Tesla
On va donc commencer avec la publication la plus fantasque et la plus lunaire, celle de Tesla. On est tous plus ou moins d’accord pour admettre que Musk est en train de vriller sérieusement depuis qu’il est dans les jupes du Président. On est tous également d’accord pour dire que Musk a toujours été LE spécialiste des conférences de presse délirantes à plus ou moins chaque trimestre. Eh bien hier n’y a pas fait exception. Tout d’abord, si l’on se concentre uniquement sur les chiffres, Au quatrième trimestre, la marge bénéficiaire de Tesla a reculé à 13,59%, contre 17,05% au trimestre précédent. Elle est inférieure aux attentes qui tournaient autour de 16.2%. De ce côté, on peut dire que c’est un raté magistral. Le chiffre d’affaires était de 25,71 milliards de dollars, contre un consensus de 27,27 milliards. Re-raté encore. Sans compter que les livraisons de voitures étaient en recul en 2024 – chose qui ne s’est jamais produite auparavant, la hausse des taux des leasings et la montée la concurrence n’y sont pas étranger.
Si l’on se base strictement sur les chiffres, le trimestre est décevant. EN REVANCHE, si l’on se base sur les discours de Musk, c’est du délire. Le patron de Tesla, de Starlink, de Space X, de la Boring Company et le directeur du DOGE a pris le temps d’expliquer que Tesla était LE LEADER de l’IA dans le monde et que tout le reste était loin, mais alors très loin derrière eux et qu’en plus, les Robotaxis vont inonder l’Amérique au plus tard en juin. Ça doit être la 24ème fois qu’il nous donne une dead-line qui n’a jamais tenue, est-ce que cette fois c’est la bonne ? Aucune idée, mais apparemment ça a suffi aux investisseurs pour pousser le titre en hausse de 4% après la clôture. Encore une fois, des chiffres pas exceptionnels, mais un discours motivant à souhait et ça marche. Musk a également annoncé que Tesla était en route pour atteindre les 15’000 milliards de valorisation. Tesla devrait donc devenir une Magnificent Seven, mais toute seule.
Microsoft
Du côté de chez Windows, on a fait mieux que les attentes sur le bénéfice par action et sur le chiffre d’affaires global, mais il y avait UN problème, la croissance de la division « cloud ». Le marché attendait 33% et c’est sorti à 31%. Ne cherchez pas plus loin. Ne cherchez pas dans les commentaires du CEO, ne cherchez pas dans les dépenses liées à l’IA ou dans le fait qu’ils auraient pu payer trop cher leur investissement dans OpenAi, n’écoutez pas le fait que Softbank voudraient encore injecter 25 milliards dans OpenAi. La seule chose qui a posé problème chez Microsoft hier, c’était le ralentissement de la croissance du cloud. La sanction aura donc été exemplaire, puisqu’hier soir after close, Microsoft était en baisse de plus de 4%. Tout ça pour du cloud.
Meta
Pour ce qui est de Meta, Zuckerberg et son nouveau look de mec cool avec des bouclettes dans les cheveux et un discours presque aussi autiste que celui de Musk étaient de retour pour chauffer la salle également. Grosso modo, Meta Platforms a enregistré un chiffre d’affaires record, grâce à l’IA et à la pub. Zuck a annoncé une augmentation de 21% des ventes et un bénéfice net de 20,8 milliards. Dans les deux cas, les chiffres sont supérieurs aux attentes. Meta a cependant estimé que la croissance du chiffre d’affaires ralentirait au cours du trimestre de janvier à mars, pour atteindre entre 8% et 15%, un niveau qui représenterait la plus faible augmentation en deux ans.
Meta était en hausse 4,6% after close. Les déclarations de Zuckerberg qui continue de marteler à qui veut l’entendre qu’il va continuer à claquer des montagnes de fric dans l’IA n’a fait bron cher personne et ce, même au lendemain de la « crise DeepSeek » qui aurait pu laisser supposer que l’on claquait du po gn on dans tous les sens alors que l’on pouvait tout aussi bien pour moins cher. Visiblement Zuckerberg s’en contre flout et comme la dernière fois qu’il a annoncé des dépenses extravagantes, que le marché l’avait sanctionné avant de se rendre compte qu’il avait eu raison, cette fois plus personne ne se pose de question et Zuckerberg est en train d’être labellisé « génie » au même titre que Musk.
Bref, pour faire simple, les chiffres de Tesla ne donnaient pas envie de se rouler par terre, mais les mots de Musk compensaient. Les chiffres de Microsoft étaient bons, sauf le Cloud et c’est là que ça faisait mal et pour ce qui est de Meta, ils claquent du pognon à tout va, mais comme ils continuent de cartonner sur les chiffres on se flout pas mal de l’arrivée de DeepSeek. Ou de qui que ce soit d’autre d’ailleurs.