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L'explosion d'un oléoduc fait 79 morts au Mexique
information fournie par Reuters 20/01/2019 à 16:16

 (Bilan actualisé, précisions)
    par Anthony Esposito
    TLAHUELILPAN, Mexique, 20 janvier (Reuters) - L'explosion
d'un oléoduc vendredi soir au Mexique a fait 79 morts, selon un
nouveau bilan communiqué dimanche par le ministre de la Santé,
tandis que le débat sur la lutte contre le vol de carburant est
revenu sur le devant de la scène.
    Parmi les blessés, 66 personnes restent hospitalisées, a
indiqué Jorge Alcocer, qui s'exprimait lors d'un point presse. 
    Avant l'explosion, des voleurs de carburant avaient fait une
ponction sur le pipeline Tula-Tuxpan, à quelques kilomètres
d'une des principales raffineries du Mexique.
    Ce qui fait qu'au moment de l'explosion, deux heures plus
tard, quelque 800 personnes venues avec des bidons en plastique
récupérer du carburant qui s'échappait du conduit se trouvaient
autour du pipeline. Le liquide qui s'en échappait formait un
geyser de sept mètres de haut.
    Une demi-douzaine de personnes interrogées samedi par
Reuters ont déclaré que leurs proches s'étaient rendues au
pipeline qui fuyait, dans le district de Tlahuelilpan, dans
l'État d'Hidalgo, parce qu'ils avaient du mal à se procurer du
carburant.
    "Beaucoup d'innocents sont venus ici, peut-être que leur
voiture n'avait pas assez d'essence pour le lendemain, et qu'ils
se sont dits : je ne ferai que quelques litres", explique
Isidoro Velasco, 51 ans, sans nouvelles de son neveu Mario
Hidalgo, qui a eu 34 ans samedi.
    Fin décembre, un mois après sa prise de fonction, le nouveau
président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a lancé un
programme visant à mettre fin aux réseaux de distribution
illégale de carburant. Ces détournements font perdre environ
trois milliards de dollars de carburant par an à la société
pétrolière publique Pemex.
    Le plan présidentiel, qui prévoit l'arrêt momentané des
pipelines endommagé par des gangs qui siphonnent le carburant, a
entraîné une pénurie généralisée d'essence dans le centre du
Mexique en janvier, y compris dans l'Etat d'Hidalgo. Samedi, la
plupart des stations-service de Tlahuelilpan étaient fermées.
    
    CELA FAIT TRÈS MAL
    Ces mesures ont jusqu'à présent bénéficié d'un large soutien
du grand public, à en croire les enquêtes d'opinion, malgré de
longues files d'attente aux stations-service.
    Après la catastrophe de Tlahuelilpan, le président Lopez
Obrador a été confronté à de nombreuses questions sur la
stratégie. Certains se sont demandés pourquoi les soldats
déployés pour surveiller le pipeline n'avaient pas écarté la
population. Les observateurs se demandent aussi si
l'alimentation de l'oléoduc a été coupée assez vite après la
détection de la fuite par Pemex.
    Le directeur général de la compagnie publique, Octavio
Romero, a déclaré samedi qu'une vanne avait été fermée sur le
pipeline une fois la chute de pression constatée après la fuite,
sans toutefois préciser à quelle heure. Du carburant a fui du
pipeline pendant environ deux heures avant l'explosion, sans
perte de pression visible.
    Comme il n'y avait que 25 soldats présents sur le site,
l'armée n'a pas voulu retenir la foule, ont indiqué le ministère
de la Défense et Andres Manuel Lopez Obrador. 
    L'oléoduc Tula-Tuxpan fournit du carburant à d'autres États
du centre du Mexique. Sa fermeture pour réparation après
l'explosion pourrait aggraver les problèmes d'approvisionnement
en carburant.
    Selon le patron de Pemex, l'oléoduc avait été mis hors
service fin décembre parce que le gouvernement voulait le
protéger des gangs qui s'y sont servis par 10 fois à
Tlahuelilpan. Depuis sa réouverture partielle le 16 janvier, il
avait été attaqué à quatre reprises, a précisé Octavio Romero.
    Selon un policier fédéral à Hidalgo, le trou dans l'oléoduc
a sans doute été creusé par des bandits implantés localement
plutôt que par des gros cartels comme Los Zetas ou le Cartel de
Jalisco nouvelle génération (CJNG).
    Andres Manuel Lopez Obrador s'est dit plus que jamais
déterminé à lutter contre le vol de carburant. Le gouvernement
cherche des moyens pour consolider les pipelines vieillissants
afin qu'il soit plus difficile de les siphonner, a-t-il fait
savoir.
    En parallèle, a-t-il ajouté, le Mexique va augmenter son
parc de camions-citernes pour la distribution aux
stations-service.
    "Même si cela fait très mal, nous devons poursuivre le plan
pour mettre fin au vol de carburant", a déclaré le président.

 (Avec Frank Jack Daniel; Danielle Rouquié pour le service
français)
 

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