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L'UE commence à réfléchir à une nouvelle date pour le Brexit
information fournie par Reuters 26/09/2019 à 16:06

    * Le Brexit pourrait être reporté à janvier, mars, voire
mi-2020 
    * La préparation du budget 2021 est une ligne rouge
    * Discussions entre les 27 au sommet des 17 et 18 octobre
    * Johnson reste fermement opposé à un report
    * Macron pas enthousiaste non plus

    par Gabriela Baczynska
    BRUXELLES, 26 septembre (Reuters) - Le camouflet infligé par
la Cour suprême britannique à Boris Johnson et la perspective
d'élections anticipées ont relancé en Europe le débat sur un
hypothétique nouveau report de la date du Brexit, à la mi-2020
au plus tard.
    A Londres, deux camps semblent irréconciliables, celui du
Premier ministre qui entend mener le Brexit à bien le 31 octobre
coûte que coûte et celui de la majorité de parlementaires qui
ont adopté un texte exigeant de lui qu'il réclame un report du
Brexit si aucun accord n'est trouvé.
    Boris Johnson pensait pourtant avoir trouvé une parade en
faisant suspendre les travaux du Parlement, mais l'annulation de
cette décision par la Cour suprême l'a fragilisé et donné du
champ aux parlementaires britanniques pour tenter d'empêcher une
sortie sans accord.
    Cet énième rebondissement dans l'interminable feuilleton du
Brexit oblige les Européens à se préparer à l'hypothèse d'un
nouveau report du Brexit, déjà repoussé à deux reprises.
    "Nous sommes d'accord pour un report si on a une idée de ce
qu'il va se passer, s'il y aura de nouvelles élections, un
second référendum, s'il y aura un accord de retrait", a résumé
mercredi Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et
parlementaire européen impliqué dans les négociations.
    "Je pense qu'il y a une unanimité pour dire 'd'accord,
accordons un report s'il y a un chemin qui se dessine vers une
solution et le dénouement de la situation actuelle'", a-t-il
déclaré.
    La perspective d'élections anticipées en Grande-Bretagne
d'ici la fin de l'année pourrait justifier le report de la date
du Brexit, à condition que les 27 Etats restants l'approuvent à
l'unanimité et que Londres en fasse la demande.
    Boris Johnson martèle pourtant qu'il ne le fera pas, ce qui
incite certains observateurs à penser qu'il pourrait
démissionner et laisser quelqu'un d'autre formuler cette
humiliante requête auprès des autorités européennes.
    Si un nouveau report du Brexit était effectivement décidé,
encore faudrait-il que les uns et les autres s'accordent sur une
nouvelle date butoir alors que plus de trois ans se sont déjà
écoulés depuis le référendum.
    
    BOUCLER LE BUDGET
    Le sommet européen des 17 et 18 octobre offrira aux
dirigeants des 27 l'occasion de s'accorder, en l'absence de
Boris Johnson, sur la durée de ce nouveau sursis.
    "Janvier pourrait être un peu trop proche pour nous", a dit
à Reuters un diplomate européen. "Rien ne permet de dire avec
certitude que les Britanniques auront d'ici là trouvé un moyen
de s'en sortir, si bien que le risque serait grand de devoir
organiser un nouveau sommet et devoir repousser le Brexit une
nouvelle fois tout en maintenant intacte la perspective d'un
Brexit sans accord."
    "Pour nous, la meilleure solution serait un report de six
mois", a poursuivi cette source qui s'exprimait sous le sceau de
l'anonymat.
    Depuis longtemps gagnés par la lassitude, les responsables
européens espèrent boucler au plus vite le dossier du Brexit qui
fige les initiatives de Bruxelles et alimente les incertitudes
pesant sur les budgets à compter de 2021. 
    Plusieurs diplomates avancent qu'il ne saurait être question
d'aller au-delà de la mi-2020, date à laquelle l'Union aura
besoin de savoir avec certitude si Londres continuera ou non de
contribuer au financement du bloc.
    "Il pourrait y avoir un long (report) ou deux courts. Quoi
qu'il en soit, la date butoir se situe au milieu de l'année
prochaine parce que nous devons être capables de conclure notre
propre budget au deuxième semestre 2020 au plus tard", a dit un
haut diplomate européen.
    Une troisième source européenne a appuyé le message: "Nous
ne voyons aucune objection aux reports si tant est qu'ils ne
viennent pas nous empêcher de finaliser le budget, ce qui doit
se produire à la deuxième partie de 2020."
    Un autre obstacle, et non des moindres, à l'octroi d'un
nouveau report du Brexit est l'attitude de fermeté affichée par
Emmanuel Macron, fort du soutien de la Belgique et du Luxembourg
qui ne cachent plus leur exaspération.
    Il s'est à plusieurs reprises opposé à un report du Brexit
au-delà du 31 octobre, même si la position française est en
réalité un peu plus nuancée et qu'elle pourrait s'assouplir si
le gouvernement britannique le justifiait par un "fait politique
nouveau" comme une élection ou un référendum.
    "Procrastiner serait une erreur", a toutefois prévenu cet
été le président français.
    Pour les partisans de la fermeté, le climat d'incertitude
prévalant depuis juin 2016 érode le capital politique de l'Union
et l'éloigne des priorités qui devraient être les siennes. 
    "Encore une fois, je le répète, le Brexit n’est pas notre
choix, c’est un cauchemar", a lancé le Premier ministre
luxembourgeois Xavier Bettel après une entrevue avec Boris
Johnson, laissant transparaître l'immense lassitude des
Européens.
    "J'ai entendu beaucoup de choses, mais je voudrais en lire
sur papier. Or, il n'y a rien d'écrit. Pour le moment, rien de
neuf ne se trouve sur la table. Or, il serait temps d'arrêter de
parler pour agir".

 (Nicolas Delame pour le service français, édité par Sophie
Louet)
 

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