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Italie-Conte critique la position de Salvini sur l'immigration
information fournie par Reuters 15/08/2019 à 20:59

 (Actualisé avec commentaires de Conte et de Salvini)
    par Gavin Jones
    ROME, 15 août (Reuters) - Le chef du gouvernement italien
Giuseppe Conte a accusé jeudi son ministre de l'Intérieur, le
dirigeant d'extrême droite Matteo Salvini, de déloyauté et
d'obsession xénophobe dans un contexte de déliquescence de la
coalition au pouvoir.
    Matteo Salvini, connu pour sa position très hostile à
l'immigration, a estimé la semaine dernière que la coalition
formée en juin 2018 avec le parti antisystème Mouvement 5
Etoiles (M5S) ne fonctionnait plus et a présenté une motion de
censure en vue de faire tomber le gouvernement et de provoquer
des élections.
    Mais le M5S et le Parti démocratique (PD, opposition) ont
bloqué les débats sur la motion de censure et plusieurs des
membres de ces deux partis discutent désormais ouvertement de la
formation d'une coalition entre leurs deux formations pour
mettre Matteo Salvini et son parti, la Ligue, sur la touche.
    Le député M5S Giuseppe Brescia a déclaré jeudi qu'il serait
"absurde" d'essayer de ressusciter une coalition que la Ligue a
tenté de couler.
    Le M5S a souffert de l'alliance conclue en juin 2018 avec la
Ligue. Sa cote dans les sondages a été divisée par deux.
    Dans une lettre ouverte à Matteo Salvini, Giuseppe Conte a
déclaré qu'il avait convaincu six États de l'UE d'accueillir les
migrants qui se trouvent à bord du navire humanitaire Open Arms
et a accusé celui qui est aussi vice-président du Conseil de
"collaboration déloyale" pour avoir déformé sa position sur le
sujet de l'immigration.
    "Je comprends votre concentration scrupuleuse et
obsessionnelle sur la question de l'immigration en la réduisant
à la formule des "ports fermés". Vous êtes un chef politique et
vous vous efforcez légitimement d'augmenter constamment vos
soutiens (...)", écrit le président du Conseil.
    
    "BONNE CHANCE !"
    La riposte du vice-président du Conseil ne s'est pas fait
attendre.
    "Oui, je suis coupable d'obsession vis-à-vis de la sécurité
des citoyens italiens et d'obsession de vouloir lutter contre le
trafic d'êtres humains et contre les ONG complices des
trafiquants d'êtres humains. Soixante millions d'Italiens paient
mon salaire pour cette obsession", a déclaré Matteo Salvini lors
d'une conférence de presse près de Caserta dans le sud de
l'Italie.
    La perspective d'un gouvernement M5S-PD étant de plus en
plus plausible, le ministre de l'Agriculture et membre de La
Ligue Gian Marco Centinaio a laissé entendre mercredi qu'il
tenterait de retisser le lien avec le M5S.
    "Je ne fermerai jamais complètement la porte", a-t-il
déclaré lors d'une interview à la radio.
    Matteo Salvini a déclaré de son côté que la Ligue ferait
tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher un accord entre le
M5S et le PD.
    Luigi Di Maio, qui dirige le M5S et qui est également
vice-président du Conseil, a déclaré jeudi sur Facebook qu'il
n'était pas question de revenir en arrière après la décision de
Matteo Salvini de mettre fin à la coalition.
    "Maintenant, il le regrette, mais le mal est fait. Chacun
crée son propre destin. Bonne chance !" écrit-il.
    Le sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil des
ministres, Giancarlo Giorgetti, le plus proche collaborateur de
Matteo Salvini, a reconnu dans une interview au quotidien La
Repubblica de jeudi que la Ligue pourrait se retrouver dans
l'opposition.
    "Nous aurions pu conserver nos postes au gouvernement et
nous risquons maintenant de paraître stupides, mais nous avons
posé un problème politique", a déclaré Giancarlo Giorgetti en
soulignant le blocage de l'action politique en raison des
querelles entre les deux partis au pouvoir.
    Dans un entretien avec Sky Italia jeudi, Matteo Salvini a
semblé mettre de l'eau dans son vin. Il a déclaré que l'Italie
avait besoin de nouvelles élections "ou de ministres
constructifs". Certains ont interprété la remarque comme une
indication qu'il se contenterait d'un remaniement ministériel.

 (Gavin Jones; Danielle Rouquié pour le service français)
 

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