(Actualisé, citations de Ross §§ 2-4) WASHINGTON, 6 novembre (Reuters) - Le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a conservé des intérêts dans une société de transport maritime qui entretient d'importants liens d'affaires avec des personnes appartenant à l'entourage de Vladimir Poutine, montrent des documents révélés dimanche par une centaine de médias à travers le monde. Wilbur Ross a affirmé lundi qu'il n'avait rien fait de répréhensible et qu'il n'avait nullement caché ses investissements dans cette société de transport maritime, Navigator Holdings. "Il n'y a rien de mal dans tout ce qui a été fait", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNBC, ajoutant qu'il n'avait nullement pensé à démissionner à la suite de la publication des "Paradise Papers". "Il n'y a aucune indélicatesse (de ma part dans cette affaire) et si des gens en tirent une conclusion contraire, c'est parce que les journaux ont déformé cette histoire et en ont fait autre chose que la réalité", a dit par ailleurs le ministre à la BBC. Selon les "Paradise Papers", les structures mises en place par Wilbur Ross contrôlent 31% du capital de Navigator Holdings, une société qui réalise chaque année des millions de dollars de bénéfice en transportant du gaz pour le groupe pétrochimique russe Sibur. Un oligarque russe proche du Kremlin et soumis à des sanctions américaines, Guennadi Timtchenko, ainsi que le gendre du président russe, Kirill Chamalov, sont actionnaires de Sibur, précise le New York Times. DES MILLIONS DE DOCUMENTS Le quotidien américain fait partie des 95 médias qui ont analysé avec le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) des millions de documents ayant fuité du cabinet d'avocats offshore Appleby. Dans un communiqué diffusé par mail, un porte-parole du département du Commerce a déclaré que Wilbur Ross n'était "pas impliqué dans la décision de Navigator de faire des affaires avec Sibur", n'avait "jamais rencontré les actionnaires de Sibur mentionnés dans cette histoire et jusqu'à présent, ignorait leurs relations". Le ministère a ajouté que Sibur ne faisait pas l'objet de sanctions, aussi bien aujourd'hui qu'à l'époque des contrats passés avec Navigator. Selon le New York Times, le groupe russe a indiqué dans un communiqué que les négociations avec Navigator ces dernières années avaient été effectuées par des cadres de la société, et non par ses actionnaires. "Aucune réunion n'a eu lieu avec M. Ross", a insisté Sibur. Les "Paradise Papers" sont une masse de documents émanant du cabinet Appleby obtenus par le Süddeutsche Zeitung, que le journal allemand a ensuite partagés avec l'ICIJ et d'autres médias. L'ICIJ avait déjà publié l'an dernier les "Panama Papers", des documents du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca qui éclairaient le monde opaque des investissements dans les paradis fiscaux. LA REINE ELIZABETH ÉPINGLÉE Le New York Times assure que Navigator a accru ses activités avec Sibur alors même que les puissances occidentales cherchaient à pénaliser le secteur russe de l'énergie pour sanctionner le rôle de Moscou en Ukraine. "Le secrétaire (Wilbur Ross) se récuse de toutes les affaires liées au transport maritime transocéanique", a déclaré le porte-parole du département du Commerce dans son communiqué par courriel. Plusieurs enquêtes sont en cours à Washington sur des soupçons de collusion entre la Russie et l'entourage de Donald Trump. S'appuyant sur les documents d'Appleby, le quotidien britannique The Guardian rapporte pour sa part que des millions de livres appartenant au Duché de Lancaster, domaine réunissant le patrimoine privé de la reine d'Angleterre, ont été investis aux îles Caïmans. L'existence de ce portefeuille lié à Elizabeth II n'avait jamais été révélé auparavant. Le Duché de Lancaster a utilisé des fonds d'investissement offshore afin de permettre aux investisseurs au Royaume-Uni de ne pas verser d'impôts sur leurs avoirs au fisc américain. Le palais de Buckingham n'a fait aucun commentaire. Une porte-parole du Duché de Lancaster a déclaré: "Nous effectuons un certain nombre d'investissements et un petit nombre d'entre eux sont dans des fonds offshore. Tous nos investissements sont pleinement vérifiés et validés." Elle a ajouté que la reine Elizabeth payait volontairement des impôts sur tous les revenus qu'elle percevait du Duché. Reuters n'a pas été en mesure de confirmer ces informations de source indépendante. (Susan Cornwell, avec la rédaction de Londres; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français, édité par Marc Joanny)
Les "Paradise Papers" visent le ministre américain du Commerce
information fournie par Reuters 06/11/2017 à 15:42
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