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GRAPHES-Le retour de l'inflation, une simple passade ?
information fournie par Reuters 15/02/2018 à 13:27

    PARIS, 15 février (Reuters) - Les Bourses ont effacé depuis 
le début de la semaine un tiers environ de la correction de plus 
de 10% déclenchée au début du mois par le retour des craintes 
inflationnistes et l'emballement de la hausse des taux qu'elles 
avaient suscité.  
    Le retour de l'inflation n'aura-t-il été qu'un prétexte à 
une correction jugée nécessaire a posteriori au vu de l'envolée 
des indices boursiers en début d'année ?  
    Les données de l'inflation pour le mois de janvier aux 
Etats-Unis publiées mercredi ( ) ont montré une 
accélération de la hausse des prix que Wall Street a saluée par 
une hausse de plus de 1%, alors que la montée en régime du 
salaire horaire moyen moins de quinze jours plus tôt avait 
provoqué un trou d'air, le S&P 500 perdant plus de 4%.  
    Joseph Lavorgna, économiste spécialisé sur les Etats-Unis 
chez Natixis, invite à remettre en perspective les chiffres de 
l'inflation de janvier: il souligne que l'indice "core PCE", la 
mesure de la hausse des prix privilégiée par la Fed, est 
généralement inférieur à l'indice des prix à la consommation 
(CPI), et qu'il a évolué en dessous de l'objectif de 2% en 
rythme annuel de la banque centrale au cours de la majeure 
partie des deux dernières décennies.  
    "La Fed et les investisseurs seraient sages de ne pas 
sur-réagir aux dernières données de l'indice des prix à la 
consommation", recommande-t-il donc.  
     
     
     
    Les économistes de Lazard Frères Gestion plaident aussi pour 
une mise en perspective des données qui montreraient une brusque 
accélération de la croissance des salaires aux Etats-Unis.  
    Rappelant que la croissance du salaire horaire moyen pour 
l'ensemble des salariés est passée de 2,5% à 2,9% sur un an en 
janvier aux Etats-Unis, son rythme le plus élevé depuis 2009, 
ils soulignent que la série statistique qui englobe toutes les 
catégories de salariés est relativement récente et n'est publiée 
que depuis 2006.  
    "Auparavant, une série était calculée pour les salariés dans 
les activités de production et sans fonction de supervision, 
soit les salariés hors cadres, pour laquelle la notion de 
salaire horaire est sans doute plus pertinente", notent-ils 
avant d'ajouter que pour cette catégorie, la croissance des 
salaires n'a pas vraiment accéléré, restant proche de 2,4%.  
     
     
    "Si l'on regarde d'autres mesures plus complètes, comme 
l'enquête trimestrielle sur le coût de l'emploi, on voit 
effectivement que l'accélération des salaires se poursuit, mais 
de manière graduelle", relèvent les économistes de LFG.  
    "Si nous continuons de penser que le scénario le plus 
probable est celui dans lequel la tension actuelle du marché du 
travail finira effectivement par entraîner une accélération des 
salaires, il ne faut pas sur-réagir au chiffre de janvier." 
    Pierre Bellot, gérant multigestion chez Invesco Asset 
Management, estime de son côté que "le salaire horaire moyen 
élevé reflète surtout une baisse du nombre d'heures travaillées, 
ce qui signifie qu'il a crû à un rythme de seulement 2,6%." 
    Il ajoute que les cours des matières premières ont connu la 
semaine dernière leur pire performance hebdomadaire depuis 
janvier 2016, alors même que leur remontée en 2017 a été l'un 
des moteurs de l'enthousiasme retrouvé pour le thème de 
l'inflation.  
    Daniel Gerino, président et directeur de la gestion de 
Carlton Sélection, note quant à lui que les pressions sur le 
front des "commodities" devraient rester contenues, grâce 
notamment à la bonne tenue de la production agricole mondiale et 
à l'abondance de l'offre de pétrole de schiste aux Etats-Unis.  
    Pour lui, "l'inflation restera contenue et les pressions 
inflationnistes devraient se heurter rapidement à une tendance 
de fond de l'économie globale qui empêchera toute flambée des 
salaires et des prix". 
    Il explique que "les hausses de salaire restent localisées à 
certains secteurs sous tensions aux Etats-Unis, en quête de 
profils très qualifiés".  
    De plus, souligne-t-il, le départ à la retraite des 
'baby-boomers', classe d'âge nombreuse et bénéficiant de 
rémunérations élevées en fin de carrière, devrait limiter la 
progression du salaire moyen dans les pays occidentaux.  
    Il rappelle aussi que le mouvement 'd'ubérisation' de 
l'économie ne cesse de pousser les prix des biens et des 
services à la baisse et que le taux d'emploi aux Etats-Unis, 
autour de 63%, reste particulièrement bas.  
    "Tant que ce chiffre ne remontera pas significativement, il 
n'y aura pas de remontée durable de l'inflation liée à la 
revalorisation des salaires outre-Atlantique", prévient-il.  
     
    Sources :  
    * AHEurter. Le Billet d'Esprit. Invesco. 15/02/2018 
    * La correction passagère des marchés ne doit pas inspirer 
l'inquiétude. Tribune. Carlton Sélection. 15 février 2018 
    * A chart for your thoughts. What's all the fuss about 
inflation. US Snap Chart. Natixis. 14 février 2018  
    * Etats-Unis : une accélération des salaires à relativiser. 
Graphique de la semaine. Lazard Frères Gestion. 13 février 2018. 
    
 
    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ 
L'inflation Core aux Etats-Unis depuis 1995    http://reut.rs/2ssFxvc 
Evolution du salaire horaire moyen aux Etats-Unis    http://reut.rs/2o399KY 
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^> 
 (Marc Joanny, édité par Marc Angrand) 
 

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