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France: 25.000 ponts à rénover, financements à augmenter-rapport
information fournie par Reuters 27/06/2019 à 17:32

    * Le nombre exact de ponts en France pas connu-rapport Sénat
    * Il faut "un plan Marshall" pour rénover les ponts-rapport 
    * Il faudra 120 millions d'euros par an pour les ponts
d'Etat 
    * Et 130 millions par an pour ceux des collectivités

 (Actualisé avec précisions)
    PARIS, 27 juin (Reuters) - Un "plan Marshall" d'augmentation
importante des budgets de rénovation des 25.000 ponts "en
mauvais état structurel" en France doit être mis en place,
préconise un rapport du Sénat publié jeudi, près d'un an après
l'effondrement meurtrier d'un viaduc routier en Italie.
    Les ponts en France, qu'ils soient gérés par l'Etat ou par
les collectivités territoriales, se dégradent en raison de leur
vieillissement, mais aussi d'un manque de compétences techniques
(difficultés à recruter des ingénieurs, manque de personnel,
etc...) et de l'insuffisance des systèmes de détection des
anomalies, estime la mission d'information présidée par le
sénateur Hervé Maurey (Union centriste) dans son rapport
"Sécurité des ponts: éviter un drame".
    Pour éviter un doublement du nombre de ponts en mauvais état
d'ici dix ans, le budget consacré aux ouvrages d'art de l'Etat
devra être multiplié par près de trois et passer de 45 millions
d'euros en moyenne ces huit dernières années à 120 millions
d'euros par an dès 2020, préconise le rapport. 
    Pour les ponts gérés par les collectivités territoriales
(départements, communes, intercommunalités), il faut créer un
fonds doté de 1,3 milliard d'euros (130 millions d'euros par an
pendant dix ans), estiment les dix sénateurs de la mission.
    L'effondrement du viaduc Morandi à Gênes a fait 43 morts le
14 août 2018, entraînant dans le vide des dizaines de véhicules
et coupant l'autoroute reliant l'Italie au sud de la France.    
    Le rapport du Sénat préconise également la mise en place
d'un système d'information géographique (SIG) national afin de
référencer tous les ouvrages d'art en France, de conserver les
documents techniques qui les concernent et de permettre aux
opérateurs GPS de "mieux orienter le trafic routier". 
    Le nombre exact de ponts en France n'est de fait pas connu
"en l'absence d'un recensement exhaustif des ponts gérés par les
collectivités territoriales", dit le rapport.
    Les sénateurs donnent une fourchette de "200.000 à 250.000
ponts routiers" d'une valeur estimée à 200-250 milliards
d'euros, dont 24.000 ouvrages seulement appartiennent à l'Etat. 
    Ces derniers subissent "une dégradation lente mais continue
de leur état", affirme le rapport qui cite les résultats d'un
audit commandé par le ministre de la Transition écologique et
solidaire selon lequel un tiers des ponts gérés par l'Etat doit
faire l'objet de réparations.
    
    "STRUCTURE ALTERÉE"
    Le rapport cite comme "particulièrement à risque" les grands
ouvrages en béton précontraint "car ils ont été construits pour
de très grands franchissements et ont nécessité la mise au point
de structures complexes". C'est notamment le cas du pont de
l'île de Ré, deuxième pont le plus long de France avec ses six
viaducs en béton précontraint qui courent sur 2.927 mètres.
    Lors d'une inspection en septembre 2018 sur cette structure
ouverte à la circulation en 1988, les experts ont constaté la
rupture pour corrosion de l'un des douze câbles de précontrainte
en acier de l'un des viaducs. Des mesures de restriction de la
circulation ont été prises par le département, qui gère
l'ouvrage, le temps du remplacement du câble en février 2019.
    Toutefois, pour ces ponts des collectivités territoriales,
ce sont surtout ceux des communes et des intercommunalités qui
préoccupent la mission sénatoriale. Les dernières données
consolidées à ce sujet datent de 2008, déplore la mission, mais
"tout indique que la situation des ponts communaux s'est
dégradée depuis 2008".
    Selon certaines projections d'experts, 18% à 20% des ponts
des petites communes, soit plus de 16.000, auraient en 2019 "une
structure altérée ou gravement altérée".
    Les fermetures totales ou partielles d'ouvrages nécessitant
réparation sont susceptibles de se prolonger quand les
gestionnaires de voiries ne sont pas en mesure de financer les
travaux, note le rapport du Sénat.
    La mission cite ainsi deux ponts communaux de Seine-et-Marne
fermés à la circulation depuis 2014, "les communes étant dans
l'incapacité financière de procéder aux travaux de
reconstruction", évalués à un million d'euros par pont.
    Les fermetures liés aux travaux entraînent des "phénomènes
de congestion routière", indique le rapport qui cite
l'effondrement en mai 2018 d'une partie du mur de soutènement du
viaduc de Genevilliers, géré par l'Etat, sans que la dernière
inspection visuelle, en 2016, ait permis d'anticiper ce fait. Le
retour à la circulation normale n'a eu lieu qu'en mars 2019.
    Ce cas fait également ressortir les limites de la seule
inspection visuelle des ouvrages d'art, alors que "certaines
pathologies se développent à l'intérieur des matériaux".       

 (Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)
 

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