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Liban-Le président Aoun dit craindre une catastrophe, un manifestant tué
information fournie par Reuters 13/11/2019 à 01:09

    BEYROUTH, 13 novembre (Reuters) - Le président Michel Aoun a
déclaré mardi que le Liban serait confronté à une catastrophe si
les contestataires ne rentraient pas chez eux, provoquant une
nouvelle vague de manifestations antigouvernementales lors
desquelles une personne a été tuée par balle après une
altercation avec des soldats près de Beyrouth.
    La fusillade à Khaldeh, au sud de la capitale, est un
incident inédit depuis le début du mouvement de contestation au
Liban il y a près de quatre semaines, accentuant les tensions
dans un pays en pleine crise politique et économique.
    Ce mouvement, né en réaction au projet gouvernemental de
taxer les appels téléphoniques passés depuis l'application
WhatsApp, a conduit le mois dernier à la démission du Premier
ministre Saad Hariri. Les manifestants exigent le départ de
l'ensemble de la classe politique actuellement au pouvoir.
    L'homme tué mardi par les forces de sécurité libanaises
était un membre du parti politique dirigé par le druze Walid
Jumblatt, un opposant de l'actuel président Michel Aoun lors de
la guerre civile. Jumblatt a appelé ses partisans au calme.
    Dans un communiqué, l'armée a déclaré qu'un soldat avait
ouvert le feu pour disperser les manifestants qui bloquaient une
route à Khaldeh, faisant un blessé. Ce soldat a été placé en
détention et une enquête a été ouverte.
    Un regain des tensions a été constaté à Beyrouth jusque tard
dans la soirée.
    Le Liban connaît sa pire crise économique depuis la guerre
civile des années 1975-1990, et la situation a empiré depuis que
la contestation a éclaté le 17 octobre. 
    Michel Aoun a indiqué dans un entretien télévisé diffusé à
heure de grande écoute qu'il n'y avait aucune avancée majeure
dans les discussions sur la formation d'un nouveau gouvernement,
suite au départ du cabinet de Saad Hariri le 29 octobre. 
    Le président libanais a déclaré qu'un gouvernement purement
technocrate, que de nombreux manifestants appellent de leurs
voeux, ne serait pas en mesure de gouverner le pays et devait
inclure aussi des politiciens. 
    S'adressant directement aux manifestants lors de
l'entretien, Aoun a dit: "Si vous continuez de la sorte, vous
allez heurter le Liban et vos intérêts".
    "Nous travaillons jour et nuit pour rétablir la situation",
a-t-il poursuivi. "S'ils continuent ainsi, il y aura une
catastrophe. S'ils arrêtent, il y a encore la possibilité (pour
nous) de réparer les choses". 
    Alors que prenait fin l'entretien d'Aoun à la télévision,
des manifestants ont bloqué des routes en différents points du
pays, certains d'entre eux incendiant des pneus. 
    Une manifestante du nord de Beyrouth a déclaré que
l'interview donnée par Aoun l'avait poussée à redescendre dans
la rue. "Nous sommes fatigués des autorités qui agissent en
permanence comme si nous ne faisions rien. Le président
s'exprime en direct et nous parle comme si nous étions des
enfants (...) Respectez-nous un peu", a dit Linda Boulos Mikari.
    Fermées durant une quinzaine de jours en octobre du fait des
manifestations, les banques ont de nouveau baissé rideau mardi
dans le cadre d'une grève de leurs employés qui se disent
inquiets des risques sécuritaires liés aux clients demandant à
récupérer leur argent et aux manifestants. La grève se
poursuivra mercredi.

 (Ellen Francis et Laïla Bassam, avec Nadine Awadalla et Tom
Perry; Jean Terzian pour le service français)
 

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