Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

La Banque Mondiale veut concilier extraction minière et action climatique
information fournie par Novethic 13/05/2019 à 07:15

La Banque Mondiale veut concilier extraction minière et action climatique

La Banque Mondiale veut concilier extraction minière et action climatique

La Banque Mondiale a lancé un fonds doté de 50 millions de dollars destiné à investir dans des sites miniers situés dans les pays en développement. Il vise à accompagner la transition énergétique en finançant l’extraction de minerais et métaux nécessaires aux énergies vertes. Il prévoit d’instaurer des pratiques responsables dans un secteur pourtant connu pour ses nombreuses atteintes à l’environnement et aux droits humains.

La Banque Mondiale va gérer un fonds pour financer l’extraction des minerais nécessaires pour la transition énergétique. Elle a réuni 50 millions de dollars auprès d’investisseurs privés et publics comme Rio Tinto, Anglo American et le gouvernement allemand qu’elle investira dans les cinq prochaines années dans des mines situées dans les pays émergents.

La fabrication d’éoliennes, de panneaux solaires ou encore de batteries pour les véhicules électriques ou le stockage d’énergie nécessite des volumes croissants de certains matériaux, ce qui est source de pollution. La Banque Mondiale estime que, si les pays respectent les objectifs de l’Accord de Paris, la demande pour des minerais comme le lithium devrait augmenter de 965 % d’ici 2050, celle pour le graphite de 383 % et pour le nickel de 108 %.

Promouvoir des pratiques responsables

Le nouveau fonds entend mettre l’accent sur les pratiques des sites miniers, pour faire en sorte que l’extraction et la transformation des minerais et des métaux respectent l’environnement. Les experts de l’institution internationale veulent également intervenir au niveau des autorités des pays en développement pour améliorer le cadre de la filière d’extraction et de transformation des minerais. Les projets financés pourront notamment avoir pour objectif d’utiliser eux-mêmes des énergies renouvelables pour diminuer leur empreinte carbone, ou encore de réduire leur utilisation d’eau ou leur impact sur la déforestation.

La partie s’annonce cependant difficile pour la Banque Mondiale. Les sites d’extraction de minerais pour les technologies propres font partie des plus controversés en termes de risques ESG (environnementaux, sociaux, gouvernance), comme l’illustre une étude récente de Novethic "Industrie minière : un gisement intarissable de risques ESG" . Beaucoup de sites miniers actuels engendrent un impact important sur l’environnement, étant donné les techniques nécessaires au traitement des minerais.

Des risques ESG importants

L’aspect social est également régulièrement montré du doigt. Amnesty International a notamment dénoncé le recours au travail des enfants pour l’extraction du cobalt en République Démocratique du Congo , ce métal étant utilisé pour la fabrication des batteries des véhicules électriques. De même, les "minerais de conflit" (étain, tantale, tungstène et or) issus de zones à risques font l’objet d’une surveillance particulière, leur commerce pouvant servir à financer des groupes armés. Un règlement européen entrant en vigueur en 2021 obligera ainsi les entreprises importatrices de ces minerais à adhérer aux méthodes d’approvisionnement responsable définies par l’OCDE.

La Banque Mondiale compte s’appuyer sur ses experts techniques pour s’assurer que les projets dans lesquels le fonds investit minimiseront leur empreinte sociale et environnementale. Reste que, selon l’organisation américaine Earthworks, la Banque Mondiale se trompe de priorité. Earthworks a envoyé une lettre à l’institution financière internationale, signée par une cinquantaine d’ONG, pour exprimer leur désaccord avec le financement de nouveaux sites miniers.

Selon Payal Sampat, le directeur du programme Extraction minière d’Earthworks, "l’extraction traditionnelle n’est pas la réponse" au développement des énergies renouvelables. "Une véritable stratégie climat mettrait la priorité sur le recyclage, la réutilisation, la substitution et les changements d’habitude de consommation avant de nouvelles mines", estime-t-il.

Arnaud Dumas @ADumas5

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.