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Poussé à la démission, Evo Morales s'est réfugié au Mexique
information fournie par Reuters 12/11/2019 à 20:50

    * Le président démissionnaire Evo Morales s'est réfugié au
Mexique
    * Il se dit victime d'un complot
    * L'armée bolivienne mobilisée pour faire face aux "actes de
vandalisme"
    * Vacance du pouvoir dans l'attente d'un nouveau scrutin

 (Actualisé après arrivée de Morales au Mexique)
    MEXICO, 12 novembre (Reuters) - L'ex-président bolivien Evo
Morales s'est réfugié mardi au Mexique, contraint de laisser
derrière lui un pays qui a basculé dans le chaos dans les heures
ayant suivi sa démission.
    Evo Morales, qui se dit victime d'un complot fomenté selon
lui par Carlos Mesa, son principal rival pour l'élection
présidentielle du 20 octobre, a remercié le gouvernement
mexicain qui, a-t-il dit, lui a "sauvé la vie" en lui accordant
l'asile politique.
    Il a promis de rester engagé sur la scène politique. "Aussi
longtemps que je vivrai, nous resterons en politique", a-t-il
dit lors d'une brève déclaration à la presse à sa descente
d'avion, où l'attendait le ministre mexicain des Affaires
étrangères, Marcelo Ebrard.
    Les seuls crimes qu'il est prêt à confesser, a-t-il
poursuivi, est d'appartenir à la communauté amérindienne et
d'être un "anti-impérialiste".
    Morales est arrivé à bord d'un avion de l'armée de l'air
mexicaine venu le récupérer dans la ville de Chimore, dans le
centre de la Bolivie, où ses partisans ont retardé son décollage
en entourant l'aéroport.
    Son vol a ensuite été perturbé par le refus du Pérou
d'autoriser une escale technique. L'avion a dû prendre la
direction du Paraguay pour refaire le plein de carburant.
    Après son atterrissage à Mexico, peu après 11h00 (17h00
GMT), Evo Morales a pris place à bord d'un hélicoptère militaire
pour une destination que les autorités mexicaines n'ont pas
dévoilée pour des motifs de sécurité.
    La démission de Morales, qui était arrivé à la présidence en
2006, est survenue après plusieurs semaines de manifestations
violentes pour contester le résultat de l'élection
présidentielle. L'opposition a dénoncé une fraude du président
sortant, dont la commission électorale a annoncé la réélection à
l'issue du premier tour du scrutin le 20 octobre.  
 
    Premier président indigène de l'histoire du pays, Morales
est vu par de nombreux Boliviens comme l'homme qui a apporté
stabilité et croissance économique, mais ses détracteurs
dénoncent un autocrate ayant défié les résultats du référendum
de 2016 sur la limitation de la fonction présidentielle.
    
    TROUBLES ET PILLAGES
    Son gouvernement s'est effondré dimanche quand
l'Organisation des Etats américains (OEA) a signalé, dans un
rapport rédigé sur la base d'un audit du scrutin présidentiel,
de graves irrégularités dans le processus électoral.
    Morales a été abandonné par des alliés au sein du parti au
pouvoir et par l'armée. Il a annoncé dans la foulée dimanche son
départ, qu'il a confirmé lundi dans une lettre à l'assemblée
législative. 
    Sa démission, ainsi que celle de son vice-président, crée
une vacance du pouvoir dans l'attente des résultats d'un nouveau
scrutin encore hypothétique. Elle a également provoqué un nouvel
accès de violences et de pillages.
    Des entreprises ont été attaquées, des bâtiments ont été
incendiés et la plupart des écoles et commerces sont restés
fermés lundi. Les transports publics étaient à l'arrêt et les
routes bloquées. 
    Le commandant des forces armées boliviennes a annoncé avoir
ordonné aux troupes de mener des opérations conjointes avec la
police contre les "actes de vandalisme". S'exprimant devant des
journalistes à La Paz, Williams Kaliman a assuré que les forces
de sécurité feraient un usage "proportionné" de la force.
    La démission de Morales doit encore être approuvée par
l'Assemblée législative, convoquée mardi par les deux chambres
du Congrès, ce qui pourrait être repoussé du fait de la
situation sécuritaire.
    Les élus du Mouvement pour le socialisme (MAS), le parti de
Morales, menacent en outre de boycotter la séance.
    Aux termes de la loi, le président du Sénat est chargé
d'assurer l'intérim en cas d'absence de président et de
vice-président. Mais la présidente du Sénat, Adriana
Salvatierra, a elle aussi quitté ses fonctions dimanche soir.
    La deuxième vice-présidente du Sénat Jeanine Añez a annoncé
elle qu'elle était disposée à assumer la présidence intérimaire,
"seulement pour faire le nécessaire afin de convoquer des
élections transparentes".
    Sous la présidence de Morales, la Bolivie a affiché l'un des
plus forts taux de croissance d'Amérique latine et son taux de
pauvreté a été réduit de moitié. Mais sa volonté de rester au
pouvoir en briguant un quatrième mandat lui a fait perdre une
partie de ses soutiens, y compris au sein de la communauté
indigène.

 (Stefanie Eschenbacher et Dave Graham avec Monica Machicao et
Daniel Ramos à La Paz
Jean-Stéphane Brosse, Jean Terzian et Henri-Pierre André pour le
service français)
 

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