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EN DIRECT-Macron présente ses mesures de sortie de crise des "Gilets jaunes"
information fournie par Reuters 25/04/2019 à 19:54

 (.)
    PARIS, 25 avril (Reuters) - Cinq mois après le début de la
crise des "Gilets jaunes", Emmanuel Macron a présenté jeudi une
série de mesures issues du "grand débat" national dans l'espoir
d'éteindre la contestation populaire et de relancer son
quinquennat à l'approche d'élections européennes à valeur de
test. 
    Voici les principales annonces faites par le chef de l'Etat
lors d'une conférence de presse à l'Elysée :
    
    * SUR LE CONSTAT
    "Face à toutes ces inquiétudes qui se sont exprimées, est-ce
qu'il faudrait tout arrêter de ce qui a été fait il y a deux
ans?", a demandé le président français lors de son propos
liminaire. "Je me suis posé la question : est-ce qu'on a fait
fausse route? Je crois tout le contraire."
    "Je crois que (les) fondamentaux des deux premières années
doivent être préservés, poursuivis et intensifiés", a-t-il
ajouté. "La réponse n'est pas dans le reniement mais dans la
définition plus profonde d'une nouvelle ambition, dans la
réponse aux questions que se pose notre pays et d'autre
démocraties dans le monde."
    "Face au sentiment d'injustice, nous devons apporter une
réponse qui place l'homme au coeur de notre projet."
    
    * BAISSE DE L'IMPOT SUR LE REVENU
    Emmanuel Macron souhaite une nouvelle baisse de l'impôt sur
le revenu "d'environ cinq milliards d'euros" pour alléger la
facture fiscale des classes moyennes, à charge pour le
gouvernement d'en arrêter les modalités.
    Il a évoqué pour pistes la suppression de niches fiscales
pour les entreprises - "pas celles des particuliers" - "la
nécessité de travailler plus", et des réductions de la dépense
publique avec notamment la suppression de "nombre d'organismes
inutiles".
    Sans surprise, Emmanuel Macron refuse de rétablir l'impôt
sur la fortune (ISF), réclamé par des "Gilets jaunes", et dit de
"son devoir" de défendre le dispositif qui l'a remplacé, l'impôt
sur la fortune immobilière (IFI). "C'est une réforme pour
produire, pas un cadeau pour les plus fortunés."
    L'IFI sera évalué comme prévu en 2020 : si cette réforme
"est trop large, a des effets pervers, ils seront corrigés".
    Le président n'a pas retenu l'appel lancé entre autres par
la CFDT à solliciter davantage les plus aisés en instaurant une
tranche d’imposition au-delà de 45%. "Je ne veux pas de hausses
d'impôts".
    Face au "sentiment d'injustice fiscale" qui s'est exprimé
dans le grand débat, face à l'évasion fiscale, Emmanuel Macron
confie "à la Cour des Comptes la mission d'évaluer précisément
les sommes qui échappent à l'impôt et de proposer des mesures
précises."
    
    * LES RETRAITES ET LE TEMPS DE TRAVAIL
    Emmanuel Macron a clos le débat sur l'âge de départ à la
retraite, qui a viré à la cacophonie dans sa majorité, en se
prononçant pour le maintien de la borne des 62 ans,
parallèlement à une augmentation de la durée de cotisation.
    "Ce sur quoi peut travailler le gouvernement avec le
Parlement, c'est de regarder si l'on peut allonger la période de
référence, sans bouger l'âge légal, pour avoir un système de
décote qui incite à travailler davantage, mais sans forcer tout
le monde", a-t-il déclaré.
    L'Etat pourra ainsi, selon lui, "dégager des économies pour
réinvestir dans des baisses d'impôts" et partiellement dans les
petites retraites.
    Cette option a sa préférence par rapport à une révision du
temps de travail hebdomadaire et à la suppression d'un jour
férié, une solution avancée récemment par des députés mais trop
complexe aux yeux du chef de l'Etat.
    De manière générale, "il faut travailler plus", a-t-il dit,
en faisant la comparaison entre la situation de la France et
celle de ses voisins.
    Sur la question des retraites, Emmanuel Macron a souhaité
également que soit redéfini un "seuil minimal pour tous ceux qui
ont travaillé" et, a-t-il ajouté en donnant le chiffre de 1.000
euros par mois, "il doit être supérieur au minimum vieillesse,
plus significativement".     
    
    * LA RÉFORME DES INSTITUTIONS
    Emmanuel Macron a écarté le référendum d'initiative
citoyenne (RIC) stricto sensu, le vote blanc et le vote
obligatoire mais retenu d'autres options, qui feront l'objet
d'une réforme constitutionnelle censée être soumise au Parlement
d'ici à l'été.
    "Sur le plan démocratique, les citoyens veulent être mieux
représentés, participer davantage", a-t-il déclaré, en suggérant
l'introdution d'une dose de 20% de proportionnelle à
l'Assemblée.
    Le chef de l'Etat souhaite ainsi faciliter le recours au
référendum d'initiative partagée, réduire le nombre de
parlementaires - il s'est dit prêt à baisser ses ambitions en
passant de 30 à 25% de réduction -, transformer le Conseil
économique, social et environnemental en Conseil de la
participation citoyenne avec des citoyens tirés au sort. 
    "Dès le mois de juin", 150 personnes seront ainsi désignées.
    Emmanuel Macron propose en outre d'ouvrir un "acte II de la
décentralisation", qui "doit porter sur le logement, transport,
transition écologique", en fixant le premier trimestre 2020
comme horizon.
    
    * PAS DE FERMETURE D'ECOLE NI D'HÔPITAL SANS ACCORD DU MAIRE
    Face aux inquiétudes émises lors du grand débat concernant
l'accès aux services publics, Emmanuel Macron a annoncé qu'aucun
hôpital ne fermerait sans l'accord du maire de la commune.
    La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'était engagée dans
ce sens en décembre, en annonçant des investissements "dans 500
à 600 hôpitaux de proximité pour garantir et renforcer l'accès
aux soins sur l'ensemble du territoire". 
    
    * LA HAUTE FONCTION PUBLIQUE
    Emmanuel Macron a dit souhaiter la fin des grands corps de
la fonction publique car, a-t-il justifié, "nous avons besoin de
filières d'excellence, nous n'avons plus besoin de protection à
vie". 
    L'avocat Frédéric Thiriez, ex-président de la Ligue de
football professionnel, sera mandaté pour réfléchir à cette
transformation de la haute fonction publique.
    
    * SUPPRESSION DE L'ENA
    Accusée par ses détracteurs de contribuer à la reproduction
des élites et de former des hauts fonctionnaires déconnectés des
réalités du terrain, l'Ecole nationale d'administration (Ena) va
être supprimée pour "bâtir quelque chose de mieux". 
    L'ENA a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
par le général de Gaulle.
    
    * NOMBRE D'ELEVES LIMITE A 24 DANS LES CLASSES
    Revendication de longue date du principal syndicat du
primaire, le SNUipp-FSU, le nombre d'élèves sera limité à 24
dans les classes de grande section, CP et CE1 dès la rentrée
prochaine. Selon le syndicat, quelque 109.000 classes de
primaire comptent actuellement plus de 25 élèves en France.
    Emmanuel Macron a aussi demandé au gouvernement "d'étendre
le déboublement des classes dans les quartiers défavorisés". Ce
dédoublement des classes de CP et de CE1 était entré en vigueur
dans les écoles de l'éducation prioritaire ("REP" et "REP +") en
2017. 
    
    * LA RÉINDEXATION DES RETRAITES
    Le chef de l'Etat a annoncé la réindexation des retraites
les plus modestes sur l'inflation à partir du 1er janvier 2020
et de toutes les autres l'année suivante.
    "Au 1er janvier prochain, je souhaite que nous réindexions
les retraites de moins de 2.000 euros et qu'il n'y ait plus de
sous-indexation de quelque retraite que ce soit à partir de
l'année 2021", a-t-il dit. 
    Près de huit mois après avoir provoqué la colère des
retraités en annonçant une désindexation des retraites,
l'exécutif assouplit donc sa position, qui était "mal vécue",
selon Emmanuel Macron.
    Cette mesure, plébiscitée par neuf français sur dix dans un
récent sondage Ifop publié dans le Journal du Dimanche, était
revenue sur la table ces dernières semaines. Fin mars, Emmanuel
Macron s'était notamment dit favorable à un geste "pour les
retraites contributives modestes". 
    Afin d'économiser plus de deux milliards d'euros, le
gouvernement avait décidé de limiter à 0,3% la revalorisation
des retraites, en deçà de l'inflation (1,8% en 2018), en 2019,
suscitant l'ire des retraités déjà remontés contre la hausse de
1,7 points de la CSG (contribution sociale généralisée).
    
    * LA PRIME EXCEPTIONNELLE DE 1.000 EUROS RECONDUITE EN 2019
    Annoncée en décembre, la prime exceptionnelle de 1.000 euros
exonérée de toutes charges sociales et d’impôt sur le revenu et
versée aux salariés touchant jusqu’à 3.600 euros par mois va
être reconduite en 2019.
    
    * CONVENTION CITOYENNE SUR LA TRANSITION ECOLOGIQUE
    Une convention citoyens sera chargée à partir de juin de
travailler sur la transition écologique et sur les réformes
concrètes à prendre et ce qu'ils proposeront sera suivi
d'effets.
    
    * PENSIONS ALIMENTAIRES
    Promis en février par Emmanuel Macron lors d'une visite dans
un centre d'insertion professionnelle à Bordeaux, un mécanisme
de garantie des paiements des pensions alimentaires non honorées
va être mis en place.
    "Je veux que nous mettions en place de manière très rapide
un système où on donnera à la CAF pour qu'elle puisse prélever
les pensions alimentaires dues", a dit Emmanuel Macron.
    Selon l'Agence de recouvrement des impayés de pensions
alimentaires (Aripa), entre 30 et 40% d'entre elles ne sont
actuellement pas versées. En France, plus d'une famille sur cinq
(22%) est monoparentale aujourd'hui - dans 85% des cas le parent
d'une famille monoparentale est une femme - et 32,5 % d'entre
elles vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'Insee. 
                
    * IMMIGRATION
    Emmanuel Macron prône une "reprise en main" de la politique
migratoire aux niveaux français et européen.
    A l'échelle européenne, il juge indispensable de refonder le
système Schengen, qui "ne marche plus", quitte "à ce que soit
avec moins d'Etats". Il souhaite "une Europe qui tient ses
frontières, qui les protège, qui a un droit d'asile refondé et
commun où la responsabilité va avec la solidarité".
    A l'échelle nationale, le chef de l'Etat veut bâtir "un
patriotisme ouvert" et "inclusif" évalué chaque année par un
débat au Parlement sur la politique migratoire.
    Il dit "croire très profondément à l'asile" mais entend
"lutter plus efficacement contre les abus" et contre les 
"détournements très profonds du regroupement familial".
    "Pour être ouvert, il faut avoir des limites, pour
accueillir, il faut une maison, donc il faut des frontières."

    * RÉDUCTION DE 120.000 DU NOMBRE DE FONCTIONNAIRES
    Emmanuel s'est dit "prêt à lever" son objectif de réduction
de 120.000 du nombre de fonctionnaires s'il n'est pas tenable 
mais pas au prix d'un laxisme sur la tenue des comptes publics.
        
    
    
    

 (Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
et Simon Carraud)
 

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