* Libération des 32 personnes entendues par la police * Le ministre de l'Intérieur avait parlé d'une attaque * Mélenchon (opposition) évoque une manipulation (Actualisé avec levée des gardes à vue) PARIS, 2 mai (Reuters) - Attaque inacceptable ou récupération politique par le gouvernement : l'intrusion d'une cinquantaine de personnes dans l'enceinte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en marge du défilé parisien du 1er-Mai, a fait débat jeudi. Trente-deux personnes qui avaient été placées en garde à vue après cette intrusion pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences ont été remises en liberté jeudi en fin d'après-midi, a-t-on appris auprès du parquet de Paris. La sûreté territoriale de Paris enquête sur les faits, très controversés. Le Premier ministre Edouard Philippe a jugé "inacceptables" ces événements qui se sont déroulés boulevard de l’Hôpital, dans le 13e arrondissement de Paris, où les défilés ont été marqués par de nouvelles violences. "Vouloir s'introduire dans un hôpital de cette façon n'est pas excusable", a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Angoulême (Charente), en louant le comportement du personnel hospitalier qui a permis selon lui d'empêcher le pire. "Si ce calme n'avait pas été au rendez-vous, les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves", a-t-il déclaré à la presse. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a pour sa part évoqué une "attaque". "Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger", a-t-il écrit dès mercredi sur Twitter. "Des infirmières ont dû préserver le service de réanimation. Nos forces de l’ordre sont immédiatement intervenues pour sauver le service de réanimation", a ajouté le ministre devant la presse lors d'une visite à l'hôpital. Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui a porté plainte après l'intrusion, a estimé jeudi sur Franceinfo qu'on était "passé au bord d'une catastrophe". "Il aurait pu se produire un drame dont je n'ose même pas imaginer les conséquences", a-t-il dit. RÉCUPÉRATION POLITIQUE ? Mais pour une partie de la classe politique, le gouvernement fait de la récupération en dramatisant un événement qui n'a pas eu de conséquences, l'intrusion étant en partie le fait de personnes qui voulaient échapper aux gaz lacrymogènes. "Prudence. Dans quelques heures, on découvrira que la soi-disant attaque de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière est une manipulation du système", a dit jeudi le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sur Twitter. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui s'est rendue sur place jeudi, a rappelé qu'il y avait bien eu intrusion dans l'enceinte de l'hôpital et que les manifestants s'en étaient ensuite pris à la porte d'entrée vitrée défendue par le personnel soignant mais a refusé de parler d'attaque. "Aujourd'hui une enquête est en cours, je ne suis pas là pour qualifier les circonstances de cette tentative d'intrusion", a-t-elle dit à la presse. "On peut aussi observer que les grilles de cet hôpital étaient fermées, étaient cadenassées (...) et il y a eu une volonté claire de forcer les grilles puisque les chaînes ont été cassées." La directrice de l'hôpital, qui se trouvait derrière la grille, a signalé aux manifestants qu'ils pénétraient dans l'enceinte d'un hôpital. "Ils le savaient et ils ont souhaité pénétrer tout de même", a-t-elle dit. Quant à la théorie selon laquelle les manifestants voulaient s'en prendre à un capitaine de CRS hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, elle s'est montrée dubitative. "Je ne vois pas très bien comment les manifestants sur place auraient pu avoir l'information", a-t-elle déclaré sur Europe 1. Le personnel soignant de l'hôpital a relativisé les faits lors d'une conférence de presse jeudi. "On ne s'est pas sentis en danger plus que ça", a dit Gwénaëlle Bellocq, une aide-soignante, précisant que les intrus avait "compris" qu'ils devaient quitter les lieux quand on leur a expliqué qu'il s'agissait d'un hôpital. Elle a loué l'intervention des forces de l'ordre qu'elle a jugé "efficaces, calmes, posées". (Yves Clarisse, avec Emmanuel Jarry, édité par Yann Le Guernigou et Danielle Rouquié)
Gilets jaunes-L'intrusion dans un hôpital fait débat, gardes à vue levées
information fournie par Reuters 02/05/2019 à 19:48
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer