AMSTERDAM, 13 septembre (Reuters) - Deux membres réputés conservateurs du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont critiqué vendredi les nouvelles mesures de soutien au crédit et à l'économie annoncées la veille en exprimant leur doute sur leur justification et leur efficacité. La BCE a réduit jeudi l'un de ses principaux taux d'intérêt et relancé son plan de rachats d'actifs en promettant de maintenir une politique monétaire accommodante "aussi longtemps que nécessaire", des choix qui ont divisé le Conseil des gouverneurs selon plusieurs sources. Si aucun vote formel n'a eu lieu, ont précisé ces sources directement informées des débats, plus d'un tiers des membres du Conseil ont exprimé leur opposition aux mesures défendues par le président de l'institution, Mario Draghi, une proportion inhabituelle pour un organe habitué au consensus. "Ce vaste paquet de mesures, et en particulier la relance du programme d'achat d'actifs, est disproportionnée par rapport à la situation économique actuelle et il y a de bonnes raisons de douter de son efficacité", a déclaré dans un communiqué Klaas Knot, le président de la banque centrale néerlandaise, un critique régulier des politiques ultra-accommodantes. Si les désaccords au sein du Conseil des gouverneurs ne sont pas rares, les responsables de la banque centrale s'abstiennent généralement de critiquer publiquement les décisions annoncées. DES DOUTES SUR L'EFFICACITÉ DU QE Pour Klaas Knot, l'économie de la zone euro tourne à pleine capacité, les salaires augmentent et les conditions de financement sont si favorables qu'elles ne freinent pas le crédit. "Il y a de plus en plus de signes de raréfaction des actifs à faible risque, de distorsion dans les cours sur les marchés financiers et de prises de risque excessives sur les marchés immobiliers", a-t-il dit. De son côté, Robert Holzmann, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, a déclaré craindre que la BCE n'ait commis une erreur, en notant que les nouvelles mesures d'assouplissement avaient été adoptées sans attendre les conclusions de l'examen en cours de la politique de la banque centrale, qui pourraient inclure une révision à la baisse de son objectif d'inflation, actuellement fixé à un peu moins de 2%. "J'espérais que cet (examen) aurait été fait par la banque avant de prendre cette décision", a-t-il dit à Bloomberg TV. "Il pourrait conclure que 2% est hors de portée en ce moment et que 1,5% correspond aussi à la stabilité des prix, à la quasi-stabilité des prix. Donc qu'il n'est pas nécessaire (...) d'utiliser tous les moyens dont on dispose pour remonter à 2% si le coût est trop élevé", a-t-il expliqué. Face à ces critiques, le gouverneur de la banque centrale slovène, Bostjan Vasle, a assuré que la BCE était prête à faire plus en cas de besoin face à la faiblesse de la croissance et de l'inflation. (Bart Meijer et Michael Shields, Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)
Des "faucons" de la BCE critiquent le nouveau plan d'assouplissement
information fournie par Reuters 13/09/2019 à 13:31
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