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La Fed réagira de façon "adaptée" aux divers risques-Powell
information fournie par Reuters 04/06/2019 à 17:59

 (Actualisé avec des commentaires de professionnels des marchés)
    par Howard Schneider et Ann Saphir
    CHICAGO, 4 juin (Reuters) - La Réserve fédérale réagira de
manière "appropriée" aux risques nés des tensions commerciales
mondiales ou liés à d'autres événements récents, a déclaré mardi
son président Jerome Powell, préparant peut-être le terrain à
l'éventualité d'une baisse des taux.
    Ouvrant une conférence de deux jours de la Fed de Chicago
sur les enjeux de long terme de la politique monétaire, Powell a
expliqué que la banque centrale "suit attentivement les
implications" d'un conflit commercial qui, depuis la dernière
réunion monétaire de la Fed, perturbe les marchés obligataires
et boursiers et représente un risque pour la croissance
économique mondiale et celle des Etats-Unis.
    "Nous ne savons pas de quelle manière ces questions seront
réglées et quand elles le seront", a-t-il dit. 
    "Comme toujours, nous agirons comme il se doit pour soutenir
la croissance, avec un marché du travail solide et une inflation
proche de notre objectif symétrique de 2%". 
    Sur les marchés, les propos de Jerome Powell sur les taux 
ont fait reculer le dollar face un panier de devises
internationales  .DXY  tandis que le rendement des Treasuries à
dix ans a temporairement réduit ses gains.  US10YT=RR    
    
    POWELL NE PARLE PLUS DE PATIENCE
    Dans son discours, Powell n'a pas redit que l'objectif de la
banque centrale pour le taux des Fed funds était adapté et n'a
pas non plus réitéré son engagement à être "patient" avant de
modifier de nouveau les taux, deux éléments clés des dernières
déclarations de l'institut d'émission.
    Ses propos semblent aussi témoigner d'un certain scepticisme
sur la possibilité de voir les Etats-Unis régler leurs
différends avec leurs partenaires commerciaux d'une manière et
dans un laps de temps qui ne soient pas trop préjudiciables à la
croissance économique des Etats-Unis.
    Le sentiment que les conflits commerciaux sont appelés à
durer, avec une hausse des droits de douane à la clé, a amené
James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, à déclarer
lundi qu'une baisse des taux aux Etats-Unis "pourrait être
bientôt justifiée".  
    James Bullard a été ainsi le premier responsable de la
banque centrale à évoquer aussi clairement une éventualité de
plus en plus envisagée par les marchés. 
    "Powell (...) ne va pas aussi loin que Bullard hier mais il
évoque les mêmes éléments d'incertitude : les tensions
commerciales et la faible inflation", commente John Doyle,
responsable du trading chez le broker Tempus à Washington.
    "On assiste probablement au début d'une initiative verbale
coordonnée de la Fed pour préparer les intervenants des marchés
à au moins une baisse de taux cette année."
    "La Fed commence à prendre acte que la faible inflation rend
sa politique peut-être trop restrictive", confirme Jon Hill,
stratège taux chez BMO Capital Markets à New York. "Pour nous
juin c'est un peu tôt mais pas impossible. Plus probablement
cela entrouvre la porte à un assouplissement plus tard dans
l'année."
    La Fed n'a plus touché aux taux depuis qu'elle les a relevés
pour la dernière fois en décembre, portant l'objectif des Fed
funds à 2,25%-2,50%. Même si cet objectif est bas, par
comparaison avec le passé, il avoisine le niveau considéré comme
"neutre" par les autorités, c'est-à-dire qu'il n'encourage ni ne
dissuade l'investissement.
    Avec des taux d'intérêt et une inflation aussi bas, toute
récession à l'avenir obligera sans doute la Fed à ramener encore
les taux au niveau de zéro et à recourir à des outils "non
conventionnels" comme les rachats obligataires pour soutenir
l'économie, a observé Jerome Powell. 
    Des taux d'intérêt aussi proches de zéro "sont devenus le
principal défi de la politique monétaire à notre époque", a-t-il
dit. "Peut-être faut-il retirer le terme 'non conventionnel'
lorsqu'on se réfère à des outils employés durant la crise. Nous
savons que l'on aura sans doute besoin de tels outils sous une
forme ou sous une autre à l'avenir." 
    Ce n'est pas la première fois que Powell profite
d'événements autres que la traditionnelle réunion de politique
monétaire pour préciser ses vues. 
    Le 4 janvier, à l'occasion d'une conférence de l'American
Economic Association, il avait fait savoir aux investisseurs que
la Fed en avait probablement fini avec son cycle de hausse des
taux qu'elle comptait jusque là poursuivre.    

 (Wilfrid Exbrayat pour le service français, avec la
contribution de Laetitia Volga, édité par Véronique Tison)
 

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