(Actualisé avec autres déclarations) BRUXELLES, 18 octobre (Reuters) - Emmanuel Macron a souhaité vendredi, à l'issue du Conseil européen, que la date du 31 octobre pour le Brexit soit respectée et a annoncé une rencontre "dans les prochaines semaines" avec le président turc Recep Tayyip Erdogan en présence de Boris Johnson et d'Angela Merkel. Voici les principales déclarations du chef de l'Etat français à l'issue de deux jours de discussions parfois houleuses entre les Vingt-Huit à Bruxelles : BREXIT Au lendemain d'un nouvel accord sur le Brexit et à la veille d'un vote crucial à la Chambre des communes, Emmanuel Macron a souhaité que la date du 31 octobre, initialement fixée pour le départ du Royaume-Uni de l'UE, soit "respectée". "Je ne fais pas de politique fiction, je ne vais pas me mettre dans un cas où le Parlement britannique voterait ceci ou cela mais je ne pense pas qu'un nouveau délai doit être accordé. Il nous faut terminer ces négociations, passer à la négociation sur la relation future et pouvoir en terminer", a-t-il déclaré. Le Premier ministre britannique Boris Johnson "est parfois pittoresque mais nous sommes parfois tous dans cette condition. Il a son tempérament, mais c’est un dirigeant qui a une vraie pensée stratégique. Ceux qui ne l’ont pas pris au sérieux ont eu tort." TURQUIE Concernant l'offensive militaire turque en Syrie contre les alliés kurdes de la coalition contre Daech, Emmanuel Macron a fait savoir qu'il avait décidé avec Boris Johnson et la chancelière allemande Angela Merkel de rencontrer "dans les prochaines semaines" le président turc Recep Tayyip Erdogan, "sans doute à Londres". "Je considère que ce qui s'est passé depuis plusieurs jours est une faute lourde de l'Occident et de l'Otan dans la région et cela affaiblit notre crédibilité pour trouver des partenaires sur le terrain qui se battront à nos côtés en pensant qu'ils sont protégés durablement, et ça interroge aussi le fonctionnement de l'Otan", a-t-il estimé. "Il est important de nous réunir et nous coordonner entre les trois Européens et la Turquie", a-t-t-il ajouté. "Il faut essayer de voir où la Turquie veut aller et comment la ramener à des positions plus raisonnables qui permettent d'articuler sa sécurité intérieure avec le respect de nos agendas et la juste solidarité qu'il y a au sein de l'Otan". BUDGET EUROPEEN Sur la question du budget européen post-Brexit pour la période 2021-2027, "force est de constater que le consensus n'a pas été trouvé" entre les Vingt-Sept, a par ailleurs indiqué le chef de l'Etat français. "C'est normal, c'était la première discussion où nous rentrions un peu dans le détail". "Nous avons donc souhaité que le futur président du Conseil européen Charles Michel puisse poursuivre les discussions et mener celles-ci à bien pour avoir un budget qui puisse être décidé le plus vite possible", a-t-il ajouté, insistant sur l'importance pour la France du budget de la politique agricole commune (PAC). ELARGISSEMENT DU BLOC Sous le feu des critiques de ses partenaires qui parlent d'une faute "historique", Emmanuel Macron a défendu la position de la France qui s'est opposée, avec le Danemark et les Pays-Bas, à l'ouverture de négociations d'adhésion de l'Albanie et de la Macédoine du Nord à l'Union européenne. "Nous devons garder l'esprit de sérieux et de mesure", a-t-il dit. "Plusieurs pays étaient réticents à ouvrir aujourd'hui les négociations, la France a fait partie de ces pays (...) tous les progrès demandés ne sont pas là". "Avant tout élargissement effectif, sachons-nous réformer nous-mêmes", a-t-il ajouté. "La nature du processus d'élargissement ne me semble plus adaptée, elle est trop bureaucratique et elle ne parle plus aux peuples". COMMISSION EUROPÉENNE Huit jours après le rejet de la candidature de la Française Sylvie Goulard au poste de commissaire européenne, Emmanuel Macron a une nouvelle fois fustigé "des règlements de comptes politiques entre les familles au Parlement". "Ce qu'il s'est passé n'est juste pas durable", a-t-il déclaré quelques heures après un petit déjeuner de travail avec la présidente élue de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel et les représentants des trois grandes familles politiques. "Il faut calmer les esprits", a-t-il ajouté. (Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)
Principales déclarations de Macron à l'issue du Conseil européen
information fournie par Reuters 18/10/2019 à 16:48
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