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L'Etat français va reprendre €10 milliards de dette des hôpitaux sur trois ans
information fournie par Reuters 20/11/2019 à 18:36

    * 1,5 milliard d'euros débloqués sur trois ans
    * Reprise partielle de la dette des hôpitaux 
    * Des associations et syndicats toujours pas convaincus

 (Actualisé avec date de la prochaine mobilisation et communiqué
commun)
    par Caroline Pailliez
    PARIS, 20 novembre (Reuters) - L'Etat compte reprendre 10
milliards d'euros de dette des hôpitaux français sur trois ans à
partir de 2020 dans le cadre du plan d'urgence visant à répondre
à la crise des hôpitaux, a annoncé mercredi Edouard Philippe.
    L'objectif, "c’est de permettre à l’hôpital public de
regagner des marges de manœuvres (...) pour faire en sorte qu’il
fonctionne mieux, pour faire en sorte que ceux qui le font vivre
puissent avoir des perspectives", a déclaré le Premier ministre
lors d'une conférence de presse.
    La dette des hôpitaux publics, qui s'élève à 33 milliards
d'euros selon l'Insee, a augmenté de 40% en dix ans, tandis que
l'investissement hospitalier a été divisé par deux sur la même
période.
    Emmanuel Macron avait promis jeudi dernier à l'issue d'une
nouvelle journée de mobilisation du personnel soignant un "plan
d'action renforcé" avec des moyens plus importants
qu'initialement prévu pour les services de santé.  
    Le budget de l'assurance maladie pour les hôpitaux
augmentera ainsi de 1,5 milliard d'euros supplémentaires sur les
trois prochaines années, dont 300 millions dès 2020, a précisé
le Premier ministre.
    Les dépenses hospitalières devraient donc augmenter de 2,4%
l'an prochain contre une hausse de 2,1% initialement prévue.
    Cette enveloppe supplémentaire permettra de financer
notamment une prime annuelle de 800 euros pour les infirmiers et
aides-soignants de la région parisienne gagnant moins de 1.950
euros nets par mois ainsi qu'une prime mensuelle de 100 euros
pour les aides-soignants formés à la prise en charge des
personnes âgées. 
    Sur les trois prochaines années, 150 millions d'euros seront
par ailleurs fléchés vers l'investissement courant pour répondre
au besoin d'investissement quotidien des hôpitaux. 
    
    COLÈRE DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
    Les modalités de recrutement seront également simplifiées
afin de réduire les délais et permettre les remplacements en cas
de vacance de poste. 
    Des campagnes de contrôle seront finalement lancées fin 2019
au sujet de l'intérim, qui coûte très cher au système de santé
et s'est déployé depuis plusieurs années dans des conditions
"devenues insoutenables", selon la ministre de la Santé, Agnès
Buzyn. 
    "Dans toute la France (...) les médecins hospitaliers,
infirmières, aides-soignantes nous disent que l'hôpital
décroche", a expliqué Edouard Philippe. "Nous avons entendu leur
colère, nous avons entendu leur épuisement, nous avons entendu 
leur désarroi". 
   Ces mesures ne sont toutefois pas parvenues à calmer la
colère des treize associations et syndicats mobilisés le 14
novembre qui jugent que les annonces "sont très loin de répondre
aux attentes des personnels".  
    Dans un communiqué commun, elles réclament une augmentation
d'au moins 4% des dépenses d'assurance-maladie dès 2020, des
effectifs supplémentaires, la revalorisation générale des
salaires, l'"arrêt de toutes les fermetures des établissements
et de service", ainsi que la "réouverture" de lits "là où cela
est nécessaire". 
    Elles appellent d'ores et déjà à se mobiliser le 17 décembre
pour une journée de grève et de manifestation. Une journée de
sensibilisation des professionnels et du grand public se tiendra
également le 30 novembre. 
    Parmi les auteurs figurent les collectifs Inter-Urgences,
Inter-Hôpitaux, et Inter-Blocs, l'Association des Médecins
Urgentistes de France (AMUF), l'Action praticiens hôpital (APH),
la CFDT, CGT, SUD, CFE-CGC, CFTC et UNSA. 
    Née le 18 mars dernier à l'hôpital parisien Saint-Antoine à
la suite d'un acte de violence envers des soignants, la
contestation s'est étendue depuis à tout le pays et à de
nombreux services des hôpitaux. Selon le collectif
Inter-Urgences, 268 services d'urgences sur 650 étaient en grève
le 11 novembre dernier. 
    Le gouvernement a présenté à trois reprises - en juin, le 2
septembre et le 9 septembre - une série de dispositions, sans
parvenir jusqu'à présent à éteindre la colère.

 (Avec la contribution de Bertrand Boucey et Henri-Pierre André,
édité par Jean-Michel Bélot)
 

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