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[Europe] L’Union européenne, moteur puissant pour le développement de la finance durable
information fournie par Novethic 22/05/2019 à 14:43

[Europe] L’Union européenne, moteur puissant pour le développement de la finance durable

[Europe] L’Union européenne, moteur puissant pour le développement de la finance durable

Au crédit des institutions européennes, il faut porter l'incroyable impulsion donnée à la finance durable. En moins de trois ans, celle-ci est devenue un axe majeur de la politique de la Commission sur les marchés financiers. Elle est susceptible de transformer l'économie européenne, à condition que les divergences de vues des États membres ne bloquent pas tout le processus. À l'occasion des élections européennes, Novethic vous propose de revenir sur les grandes avancées obtenues ou en cours au sein de l'Union.

Début 2017, l'expression "sustainable finance" (Finance durable, ndr) était quasi-inexistante sur Google. Aujourd'hui elle génère près de 400 millions de résultats, le premier d'entre eux l'associant à la Commission Européenne. Pour en arriver là, cette dernière a mis en place une recette copiée dans d'autres régions du monde.

Premier ingrédient : la création d'un groupe d'experts de haut niveau, auquel j'ai eu l'honneur de participer, mêlant professionnels de la finance, ONG et praticiens. Leur mission : émettre des recommandations pour que la finance durable gagne le plus de terrain possible. La Commission a embarqué dans son "HLEG" (High Level Expert Group) sur la finance durable des personnalités visibles à l'influence forte comme Pascal Canfin, alors directeur du WWF, Christian Thimann, membre de la TCFD ou Sean Kidney fondateur de la Climate Bonds Initiative. Ils sont devenus par la suite les ambassadeurs de la stratégie et de la méthode mise en place ce qui a contribué à donner de la visibilité à un sujet considéré jusque-là comme technique et sectoriel.

Alors que la création de HLEG thématiques est une procédure européenne classique, des initiatives du même type ont été lancées dans d'autre pays comme le Canada ou l'Australie. Dernière information en date, l'Allemagne mettrait en place la même démarche pour définir sa stratégie de finance durable. De façon encore officieuse, elle est en train de constituer un groupe ad hoc au sein de son Conseil de développement durable. Selon ResponsibleInvestor.com, il compterait au moins une trentaine de personnes : des représentants d'investisseurs et d'ONG mais aussi de grandes entreprises allemandes comme BMW ou BASF.

Maintenir la finance durable en haut de l'agenda

Deuxième ingrédient : un agenda serré pour ne pas laisser retomber le soufflé et créer une pression politique. Il a fallu moins de six mois à la Commission pour publier son plan d'action (mars 2018), un premier paquet législatif (mai 2018) et sélectionner les groupes techniques chargés d'implémenter le plan d'action (juin 2018). La perspective des élections européennes qui ont lieu dimanche, a servi d'accélérateur et permis de construire des consensus avec le parlement sortant par exemple sur les obligations de reporting .

Cela n'a pas levé tous les points de blocage, loin de là. Mais cette initiative permet de maintenir la finance durable en haut de l'agenda. Il est par ailleurs rythmé par la publication de documents de référence en consultation publique et des événements associant la fine fleur de la finance durable mondiale comme celui organisé le 21 mars dernier à Bruxelles .

Troisième ingrédient : proposer un dispositif qui permette à la finance durable de contribuer à réorienter l'économie européenne vers des modèles bas carbone, plus respectueux de l'environnement et des humains. C'est l'objectif de la taxonomie. Colonne vertébrale du plan d'action européen, elle vise à doter les pays membres de l'Union d'une définition commune d'activités considérées comme durables.

Au-delà de l'Europe

La taxonomie doit servir de socle aux prochains standards et labels destinés à crédibiliser l'offre de produits financiers dits durable mais aussi pousser les entreprises à publier la part de leur chiffre d'affaires alignée sur ladite taxonomie. Les négociations entre États membres se poursuivent au sein du Conseil. Bon nombre d'entre eux freinent le processus. Ils redoutent de voir étaler publiquement la part d'activités non durables des entreprises européennes et sont d'autant plus frileux que la finance durable n'est pas développée dans tous les pays européens. Elle est surtout présente en France, aux Pays Bas et dans les pays du Nord.

Si les négociations aboutissent comme prévu d'ici la fin de l'année, la future taxonomie devrait être partagée avec d'autres régions du monde, le Canada a évoqué cette possibilité et l'Europe a instauré dialogue avec la Chine qui en a déjà une pour partager la même à terme. Reste à embarquer les Européens. Les citoyens épargnants devraient pouvoir dans quelque temps disposer d'un éco label européen pour les produits financiers. Il est en cours de création mais, au-delà de cela, la question du score obtenu dimanche par les partis qui mettent en avant un projet écologique sera déterminante pour pousser plus loin la flamme européenne de la finance durable.

Anne-Catherine Husson-Traore,  @AC_HT, Directrice générale de Novethic

1 commentaire

  • 22 mai 15:14

    ohhh oui, c'est merveilleux l'Europe mdr^^


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