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Une nouvelle marée humaine déferle sur Hong Kong
information fournie par Reuters 18/08/2019 à 18:16

 (Actualisé avec évaluation de la police)
    par Anne Marie Roantree, Clare Jim et Marius Zaharia
    HONG KONG, 18 août (Reuters) - Plusieurs centaines de
milliers de manifestants pour la plupart vêtus de noir ont
défilé sous la pluie et dans le calme, dimanche à Hong Kong.
    Après dix semaines de contestation, le Front civique des
droits de l'homme, qui espérait une réédition des marées
humaines qui ont déferlé au mois de juin sur le territoire
autonome, a réussi son pari. 
    Les organisateurs parlent de 1,7 million de manifestants. La
police en a, elle, dénombrés 128.000 au parc Victoria, point de
départ du défilé, au plus fort de la mobilisation. 
    Malgré les scènes de violence qui ont marqué ces derniers
jours, notamment lors de l'occupation de l'aéroport
international Chek Lap Kok, où le trafic a été très perturbé en
début de semaine, le mouvement de contestation a toujours le
soutien d'une large part de la population hongkongaise.
    Le parc Victoria a été rapidement saturé et une vaste foule
a pris dans le calme la direction du centre financier de la
ville, vers l'ouest. 
    A la nuit tombée, les forces de police qui étaient restées
discrètes tout au long du parcours se sont déployées à Central,
le quartier des affaires, où elles ont procédé à des contrôles
des identités. Aucun incident n'a été signalé. Une forte
présence policière entourait aussi le commissariat de police du
Western District.
    "Ils disent que nous sommes des émeutiers. La manifestation
d'aujourd'hui montre que nous ne le sommes pas", a déclaré
Chris, un jeune homme de 23 ans travaillant dans le marketing,
entièrement vêtu de noir, le visage masqué par un foulard et une
casquette de baseball.
    Plus loin dans le cortège, un homme réclame à un groupe de
manifestants de cesser de huer les forces de police. "C'est une
manifestation pacifique ! Ne tombez pas dans le piège. Le monde
entier nous regarde", leur intime-t-il.
    Lancé à l'origine contre un projet de loi aujourd'hui
suspendu qui aurait autorisé l'extradition de suspects vers la
Chine, le mouvement s'est élargi à la défense des libertés
garanties par le principe "un pays, deux systèmes", accepté dans
le cadre de la rétrocession de l'ex-colonie britannique, en
1997.
    Cette formule reconnaît la souveraineté chinoise sur la
"région administration spéciale" tout en garantissant son
autonomie et le respect des libertés individuelles.
    Pour de nombreux Hongkongais, Pékin a resserré son emprise
sur le territoire et remet en cause ce principe. La contestation
exige aussi la démission de la dirigeante de l'exécutif local,
Carrie Lam, et une enquête sur les violence policières.
    
    "NOUS N'AVONS PAS D'AUTRE CHOIX"
    "Les Hongkongais sont fatigués de devoir manifester, c'est
vraiment la dernière chose qu'ils veulent", expliquait dimanche
matin Jonathan, un étudiant de 24 ans rencontré dans la foule
rassemblée dans le parc Victoria. "Il fait super chaud et il
pleut. Franchement, venir ici, c'est une torture. Mais,
ajoute-t-il, nous devons être ici parce que nous n'avons pas
d'autre choix. Nous devons continuer jusqu'à ce que le
gouvernement finisse par nous accorder le respect que nous
méritons."
    Derrière lui, les manifestants de tous âges brandissent des
pancartes sur lesquelles on lit "Hong Kong libre" et "La
démocratie maintenant". Un très grand nombre sont venus avec des
parapluies, à la fois pour se protéger et rappeler le mouvement
de 2014.
    La contestation en cours constitue la plus grave crise
politique qu'ait vécue Hong Kong depuis la rétrocession. C'est
aussi un défi sans précédent lancé au président chinois Xi
Jinping au pouvoir depuis 2012, alors que le Parti communiste
chinois se prépare à célébrer le 1er octobre prochain le 70e
anniversaire de la fondation de la république populaire.
    A mesure que des incidents violents et des débordements
émaillaient les manifestations, le pouvoir central chinois a
haussé le ton, parlant de formes de "terrorisme", et son
discours musclé s'est accompagné de démonstrations de force,
avec mobilisation massive de la Police armée du peuple (PAP) à
Shenzhen, à la frontière avec la "région administrative
spéciale" de Hong Kong.
    "Le rassemblement de la Police armée du peuple à Shenzhen a
adressé une mise en garde très claire aux émeutiers de Hong
Kong", a écrit vendredi l'éditorialiste du Global Times, journal
tabloïd appartenant au Quotidien du Peuple, l'organe de presse
du Parti communiste chinois.
    L'exécutif hongkongais a également mobilisé ses soutiens:
samedi, un rassemblement en faveur de la police du territoire a
rassemblé 475.000 personnes selon les organisateurs, un peu plus
de 100.000 selon la police.    

 (avec Tom Westbrook, Lukas Job, Felix Tam et Donny Kwok
Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service
français)
 

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