Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Tollé et plainte après les propos de Bardot sur les Réunionnais
information fournie par Reuters 20/03/2019 à 15:46

 (Actualisé avec condamnation du gouvernement et des députés)
    SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION, 20 mars (Reuters) - Le préfet de
La Réunion a annoncé mercredi qu’il saisissait le procureur de
la République de Saint-Denis au sujet d’une lettre sur la
maltraitance animale "comportant des termes injurieux et
racistes" que lui a adressé Brigitte Bardot.
    Dans ce courrier, également reçu mardi par la presse
insulaire, l’ancienne actrice qualifie les Réunionnais
"d’autochtones ayant gardé leurs gènes de sauvages" en dénonçant
"la barbarie" qu’ils exerceraient sur les animaux, se fondant
sur des lettres reçues par sa Fondation.
    Brigitte Bardot mentionne également les "décapitations de
chèvres et de boucs" lors des fêtes hindouistes, associant ces
pratiques à des "réminiscences de cannibalisme des siècles
passés". Entre autres propos, elle traite les habitants de La
Réunion de "population dégénérée encore imprégnée des coutumes
ancestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches".
    Ces outrances provoquent un tollé sur l’île française de
l’océan Indien depuis 24 heures. Terminant mardi soir une visite
à La Réunion, Annick Girardin, ministre des Outre-mer, a indiqué
qu’elle s’associerait à la plainte du préfet Amaury de
Saint-Quentin, estimant que "le racisme n’a pas sa place dans le
débat d’idées". 
    Didier Robert, président du conseil régional, a également
annoncé qu’il portait plainte contre Brigitte Bardot, tout comme
le président de l’association des maires de l’île et Jean-Hugues
Ratenon, député réunionnais de La France Insoumise.
    
    "PROPOS INDIGNES"
    Ce dernier a fait part de son indignation mercredi lors des
questions d'actualité à l'Assemblée nationale, où il a reçu le
soutien du gouvernement et celui du président de la chambre
basse, Richard Ferrand. 
    "L'ensemble de cet hémicycle ne peut avoir qu'un sentiment
de mépris à l'égard des propos qui ont été tenus à l'égard de
nos compatriotes réunionnais", a dit Richard Ferrand, approuvé
par les applaudissements des députés. 
    Julien Denormandie, ministre du Logement, a lui aussi fait
part de son indignation. 
    "Je voudrais à mon tour condamner au nom du gouvernement, de
la manière la plus solennelle possible, de la manière la plus
ferme possible, ces propos indignes qui ont été tenus à
l'encontre de nos compatriotes réunionnais", a-t-il dit. 
    Les propos de l'ancienne actrice "ne peuvent être acceptés
dans l'enceinte de la République et de ce qui nous unit toutes
et tous, partout sur le territoire."   
    Des cas de maltraitance d’animaux domestiques sont
régulièrement rapportés par les médias de la Réunion et les
réseaux sociaux, sans que l’ampleur du phénomène puisse être
mesuré ni comparé avec des faits similaires constatés sur
d’autres territoires.
    Le nombre de chiens errants est estimé à 42.000 à La
Réunion, selon une étude publiée fin 2018 par la préfecture. Un
plan de lutte contre l’errance animale préconise le
développement de la stérilisation des chiens et des chats, ces
derniers s’attaquant à des espèces protégées quand ils
reviennent à l’état sauvage.
    Les sacrifices d’animaux lors des cérémonies religieuses,
hindouistes mais aussi musulmanes, font d’autre part l’objet
d’une relative tolérance des autorités sur l’île multiculturelle
qu’est La Réunion.

 (Bernard Grollier, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par
Yves Clarisse)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.