GLENCOLUMBKILLE, Irlande, 25 juillet (Reuters) - Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a estimé jeudi que le nouveau chef du gouvernement britannique Boris Johnson n'avait pas clairement précisé s'il avait décidé de quitter l'Union européenne sans accord mais, qu'en tout état de cause, la responsabilité d'une telle décision reviendrait à la Grande-Bretagne seule. Dans son discours inaugural devant la Chambre des communes jeudi, Boris Johnson a emprunté des accents à Donald Trump, promettant de redonner toute sa grandeur au Royaume-Uni et conditionnant la conclusion d'un accord avec les Européens à l'abandon de la clause de sauvegarde ("backstop"). Leo Varadkar a déclaré qu'il n'y aurait pas d'accord de retrait ou d'accord commercial avec la Grande-Bretagne si cette dernière n'acceptait pas cette clause de sauvegarde qui vise à empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Ce "backstop" organise le maintien temporaire du Royaume-Uni à l'intérieur de l'union douanière européenne le temps qu'une meilleure solution soit trouvée, une mesure inacceptable pour les partisans du Brexit. Pour Leo Varadkar, en demandant la suppression du "backstop", Boris Johnson se prononce de fait en faveur d'un divorce sans accord entre Londres et Bruxelles. "J'espère que le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni n'a pas choisi le 'no deal' mais cela serait de leur responsabilité", a déclaré le chef du gouvernement irlandais devant la presse lors d'une suspension de séance du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale. "La position de l'Union européenne et la position de l'Irlande n'ont pas changé : la clause de sauvegarde fait partie intégrante de l'Accord de retrait", a-t-il précisé. "Sans le backstop, il n'y a pas d'Accord de retrait, il n'y a pas de phase de transition, il n'y a pas de phase de mise en oeuvre et il n'y a pas d'accord de libre échange tant que ces questions ne sont pas résolues", a-t-il rappelé. Leo Varadkar a dit qu'il était impatient de rencontrer Boris Johnson pour entendre sa position sur ces questions, tout en rappelant que le choix de sortir avec ou sans accord de l'UE incombait seulement à la Grande-Bretagne. "Le 'no deal' est une menace britannique. Le seul qui peut provoquer un 'no deal' est le gouvernement du Royaume-Uni", a-t-il dit. Boris Johnson a déclaré qu'il souhaitait éviter un Brexit sans accord mais, selon lui, si ce scénario se produit il sera le résultat d'un manque de bonne volonté de la part de l'Union européenne et de l'Irlande. (Conor Humphries; Pierre Sérisier pour le service français)
Brexit-Varadkar se demande si Johnson n'a pas choisi le "no deal"
information fournie par Reuters 25/07/2019 à 17:09
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