L'audience de juin avait tourné court. Emportés par leur colère contre Heetch, des dizaines de chauffeurs de taxi étaient venus se constituer partie civile au procès de la plateforme qui se présente comme une appli mobile d'« autopartage » de nuit (de 20 heures à 6 heures du matin). Une stratégie improvisée par le collectif Taxis de France contraire à leur intérêt puisque cet afflux avait obligé la présidente du tribunal correctionnel à renvoyer le procès au 8 et 9 décembre, accordant de fait un sursis de près de six mois à la plateforme.
C'est donc ce jeudi que la bataille judiciaire va véritablement s'engager. Dans le camp des parties civiles, les syndicats de taxis et les chauffeurs individuels, qui dénoncent un exercice illégal de leur activité. Dans celui de la défense, deux dirigeants de la start-up érigée par certains en porte-étendard de « l'économie du partage » et qui serait victime du conservatisme et du corporatisme. Teddy Pellerin et Mathieu Jacob sont accusés par le ministère public d'exercice illégal de la profession de taxi, de pratique commerciale trompeuse et d'organisation illégale d'un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels?
Signe de l'extrême tension qui règne entre les deux : plus de 1 400 taxis se sont constitués partie civile. Tous réclament entre 1 euro et... 1,5 million d'euros de dommages et intérêts.
...
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer