuel Macron a durement critiqué lundi l'incapacité des dirigeants européens à choisir un candidat pour la présidence de la Commission européenne malgré une nuit blanche mais s'est dit convaincu de leur capacité à s'entendre mardi. Le président français a fustigé les divisions au sein du Parti populaire européen (PPE) et les ambitions personnelles qui ont empêché la conclusion d'un accord, alors qu'elle était selon lui "très proche". Cet échec entame la crédibilité des Européens sur la scène internationale comme auprès de leurs concitoyens et montre la nécessité de réformer les règles de fonctionnement de l'UE avant tout nouvel élargissement, pour le moment "impossible", a-t-il dit. "Nous trouverons une solution demain", a promis le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, qui a dit ressentir "une énorme frustration". Le sommet doit reprendre mardi à 11h00 (09h00 GMT). Les montages les plus discutés dans la nuit et la matinée comprenaient les noms de Frans Timmermans, Kristalina Georgieva, Charles Michel, celui de Manfred Weber étant cité pour la présidence du Parlement européen qui relève des seuls députés. Selon le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki, l'Italie et les pays d'Europe de l'Est se sont opposés à la nomination du socialiste néerlandais Frans Timmermans à la présidence de la Commission. "Le problème (c'est qu'il y a) un montage préétabli et l'Italie ne peut pas l'accepter : la proposition doit venir du Conseil", a quant à lui expliqué son homologue italien Giuseppe Conte. "L'Italie n'a rien contre Timmermans en tant que personne. C'est une personne de valeur, de grande expérience", a-t-il ajouté. UNE IMAGE "PAS SÉRIEUSE" DE L'EUROPE Pour Emmanuel Macron, Frans Timmermans "fait partie des gens qui ont des compétences pour avoir un poste exécutif de haut niveau, de la même manière que Mme Vestager, M. Barnier, plusieurs autres". "Il faut revenir demain avec un ou deux scénarios très concrets, les avoir préparés", a-t-il poursuivi. "Les consultations de cet après-midi, de la soirée seront absolument critiques." "On sait quels sont les profils qui sont à la fois candidats et crédibles et qui correspondent aux critères qui sont les nôtres. Ensuite, il faut pouvoir les composer de manière harmonieuse pour tenir les équilibres (...) On ne va pas sortir du chapeau des personnalités nouvelles." Le chef de l'Etat a salué l'action de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a selon lui oeuvré pour rapprocher les positions des dirigeants liés au PPE, ainsi que le travail des Premiers ministres Charles Michel (Belgique), Pedro Sanchez (Espagne), Mark Rutte (Pays-Bas) et Antonio Costa (Portugal). Sans nommer les dirigeants qu'il tient pour responsables de l'échec du Conseil, Emmanuel Macron a souligné que "plusieurs personnes (n'avaient) pas facilité les accords parce qu'elles avaient des ambitions". "Quand on a trop d'agendas cachés, on n'y arrive pas." "On ne peut pas être les otages de l'un ou de l'autre ou de petits groupes qui se forment", a-t-il poursuivi alors qu'une fronde de plusieurs dirigeants proches du PPE a bloqué les discussions dimanche. "Sur la durée nous devons tirer les conséquences d'un tel échec. Notre crédibilité est profondément entamée avec ces réunions trop longues qui n'aboutissent à rien, nous donnons une image de l’Europe qui n'est pas sérieuse", a-t-il encore déclaré. "Nous allons poursuivre notre travail et les concertations d'ici demain, nous retrouver à 11h00, et je suis confiant sur le fait que nous aurons un accord sur cette voie, nous allons y travailler avec la même bonne volonté." Prié de dire qu'elle était le principal point de blocage des négociations, un haut fonctionnaire européen a répondu : "Tout le montage". "C'est juste incroyablement compliqué. Il y a tellement de sensibilités politiques...", a quant à lui regretté Mark Rutte. Le président de la Commission européenne doit obtenir l'appui de 72% des Etats membres qui doivent représenter 65% de la population de l'Union. (Jean-Baptiste Vey avec Francesca Piscioneri, Gabriela Baczynska à Bruxelles, Marine Pennetier et Sophie Louet à Paris Jean-Philippe Lefief pour le service français)
UE-Macron déplore l'échec du Conseil et veut un accord mardi
information fournie par Reuters 01/07/2019 à 15:14
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