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L'Iran ne prolongera pas son ultimatum qui expire dans trois semaines
information fournie par Reuters 19/06/2019 à 23:20

 (actualisé avec précisions)
    LONDRES, 19 juin (Reuters) - Le délai de 60 jours accordé
aux signataires européens de l'accord de juillet 2015 sur le
programme nucléaire iranien ne sera pas prolongé, a averti
mercredi Téhéran.
    Passé ce délai, qui expire le 8 juillet, la République
islamique commencera à enrichir de l'uranium à des degrés
supérieurs aux limites fixées par le Plan d'action global commun
(PAGC) qu'elle a négocié avec les puissances du P5+1 (les cinq
membres permanents du Conseil de sécurité -  Etats-Unis, Russie,
Chine, France et Grande-Bretagne - et l'Allemagne).
    Le 8 mai 2018, Donald Trump a dénoncé le PAGC, auquel il
reproche ne pas tenir compte du programme balistique de l'Iran
ni de ses ingérences dans les pays voisins. Sa décision a ouvert
la voie au rétablissement puis au durcissement des sanctions
américaines. 
    Les signataires européens, qui ont promis de tout faire pour
sauver le PAGC, ont annoncé la mise en place prochaine d'un
dispositif nommé Instex, censé permettre de contourner ces
sanctions, mais le programme a pris du retard et Téhéran juge
leurs efforts insuffisants.
    Un an jour pour jour après la décision de Donald Trump, la
République islamique a annoncé qu'elle ne se considérait plus
tenue de respecter certains des engagements pris dans le cadre
de l'accord de Vienne et a donné 60 jours aux autres signataires
pour mettre leurs promesses en oeuvre, sous peine de s'en
affranchir encore davantage. 
    "Le délai de deux mois fixé par l'Iran aux signataires
restants du PAGC ne pourra pas être prolongé et la seconde phase
sera mise en oeuvre exactement comme prévu", a déclaré Behrouz
Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de
l'énergie atomique, cité par l'agence de presse Tasnim.
    
    "UNIR NOS EFFORTS"
    "Si nos demandes ne sont pas satisfaites, nous prendrons de
nouvelles mesures", a confirmé la président Hassan Rohani à la
télévision publique.
    "Mais, s'ils respectent leurs engagements, nous annulerons
toutes les mesures prises (...) et il n'y aura plus de
problème", a-t-il ajouté.
    Le conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron, Emmanuel
Bonne, s'est rendu ce mercredi en Iran pour contribuer à apaiser
les tensions dans la région, a-t-on appris auprès de l'Elysée.
 
    Heiko Maas, chef de la diplomatie allemande, s'était quant à
lui rendu à Téhéran la semaine dernière pour assurer que les
Européens n'avaient pas renoncé à Instex, malgré le scepticisme
qu'il suscite.
    France, Grande-Bretagne et Allemagne préparent une nouvelle
initiative diplomatique pour tenter de préserver le texte
durement négocié avec Téhéran, a-t-on appris de source
diplomatique. Des discussions sont par ailleurs prévues le 27
juin à Paris avec Brian Hook, responsable du dossier iranien au
département d'Etat américain, mais les chances de succès de la
"troïka" européenne semblent limitées. 
    "Nous voulons unir nos efforts pour faire en sorte qu'il y
ait un processus de désescalade qui se mette en oeuvre", a
assuré mercredi le ministre français des Affaires étrangères à
l'issue du conseil des ministres, auquel Heiko Maas a participé.
    "Il y a encore du temps et nous souhaitons que l'ensemble
des acteurs soient amenés à plus de sérénité. Il y a encore du
temps mais il y a peu de temps", a ajouté Jean-Yves Le Drian.
    Les ministres des Affaires étrangères des trois pays
européens pourraient aussi se rendre à Téhéran. 
    L'Iran a annoncé lundi qu'il dépasserait dans les dix jours
le plafond de 300 kg d'uranium faiblement enrichi qu'il est
autorisé à stocker en vertu de l'accord de 2015.  
    A Washington, un porte-parole du Conseil de sécurité
nationale de la Maison blanche a dénoncé un "chantage nucléaire"
et les Etats-Unis ont annoncé le déploiement de 1.000 soldats
supplémentaires dans le Golfe, où les tensions ont déjà été
exacerbées par l'attaque de pétroliers à la mi-mai puis le 13
juin dernier.

 (Bozorgmehr Sharafedin avec John Irish à Paris et Robin Emmott
à Bruxelles
Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service
français, édité par Tangi Salaün)
 

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