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Jair Bolsonaro a prêté serment comme président du Brésil
information fournie par Reuters 01/01/2019 à 20:40

 (Actualisé avec discours à la nation)
    par Anthony Boadle
    BRASILIA, 1er janvier (Reuters) - Jair Bolsonaro, premier
président du Brésil issu de l'extrême droite depuis la dictature
militaire, a prêté serment mardi à Brasilia, en promettant "la
paix et la prospérité" à ses compatriotes et en s'engageant à
lutter contre la corruption et la violence endémique.
    L'accession au pouvoir de cet ancien officier âgé de 63 ans
a été facilitée par le rejet dans l'électorat du Parti des
travailleurs, la formation de gauche qui a dirigé le Brésil
pendant treize des quinze dernières années avant d'être emportée
par des scandales de corruption à répétition.
    Jair Bolsonaro, qui est ouvertement nostalgique de la junte
militaire au pouvoir de 1964 à 1985 ( ), a promis
d'employer la manière forte contre les gangs de trafiquants de
drogue qui gangrènent le pays.
    "Nous allons mettre fin aux politiques qui protègent les
criminels et criminalisent les policiers. Nous allons rétablir
l'ordre dans ce pays", a-t-il dit en s'adressant à la nation
après son investiture.
    Le nouveau président brésilien s'est néanmoins engagé dans
son discours à respecter la démocratie, une promesse qu'il avait
déjà formulée devant les parlementaires quelques minutes après
avoir prêté serment.
    "Je vais travailler sans relâche pour que le Brésil réalise
son destin", a-t-il déclaré.
    Sur le plan économique, Jair Bolsonaro a promis de "créer un
nouveau cycle vertueux pour ouvrir les marchés" et de "mener
d'importantes réformes structurelles" pour réduire le déficit
budgétaire.
    "Les Brésiliens vont pouvoir accéder à une vie meilleure
grâce à la méritocratie", a-t-il assuré dans son discours.
    Bolsonaro entend aussi modifier le cap du Brésil en matière
de politique étrangère, voulant diminuer l'engagement du pays
dans les blocs régionaux comme le Mercosur pour privilégier les
relations bilatérales.    
        
    SORTIE DE L'ACCORD DE PARIS SUR LE CLIMAT?
    Celui qui est parfois surnommé le "Trump des Tropiques" et
qui s'est félicité mardi d'avoir "libéré le Brésil du socialisme
et du politiquement correct" compte surtout se positionner dans
la lignée de la politique nationaliste de Donald Trump, pour
lequel il ne cache pas son admiration, et entend renforcer les
liens avec Washington.
    Les deux dirigeants se sont d'ailleurs mutuellement adressés
des amabilités sur Twitter mardi.
    Symboles de ce nouveau cap: le souhait de Jair Bolsonaro de
transférer l'ambassade du Brésil en Israël à Jérusalem, et de se
retirer de l'accord de Paris sur le climat - comme l'a fait
Donald Trump.
    Dans un entretien accordé lundi à Record TV, Bolsonaro s'en
est pris à la bureaucratie "vraiment lourde" qui freine selon
lui l'essor économique du Brésil. "Cette bureaucratie s'appuie
sur des centaines d'organismes à travers le pays (...) Il nous
faut mettre de l'ordre dans ce fouillis", a-t-il affirmé.
    Les déclarations de Bolsonaro, ses "sorties" sexistes,
racistes et homophobes, en ont fait une figure particulièrement
clivante au sein de la société brésilienne. 
    Mais il est massivement soutenu par les conservateurs du
pays, notamment les chrétiens évangéliques qui représentent un
quart de l'électorat.
    Bolsonaro, qui est entouré de plusieurs généraux à la
retraite, a promis de chasser l'éducation sexuelle des écoles et
de s'opposer à un assouplissement de la législation sur
l'avortement.
    Dans le domaine économique, le nouveau président s'est dit
favorable à la réduction des retraites, aux privatisations et à
la dérégulation de l'économie.
    Les entreprises se sont réjouies de sa promesse de laisser
carte blanche à l'économiste et investisseur Paulo Guedes, qui a
fait fortune en pariant sur la baisse des marchés financiers,
chargé de diriger un "super ministère" de l'Economie.
 
    Mettre en oeuvre certaines réformes comme celle des
retraites constituera toutefois un défi important pour Jair
Bolsonaro, qui ne dispose pas encore d'une assise politique au
Congrès.  

 (avec Brad Brooks à Sao Paulo; Jean Terzian, Guy Kerivel et
Tangi Salaün pour le service français)
 

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