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Notre-Dame-Accident privilégié, vers une enquête difficile
information fournie par Reuters 16/04/2019 à 14:54

    * L'intérieur de la cathédrale pas encore sécurisé
    * L'enquête s'annonce longue et difficile
    * Le point de départ du feu reste inconnu à ce stade

 (Avec précisions, hypothèses)
    par Emmanuel Jarry
    PARIS, 16 avril (Reuters) - La piste de l'accident demeure
privilégiée à ce stade pour l'incendie qui a ravagé la
cathédrale Notre-Dame de Paris lundi, mais l'enquête s'annonce
"longue" et "complexe", a déclaré mardi le procureur de la
République de Paris, Rémy Heitz.
    "Rien en l'état ne va dans le sens d'un acte volontaire,
c'est donc une piste accidentelle qui est privilégiée à ce
stade", a-t-il dit lors d'un point presse sur place. 
    Il a ouvert dès lundi soir une enquête pour "destruction
involontaire par incendie".
    La Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) a
mobilisé près de 50 enquêteurs et la quinzaine d'ouvriers qui
ont travaillé lundi sur le site ont commencé à être entendus, a
précisé le procureur de la République.
    Un représentant de l'entreprise Europe Échafaudage, qui
intervenait dans la rénovation de Notre-Dame de Paris, a pour sa
part déclaré à la presse, sur le parvis de la cathédrale, que
ses salariés collaboreraient à l'enquête "sans aucune réserve".
    "Tout ce que je peux vous dire pour le moment, c'est qu'au
départ de l'incendie absolument aucun des salariés de ma société
n'était présent sur site", a dit Julien Le Bras visiblement ému.
    Les enquêteurs de la police scientifique n'ont pas encore pu
pénétrer dans la nef en partie effondrée sous l'effet du feu,
qui a détruit une grande partie de la charpente et la flèche
près de laquelle sont apparues les premières flammes.
    "Ce n'est pas possible parce que ce n'est pas stable, c'est
dangereux, il faut attendre un peu", a souligné Rémi Heitz.
    L'incendie a notamment chauffé les pierres dans lesquelles
une quantité considérable d'énergie s'est accumulée, ainsi que
dans les débris, et des points chauds subsistent.
    "Avec les tonnes de bois qui ont brûlé pendant des heures
dans la nef on peut encore avoir des températures de 300, 400,
500° à coeur", a expliqué à Reuters Dominique Deharo, directeur
adjoint de l'Institut national de la police scientifique. 
    Selon le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez, des
vulnérabilités ont également été détectées dans ce qui reste de 
la voûte et dans un pignon, ce qui a nécessité l'évacuation de
cinq immeubles dans une rue adjacente. Il a estimé que les
travaux de sécurisation allaient durer 48 heures. 
    
    DEUX ALERTES INCENDIE
    Une première alerte incendie avait été donnée à 18h20 lundi
mais n'avait pas permis de détecter un départ de feu, a expliqué
le procureur. Puis il y a eu une seconde à 18h43, lors de
laquelle un feu a été constaté au niveau de la charpente. La
cathédrale avait entre-temps été évacuée.
    Les premières flammes ont été aperçues au pied de la flèche
ajoutée au XIXe siècle à cet édifice gothique du Moyen-Âge, ce
qui ne signifie pas que l'incendie ait démarré à cet endroit.
    "On ne sait pas d'où s'est parti. On sait où on a vu le
sinistre pour la première fois. Si cela se trouve, cela faisait
deux heures que cela brûlait en dessous et cela a percé à cet
endroit", a dit à Reuters Benjamin Gayrard, secrétaire général
du Syndicat national des personnels de la police scientifique. 
    "Dans un bâtiment de cette taille, vous pouvez avoir un feu
qui va circuler très longtemps sans être visible."
    Les enquêteurs vont d'abord s'efforcer de reconstituer le
parcours du feu à l'aide des éléments recueillis sur place mais
aussi des images des caméras de surveillance et des témoignages
des premiers intervenants, ainsi que de plans, de photographies
avant l'incendie, voire d'une modélisation du site, pour tenter
de déterminer le point de départ du sinistre.
    Ils chercheront ensuite autour de ce point la source
d'énergie qui a déclenché le feu et ce qui l'a alimenté.
    "Avec tous ces éléments, on va déterminer si on a affaire à
un départ intentionnel ou non", précise Benjamin Gayrard.
    "Les quatre grands classiques, c'est l'accident électrique,
la mauvaise manipulation pendant les travaux (une soudure, la
création d'un point chaud), l'acte de malveillance et l'acte de
maladresse (par exemple quelqu'un qui jette une cigarette)",
ajoute ce spécialiste.
    Si le départ du feu est intentionnel, les enquêteurs se
concentreront alors sur la recherche d'indices tels que des
traces de substances inflammables, comme de l'essence, et de
dispositifs d'ignition (mèches, allumeurs, etc.)
    La dimension même du sinistre et le volume très important de
matériel à traiter vont rendre l'enquête plus complexe, estime
Benjamin Gayrard, pour qui les enquêteurs risquent d'"être
soumis à une très forte pression pour produire rapidement des
résultats".

 (Avec Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)
 

3 commentaires

  • 17 avril 16:40

    Ce n'est pas un accident. C'est un acte délibéré et criminel !Rapidité de l'extension laisse peu de doutes.cfr historique des évènements à Paris, Europe et Orient ...


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