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Italie: Conte démissionne après un discours virulent contre Salvini
information fournie par Reuters 20/08/2019 à 22:28

 (.)
    par Gavin Jones et Crispian Balmer
    ROME, 20 août (Reuters) - Le président italien Sergio
Mattarella a accepté mardi soir la démission du chef du
gouvernement, Giuseppe Conte, et va entamer dès mercredi des
consultations politiques resserrées dans le temps pour
déterminer s'il est possible de mettre en place une nouvelle
coalition. 
    Dans le cas contraire, il lui faudra dissoudre le Parlement
et les Italiens retourneront aux urnes, trois ans et demi avant
le terme théorique de la législature et en pleine période
d'arbitrages budgétaires.
    La démission de Giuseppe Conte, que Mattarella a chargé
d'expédier les affaires courantes, est la conséquence de la
crise ouverte le 8 août dernier par Matteo Salvini.
    Le ministre de l'Intérieur et chef de la Ligue (extrême
droite), à la popularité florissante, a prononcé ce jour-là
l'acte de décès de la coalition formée en juin 2018 avec le
Mouvement 5 Etoiles de Luigi Di Maio.
    Entre les législatives de mars 2018 et les sondages actuels,
le rapport de force électoral entre les deux partenaires de la
coalition s'est totalement renversé, et Salvini, dont la Ligue
est mesurée autour de 34-39% dans les intentions de vote, espère
pouvoir, à la faveur d'un retour aux urnes, gouverner seul ou
avec l'apport de ses anciens alliés de Forza Italia et Fratelli
d'Italia.
    Le palais du Quirinal a annoncé que Mattarella entamerait
ses consultations mercredi à 16h00. Le processus devrait
s'achever jeudi dans l'après-midi.
    
    BUDGET CRUCIAL
    La crise politique déclenchée par Salvini intervient en
plein milieu de l'été, à un moment charnière dans le
fonctionnement des institution italiennes.
    Dans son discours devant le Sénat, Giuseppe Conte a expliqué
que la motion de censure déposée par la Ligue, et finalement
retirée sans pour autant le dissuader de démissionner, risquait
d'avoir pour conséquence des retards dans la préparation du
budget.
    Or la loi de finances 2020 sera cruciale car l'Italie
pourrait subir, en application d'engagements pris auprès de la
Commission européenne, une hausse automatique de la TVA dès le
mois de janvier si elle ne parvient pas à trouver par d'autres
moyens les 23 milliards d'euros de recettes attendues de cette
hausse.
    Avec une dette publique à 134% de son produit intérieur brut
(PIB), l'Italie est, derrière la Grèce, le deuxième pays le plus
endetté de la zone euro. Et la croissance de son économie est
tombée à zéro.  
    Le président Mattarella a clairement fait savoir ces
derniers jours qu'il voulait que l'Italie dispose d'un
gouvernement à même d'approuver le budget 2020 cet automne, ce
qui induit que d'éventuelles élections anticipées devraient être
organisés avant la fin octobre ou attendre l'année prochaine.
    Dans cette seconde éventualité, et s'il s'avère impossible
de forger une coalition alternative, Mattarella pourrait mettre
en place un gouvernement de "technocrates", une formule déjà
rodée au cours des 25 dernières années mais qui ne pourrait
cependant se passer d'un vote de confiance au Parlement.
    En l'état actuel des forces parlementaires, une alliance
entre le M5S de Luigi Di Maio et le Parti démocrate (centre
gauche) serait arithmétiquement possible. Les deux partis ont
déjà eu des contacts ces derniers jours.
    
    "ILS NE POURRONT PAS TOUJOURS FUIR LES ÉLECTIONS"
    Face aux sénateurs, Giuseppe Conte, qui n'appartient ni à la
Ligue, ni au Mouvement 5 Etoiles de Luigi di Maio, a accusé
Matteo Salvini d'avoir sacrifié l'Italie à ses seuls intérêts
personnels et partisans. "Sa décision pose un risque grave pour
ce pays", a-t-il dit. "Elle risque de plonger le pays dans une
spirale d'incertitude politique et d'instabilité financière."
    "Nous n'avons pas besoin d'homme qui ont les 'pleins
pouvoirs', mais de personnalités qui ont une culture des
institutions et un sens des responsabilités", a poursuivi Conte.
    Face à ces accusations, Salvini a répliqué en fustigeant les
partis qui, a-t-il dit, ont peur de se soumettre au vote
populaire et de perdre de leur influence.
    Son objectif politique, a-t-il dit, est de défier les règles
budgétaires de l'Union européenne quant l'Italie, dit-il, aurait
besoin d'un plan de relance de l'économie d'au moins 50
milliards d'euros.
    "Je n'ai pas peur", a affirmé Salvini. "Je ne veux pas que
l'Italie soit l'esclave de qui que ce soit, je ne veux pas que
l'Italie soit enchaînée comme un petit chien."
    Alors que Conte se trouvait dans la soirée au Quirinal, le
palais présidentiel, Salvini a déclaré: "Ils ne pourront pas
toujours fuir les élections."

 (Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service
français)
 

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