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GRAPHES-Après le krach boursier du T4 2018, un "remake" au T2 2019 ?
information fournie par Reuters 22/03/2019 à 12:06

    PARIS, 22 mars (Reuters) - Le spectaculaire rebond des
marchés depuis le début de l'année alimenté par le revirement
des banques centrales qui ont renoncé à normaliser leur
politique monétaire est en porte-à-faux avec la baisse des
rendements obligataires, signal d'une accentuation à venir du
ralentissement de la croissance.
    Les indices des directeurs d'achat en version préliminaire
pour le mois de mars en zone euro comme au Japon publiés
vendredi confortent ce scénario d'une dégradation de la
conjoncture mondiale.   
    "Le S&P 500 est proche de ses plus hauts historiques et le
rendement des Treasuries à 10 ans est retombé à 2,5%: l'un dit
que l'avenir n'est pas très rose et l'autre qu'il est
fantastique", a dit Neil Dwane, stratège mondial d'AllianzGI,
lors d'une présentation à Paris. 
    
    
    Pour Adrien Pichoud, économiste de la société de gestion SYZ
Asset Management, "l'optimisme des investisseurs depuis le début
de l'année est essentiellement le résultat d'une conjonction
macroéconomique intenable".
    D'un côté, la tendance de croissance baissière qui prévalait
à la fin de l'année dernière s'est maintenue, "ce qui n'est pas
forcément une bonne nouvelle en soi"; de l'autre, en l'absence
de pressions inflationnistes, les banques centrales des pays
développés ont complètement mis de côté toute velléité de
resserrement de leurs politiques monétaires, la Réserve fédérale
(Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon
(BoJ) allant jusqu'à déclarer qu'elles étaient prêtes à
assouplir leurs politiques monétaires en cas de besoin. 
    "De deux choses l'une: soit le soutien des banques
centrales, la demande intérieure et la dissipation progressive
des risques extérieurs permettent finalement à la croissance de
se stabiliser; soit le ralentissement se poursuit, auquel cas la
récession pourrait devenir une menace beaucoup plus tangible",
prévient Adrien Pichoud. 
    
    DILEMME POUR LES INVESTISSEURS
    "Dans le premier scénario, les banques centrales pourraient
bien abandonner leurs positions accommodantes aussi vite
qu'elles les ont adoptées", ajoute-t-il, au risque d'un retour
au scénario du dernier trimestre 2018, au cours duquel les
craintes des investisseurs de voir la normalisation des
politiques monétaires précipiter la fin du cycle avaient
provoqué un décrochage de près de 20% de l'indice MSCI World
 .MIWO00000PUS  et un plongeon des rendements obligataires. 
    Constatant que la Fed s'est montrée plus accommodante encore
qu'attendu lors de sa dernière réunion de politique monétaire
malgré un rebond de 10% à 15% des marchés boursiers depuis le
début de l'année, Neil Dwane résume le dilemme pour les
investisseurs : "A un certain moment quoi que fasse la Fed, ce
sera une mauvaise nouvelle: soit c'est une mauvaise nouvelle
parce qu'il y a trop de bonnes nouvelles, soit c'est une
mauvaise nouvelle parce qu'effectivement il y a des mauvaises
nouvelles".
    Alors que les investisseurs n'anticipent plus de hausse de
taux directeurs cette année et envisagent même une baisse
l'année prochaine, il estime que si l'économie américaine
continue de croître au même rythme, si le marché de l'emploi
reste aussi tendu et si les salaires continuent d'augmenter au
rythme d'environ 3% l'an, la Fed devra renouer avec les hausses
de taux et le scénario du quatrième trimestre 2018 se
reproduira, même atténué. 
    A l'inverse, "si la Fed doit baisser les taux, c'est que
quelque chose ne va pas dans l'économie et ce n'est pas bon
signe pour les bénéfices et les marchés actions dont les
valorisations sont tendues", prévient-il.
    
    SAUVE QUI PEUT CHEZ LES BANQUIERS CENTRAUX ?
    Pour Dario Perkins, économiste de TS Lombard, la réaction
beaucoup plus rapide et brusque des banquiers centraux à ce
qu'il qualifie de krach des marchés actions fin 2018 s'explique
par leur absence de marge de manoeuvre et leur crainte de perdre
leur indépendance. 
    "Les responsables monétaires savent qu'une nouvelle
récession serait extrêmement dangereuse et qu'une mainmise de la
politique budgétaire pour en sortir menacerait l'indépendance
des banques centrales." 
    Si l'on fait l'hypothèse qu'une nouvelle récession mondiale
puisse se produire dans les deux prochaines années, alors les
banques centrales baisseront leurs taux au plus bas quand il n'y
sont pas déjà et les politiques budgétaire devront prendre le
relais, estime-t-il. 
    Les banques centrales relanceront l'assouplissement
quantitatif et peut-être cibleront même un niveau de rendement à
long terme, comme le fait déjà la Banque du Japon, plutôt qu'un
volume d'achats d'actifs. S'il ne s'agira pas à proprement
parler d'un financement monétaire des déficits budgétaires, cela
risquera fort d'y ressembler beaucoup, prévient Dario Perkins. 
    Il note que le ciblage des rendements obligataires déjà en
vogue au Japon commence à faire des émules parmi les
responsables monétaires européens et américains. 
    Il souligne aussi que l'OCDE http://www1.oecd.org/economy/oecd-sees-global-growth-slowing-as-europe-weakens-and-risks-persist.htm
 a montré qu'une stimulation budgétaire et monétaire coordonnée
dans les pays européens faiblement endetté aurait un effet
d'endettement puissant. Et il rappelle que des économistes de la
Fed https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2017/06/wp31_englishetal_helicopter.pdf
 ont examiné en détail les conséquences du financement monétaire
de mesures budgétaires, parfois qualifiés de "monnaie
hélicoptère", en utilisant les modèles économiques de la banque
centrale. 
    "Si la menace de la monnaie hélicoptère n'était pas
suffisamment effrayante pour les banques centrales, elles
doivent maintenant s'inquiéter la Théorie monétaire monétaire
moderne (ou MMT pour Modern Monetary Theory), de plus en plus
influente", poursuit-il. 
    L'une des hypothèses de la MMT http://newserver.jjay.cuny.edu/sites/default/files/contentgroups/economics/mainstreammacroeconomicsmodernmonetarytheory.pdf
 réside dans l'inocuité de la dette publique détenue par les
banques centrales: son annulation ou l'absence de perspectives
de remboursement ne nuirait à aucun agent économique et les
possibilités d'endettement supplémentaire des Etats se
trouveraient ainsi nettement accrues, explique Bernard Aybran,
directeur de la multigestion et directeur général délégué
d'Invesco Asset Management. 
    Devant la faiblesse des marges de manoeuvre des banques
centrales pour faire face à une récession, la MMT serait la
prochaine étape de la politique économique. 
    
    Sur le même thème : 
    * 3 QUESTIONS A - La Fed a capitulé sous la pression-Swiss
Life AM;  
    * ANALYSE-La MMT, formule incantatoire ou seule réponse à
"l'ère de la colère".  

    Sources :
    * Stratégie, Conjoncture, Marchés, Allocation. Présentation
de Bernard Aybran, directeur de la multigestion, directeur
général délégué, Invesco Asset Management. 21 mars 2019 
    * Présentation de Neil Dwane. Global strategist AllianzGI.
21 mars 2019. 
    * Central banks are (rightly) afraid. Daily Note. TS
Lombard. 20 mars. 
    * Gare aux risques d'avalanche. Asset Allocation Insight.
SYZ Asset Management. Mars 2019
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
USA : S&P 500 et rendement des Treasuries à 10 ans     https://tmsnrt.rs/2HAVFBI
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Marc Joanny, édité par Marc Angrand)
 

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