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"Nous devons revenir à une finance qui est un outil du développement économique", selon Rainier Brunet
information fournie par Novethic 07/06/2017 à 07:25

"Nous devons revenir à une finance qui est un outil du développement économique", selon Rainier Brunet

"Nous devons revenir à une finance qui est un outil du développement économique", selon Rainier Brunet

Rainier Brunet est trésorier d’Engie et président du club des jeunes dirigeants financiers. Il a inauguré ce club le 16 mai 2017. Pour cette occasion, Bertrand Bardré, fondateur et PDG de BlueOrange Capital, a fait un discours inaugural. Il assurait que "La finance est un mauvais maître mais un bon serviteur". C’est cette idée que Rainier Brunet veut mettre en avant. Une finance qui œuvre à favoriser le développement économique et sert la société. Pour cela, encore faut-il un législateur qui comprend et régule la finance. Un rôle qu’Emmanuel Macron peut tenir, selon lui. Quels sont les origines et les objectifs du Club des jeunes dirigeants financiers ? Lors d’une convention des professions financières début janvier, l’invité d’honneur, Henri de Castries, (ancien président d’Axa), a exhorté tous les financiers à agir contre l’immobilisme en France. Avec plusieurs membres et sympathisants du cercle des professions financières, nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire. Nous avons décidé de créer un nouveau club, plus orienté vers la jeunesse et qui utilise ses réseaux pour faire bouger les lignes. Nous voulons être à la fois un "think-tank" et un "do-tank". Des gens qui pensent, il y en a beaucoup. Des gens qui agissent, il y en a moins ! L’idée est de faire des événements qui parlent en bien des initiatives de la finance. Ensuite, nous chercherons les nouveaux leviers à activer pour agir au niveau des entreprises, de l’État et de la Commission européenne   Des leviers pour faire quoi ? Tout d’abord, je tiens à préciser que nous ne sommes pas des lobbyistes. Au club, nous sommes d’origines et d’entreprises diverses. Nous voulons être une force de proposition pour développer la finance engagée et la réglementation financière. Car il faut repenser cette réglementation, qui aujourd’hui va souvent à l’encontre de ces objectifs. L’Union émet des textes qui font 600 pages pour réguler la finance. Or, imaginer que l’on va être plus malin que tous les financiers en face et qu’il n’y a pas de failles est un pari osé. De plus, ces législations sont inaccessibles à de petites structures. Par exemple, un statut bancaire n’est possible à acquérir que pour les grands groupes. Plus généralement, j’ai le sentiment qu’il y a une "non-connaissance" des sujets financiers au niveau de l’Europe. Ceux qui font les réglementations ont des approches similaires sur des métiers différents. Ainsi, la Commission européenne ne fait pas la différence entre un banquier et un trader, alors même que leur gestion du risque n’a rien à voir.   Vous parlez de finance engagée… Oui. Il faut mettre à l’honneur cette finance innovante et engagée au service des Hommes. Certes, il ne faut pas nier l’existence de cette finance qui a spéculé, qui est capable du pire et qui ne crée pas de valeur ajoutée pour l’économie. Mais il faut être optimiste. Nous devons revenir à une finance qui est un outil du développement économique et du développement des entreprises. Or aujourd’hui, on lui donne une place trop importante en amont des projets. Le premier enjeu est l’idée. La finance doit venir après ! En faisant la démarche inverse, on met sur le dos de la finance l’incapacité à aller chercher de la croissance.    Vous avez été touché par le fameux slogan "L’ennemi, c’est la finance" des dernières campagnes présidentielles ? Oui bien sûr. Mais ce qui nous a encore plus choqué, ce sont les affiches des manifestations lors du second tour où on pouvait lire : "ni banquier, ni raciste". Il nous faut essayer de comprendre d’où vient cette incompréhension. Pour cela, nous ambitionnons de recevoir tout le monde au club des jeunes dirigeants financiers, à commencer par des syndicalistes et des hommes politiques de tous bords. En France, les professions bancaires regroupent 370 000 personnes. Et de la même manière qu’il ne faut pas opposer les gens selon leurs origines, leurs croyances, il ne faut pas les opposer selon leur métier. Il y a un manque de communication de la finance. Pendant longtemps, nous n’avons pas eu besoin de parler. Puis soudainement, nous nous sommes retrouvés à la lumière devant un public de non-initiés… Ce fut le cas lors de l’affaire Kerviel ou lors du sauvetage des banques pendant la crise. Désormais, il ne tient qu’à nous de faire comprendre le besoin d’un marché financier fort et compétitif, qu’il faut réglementer et réguler.   Le Président de la République Emmanuel Macron a été banquier. Qu’attendez-vous de lui ? Pour la première fois, nous avons un homme politique qui connaît les marchés financiers. Il comprend les spécificités du secteur bancaire européen et ses différences avec le secteur bancaire des États-Unis. Or, nous avons régulé de la même manière ces deux systèmes alors qu’ils ont des spécificités propres. Aujourd’hui, les banques américaines débarquent en Europe. Or, je crois profondément qu’une entreprise a une nationalité. Pour preuve, en cas de coup dur, elles se replient toujours sur leur marché domestique. Aussi avoir un système bancaire dominé par des banques anglo-saxonnes pose de vraies questions et Emmanuel Macron a les connaissances pour y répondre.  Propos recueillis par Ludovic Dupin, @Ludovic Dupin

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