Cependant, pas d’emballement
Même si hier les indices étaient dans la zone vert clair avec un niveau d’em me rd ement proche du maximum – mais qu’on n’avait même pas peur, je crois qu’il ne faut pas trop s’emballer et qu’il faut savoir raison garder. On va essayer de faire le point avant que l’avalanche constituée de la confiance du consommateur, des JOLTS, du PIB, du PCE, des chiffres de l’emploi, le tout recouvert des publications trimestrielles d’une partie des Magnificent Seven, nous tombe sur la figure. Là tout de suite, on va essayer de jouer au Jenga sans trembler et sans retirer le petit morceau de bois qu’il ne fallait pas.
Aujourd’hui, nous en sommes là : les discussions traînent et la facture économique approche – on sent que certains américains commencent à serrer les fesses et avoir très peur d’aller faire les courses. Et pour le moment, des voix comme celle de Scott Bessent murmurent à l’oreille de Trump pour qu’il reste calme. Le problème c’est que ça pourrait ne pas durer. Trump est patient comme un labrador qui a faim et il ne suffirait pas de grand-chose pour remettre un coup de pression sur Wall Street.
En attendant, la volatilité continue de danser la macarena, même si ça va mieux depuis quelques jours, l’obligataire va dans tous les sens et si t’avais du dollar, tu commences à regretter de ne pas avoir acheté ton or en franc suisses. Scott Bessent (encore lui) a beau fanfaronner partout pour raconter que le Nasdaq est « en hausse » sur le mois d’avril, en réalité, depuis les annonces de tarifs douaniers du 2 avril, le Nasdaq est en baisse de 1,2% et reste à près de 14% de ses sommets de décembre.
Bref, tout va bien… sauf les chiffres qui sont souvent sujet à interprétation. Tenez, prenez la dernière promesse de Trump qui date de moins de 48 heures :
« On va supprimer les impôts pour ceux qui gagnent moins de 200’000 dollars ».
Oui, Donald, c’est bien, sauf que les recettes fiscales prévues pour la catégorie précitée (celle qui gagne moins de 200’000 dollars) sont de 2’600 milliards, alors que les fameux tarifs magiques n’ont ramené « que » 16 milliards en avril. Va quand même falloir faire mieux pour compenser les recettes fiscales, parce que là, même au microscope en grossissant les tarifs 10 fois, ça va pas le faire. Et pendant ce temps-là :
– Le déficit public va continuer d’exploser,
– Les Treasuries chutent,
– Et le dollar s’effondre de 7% depuis janvier.
En clair : dans le doute, les investisseurs fuient l’Amérique comme une pizzeria infestée de ca fa rds. Même si certains ont le sentiment qu’il y a une stratégie derrière les actes de Trump, dans le doute tout le monde sort, quitte à revenir plus tard. Reste à voir ce que va donner le prochain épisode. Prochain épisode qui est en train de se dérouler cette semaine – avec l’avalanche de chiffres. Avalanche de chiffres qui pourrait peut-être nous dépeindre un scénario imprévu qui permettrait à la FED de nous faire un « cliffhanger » de folie lors de sa réunion de la semaine prochaine… Rien qu’à l’idée que Powell puisse rester « hawkish » et refuser de baisser les taux, on commence à trembler… Imaginez, Trump pourrait ressortir le dossier du licenciement de Powell et le faire remonter aux Ressources Humaines.