14 mai (Reuters) - L'économie américaine et les économies fortement affectées par le cycle économique outre-Atlantique peuvent continuer à croître pendant plusieurs années encore, ce qui laisse encore un potentiel de hausse pour les actifs risqués, estime John Greenwood, économiste en chef d'Invesco au moment où le regain de tensions commerciales entre Washington et Pékin a provoqué un coup de tabac sur 1les Bourses mondiales. Sans faire référence au bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine qui a entraîné un décrochage des indices boursiers après leur spectaculaire rebond du début d'année, John Greenwood relativise les craintes de récession aux Etats-Unis et s'attend à une prolongation de la phase d'expansion de l'économie américaine qui entrera en juin dans sa onzième année. "L'économie américaine est actuellement plus proche du milieu de son cycle que de la fin du cycle", estime-t-il. Pour lui, les hausses de taux de la Fed de l'année dernière, combinées au ralentissement de l'industrie manufacturière en 2018, ont sonné l'alarme pour certains investisseurs, mais cela représente une normalisation plutôt qu'un resserrement de la politique, similaire aux corrections à mi-parcours de 1994-95 ou 2004-05. Dans ces deux cas, l'expansion du cycle économique s'est poursuivie plusieurs années après la série de hausses des taux d'intérêt. John Greenwood ne voit également aucune raison de s'inquiéter de la récente inversion de la courbe des taux aux États-Unis qui, selon lui, est un symptôme des variations de l'offre et de la demande sur les marchés du crédit. La courbe des rendements s'est inversée, lundi, pour la deuxième fois en une semaine, entre le bon à trois mois du Trésor américain US3MT=RR et l'emprunt à 10 ans US10YT=RR . Il rappelle qu'une courbe des taux inversée n'est normalement suivie d'une récession que lorsqu'elle est le résultat d'un resserrement des conditions monétaires. "L'inflation reste inférieure à 2%, ce qui implique que la Fed n'a aucune raison de rapidement resserrer sa politique monétaire pour mettre un terme à l'expansion." Pour ce tenant du monétarisme, une croissance monétaire ou un endettement excessifs sont les deux principaux déclencheurs sous-jacents des récessions. Par conséquent, si la croissance de la masse monétaire et du crédit reste modérée et que l'inflation reste maîtrisée, les banques centrales n'auront pas besoin de resserrer leur politique monétaire, ce qui augmenterait les risques de récession. Pour lui, si la croissance de la masse monétaire reste compatible avec une faible inflation, il est tout à fait possible pour une économie de croître à un rythme proche de son potentiel de croissance et avec un faible taux de chômage sans forte hausse de l'inflation. Il table sur une croissance du PIB réel de 2,6% aux États-Unis en 2019. John Greenwood est en revanche moins optimiste sur la croissance européenne. En l'absence de relance liée aux rachats d'actifs de la BCE, il estime très probable que la croissance de la masse monétaire ralentira encore au sein de la zone euro, ce qui limitera le potentiel de reprise. Au Royaume-Uni, les hésitations liées au Brexit continuent de peser sur les prêts bancaires et les investissements. La croissance du PIB réel ne devrait pas dépasser 1,3% cette année. Pour la Chine, confrontée au défi du désendettement et du maintien de la croissance, John Greenwood s'attend à court terme à une ralentissement de la croissance et à une forte réduction de l'inflation annoncée. Il anticipe une hausse du PIB réel de 6,3% cette année. (Marc Joanny, édité par Patrick Vignal)
GESTION-Les USA plus proches du milieu que de la fin du cycle-Invesco
information fournie par Reuters 14/05/2019 à 15:35
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