GESTION 2019-Jouer le rebond tout en se préparant à une récession-Schelcher
information fournie par Reuters25/01/2019 à 14:35
PARIS, 25 janvier (Reuters) - Les investisseurs doivent profiter du rebond des marchés financiers à court terme, mais sans perdre de vue la perspective d'une récession économique inévitable à moyen terme, estime Sébastien Barbe, directeur général de Schelcher Prince Gestion. "A court terme, il y a un rebond à jouer et il ne faut pas le rater", a-t-il dit jeudi soir à l'occasion d'une conférence sur les perspectives et la stratégie du groupe de gestion pour 2019. "La vraie question à court terme, ce n'est pas 'est-ce que ça ralentit?' mais 'est-ce que nous sommes dans une période similaire à 2015-2016'?", a-t-il ajouté. Le gérant a rappelé qu'à partir du début du deuxième semestre 2015, les marchés avaient été agités par des craintes sur la croissance chinoise, avant d'être troublés par la première hausse de taux de la Réserve fédérale opérée en décembre 2015. "Mais finalement, la croissance économique s'est avérée assez robuste pour que cela constitue un bon point d'entrée. C'est là qu'il fallait acheter", a souligné Sébastien Barbe. Actuellement, il y a quelques éléments positifs, notamment en Europe avec la baisse du pétrole et les mesures de relance budgétaire, qui laissent penser que la situation économique n'est "pas aussi catastrophique" que les valorisations ne le suggèrent, a estimé le gérant. "Si nous sommes dans un scénario type 2015-2016, on a globalement des opportunités d'achat attractives", a-t-il relevé. UNE RÉCESSION PLUS LONGUE "Si la récession n'est pas pour maintenant, ce sera pour après", a toutefois prévenu Sébastien Barbe. "Une récession en soi n'est pas grave; il faut surtout savoir quelle en sera l'intensité, la durée et comment on en sortira." Pour le gérant, la récession à venir ne s'annonce pas très forte, notamment parce que les bilans des banques sont plus solides, mais elle devrait être plus longue qu'une simple récession technique, caractérisée par deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité. Dans ce cadre, la stratégie à moyen terme à adopter est de garder du cash dans les portefeuilles et de mettre en oeuvre un processus permettant de pouvoir entrer et sortir de manière opportuniste sur les marchés, a expliqué Sébastien Barbe. Sur l'obligataire, il faut ainsi privilégier les maturités moyennes dans le crédit à haut rendement et les obligations convertibles et miser sur la dette senior non cotée. Sur les actions, le gérant recommande de miser sur des valeurs dite "value", qui intègrent déjà une prime de risque de récession, et sur des entreprises au bilan sain. "On ne sortira pas de la prochaine récession de la même façon que par le passé", a indiqué Sébastien Barbe. "Il va falloir réinventer quelque chose, le QE [programme d'assouplissement monétaire des banques centrales-ndlr] est peut-être à revisiter". Pour le gérant, les mesures non-conventionnelles de politique monétaire prises par les banques centrales pour sortir de la crise de 2007-2008 ont conduit à une contestation du système en faisant monter le prix des actifs, notamment immobiliers. "Pour un 'Gilet jaune', le QE lui a sauvé son travail mais il a fait monter le prix des actifs financiers et aujourd'hui, il se sent exclu car il n'a pas accès à la propriété par exemple." Il est possible que les prochains QE, au lieu d'aller vers les banques pour transformer les liquidités en crédit à l'économie, soient destinés directement aux portefeuilles des ménages, a estimé Sébastien Barbe. "Ce serait un scénario très différent pour la formation du prix des actifs financiers", a-t-il prévenu. (Blandine Hénault, édité par Marc Angrand)

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