Effectif137 000 dont 73 000 en France (au 31/12/2023)
Orange employait en 2019 près de 148 000 personnes, dont 88 000 en France.
Publié le 20 nov. 2001 à 01:01
Comment réduire ses effectifs quand on compte 70 % de fonctionnaires parmi ses 148.000 employés français ? C'est le défi qu'essaie de relever France Télécom depuis la fin des années 1980, comme tous les opérateurs historiques, afin d'améliorer sa productivité. « Nous avons su beaucoup anticiper. L'ordre de grandeur est, en moyenne, le même depuis quinze ans, explique Bernard Bresson, directeur des ressources humaines du groupe, soit quelque 2.500 postes en moins par an en France. »
Devant l'impossibilité légale de licencier, France Télécom est devenu un expert du « redéploiement ». Depuis 1996, près de 60.000 personnes ont changé de poste, passant essentiellement des métiers techniques aux métiers commerciaux. Sur les neuf premiers mois de 2001 par exemple, le redéploiement a concerné 9.400 salariés. Les métiers commerciaux (essentiellement les centres d'appels) y ont gagné 1.500 postes, tandis que les ressources humaines ou les réparateurs de lignes en ont perdu (800 et 400 respectivement).
Aujourd'hui, le gros des réaffectations se fait au bénéfice des filiales. « J'incite Orange et Wanadoo à utiliser les ressources disponibles de la maison mère », résume Bernard Bresson. Autrement dit : recourir le moins possible aux embauches à l'extérieur, même si celles-ci restent importantes (3.000 en France l'an dernier), et privilégier les recrutements en interne.
Internalisation
Autre « astuce » utilisée par France Télécom : l'« internalisation ». Au lieu de confier massivement ses centres d'appels à des sous-traitants, l'opérateur affecte à ces métiers d'assistance par téléphone (« hot lines » Internet et mobiles, les numéros d'assistance 1014 et 1016...) du personnel de la maison mère.
Pour Wanadoo, 80 % des effectifs des centres d'appels sont déjà employés en interne. Pour Orange, où ce ratio s'établit à 65 %, l'objectif est de monter à 75 %. Pour le téléphone fixe, le taux est proche de 100 %.
Le groupe de Michel Bon peut aussi compter sur les départs en retraite et en préretraite. Le plan de congés de fin de carrière, proposé depuis 1996 aux plus de 55 ans ayant 25 ans d'ancienneté, concerne « 3.000 à 3.500 personnes par an ». Ouvert jusqu'en 2006, il permet de conserver 70 % du salaire jusqu'à 60 ans et accorde une indemnité de départ pouvant atteindre 70 % du revenu annuel. « Il est accepté en moyenne par 93 % d'une génération », affirme Bernard Bresson.
Des résultats visibles
Les résultats de cette politique sont visibles. Pour l'ensemble du groupe, les effectifs augmentent, sous l'effet des acquisitions à l'étranger et du développement des filiales. Ils sont passés de 189.000 le 30 juin 2000 à 205.000 le 30 juin 2001 (+8,3 %).
En France, en revanche, où les salariés étaient 148.000 au 30 juin dernier, la baisse des effectifs a tendance à s'accélérer légèrement. Après une diminution de 2,4 % en 2000, la réduction devrait atteindre « 3 à 3,5 % cette année ». Pour 2002, elle sera « de l'ordre de 4 % ». « Dans les prochaines années, la baisse annuelle devrait tourner autour de 4 à 6 % » en raison de l'arrivée à 55 ans de classes d'âge nombreuses (voir la pyramide des âges).
Ces dernières années, la priorité est allée à la réduction des effectifs affectés au réseau fixe. De 1995 à 2001, ils auront diminué de 44 % selon la direction.
L'an prochain, l'accent sera mis sur le réseau des agences, qui regroupe 650 points de vente et emploie quelque 44.000 personnes. Alors qu'ils étaient en croissance à la fin des années 1990, boom de l'Internet et des mobiles oblige, les effectifs des agences diminueront de 8 % en 2002, après avoir connu une baisse de 5 % en 2001. Comme c'est déjà le cas depuis quelques années, certaines agences pourront être regroupées, notamment les moins rentables : 40 % des accueils ne réalisent que 12 % des ventes.