STRASBOURG, 9 juillet (Reuters) - Présentée comme une première mondiale, l’unité de recyclage d’emballages en PET complexes inaugurée mardi à Strasbourg par l’entreprise Soprema, doit contribuer à tenir les objectifs français et européens en matière d’économie circulaire. Seuls 26% des emballages en plastique sont aujourd’hui recyclés en France et pratiquement aucun, sinon comme énergie, à travers l’incinération, dès lors qu’il s’agit des polyéthylènes téréphtalates (PET) complexes, tels que barquettes alimentaires multicouches ou bouteilles de lait stérilisé opaques. L’objectif du gouvernement est de parvenir à 100% de recyclage pour toutes les matières plastiques en 2025. Soprema, une entreprise familiale spécialiste internationale en matière d’étanchéité et d’isolation du bâtiment, y voit une opportunité, notamment pour "réduire sa dépendance à l’énergie fossile", en l’occurrence le pétrole, explique son président, Pierre-Etienne Bindschedler. Sopraloop, le procédé qu’elle a mis au point en partenariat avec Citeo, l’ex-Eco Emballage, permet à Soprema de produire, à partir du PET, le polyol, un des deux composants des mousses de polyuréthane qu’elle utilise dans l’isolation. Les emballages, bouteilles, barquettes en plastiques et autres, sont d’abord triés pour éliminer les "contaminants" puis broyés et lavés pour être transformés en paillettes, lesquelles sont enfin "dépolymérisées" par adjonction d’additifs au sein d’un réacteur. "Il s’agit d’un procédé non breveté. C’est avant tout un savoir-faire industriel", précise François China, directeur industriel de l’entreprise. Sopraloop, en service depuis janvier dans un entrepôt de la zone portuaire de Strasbourg, est en mesure de produire 5.500 de polyol par an, à partir de 3.500 tonnes de déchets. L’objectif est de doubler d’ici cinq ans pour parvenir à 10.000 tonnes à partir de 5.500 à 6.000 tonnes de PET, avant de créer d’autres unités de recyclage au sein du groupe. Soprema a investi sept millions d’euros dans l’installation, dont une subvention de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Le prix de revient du polyol est qualifié d’intéressant, notamment en ce qu’il met l’industriel à l’abri des fluctuations souvent très fortes du marché. D’autres procédés, pour d’autres finalités, devraient voir le jour prochainement chez d’autres industriels en France. "On est sur une filière en création", souligne Sophie Genier, directrice des services recyclage chez Citeo. "En France, 130.000 tonnes de déchets en PET ne sont pas recyclés chaque année", rappelle François China. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)
France-Soprema ouvre la voie au recyclage des PET complexes
information fournie par Reuters 09/07/2019 à 17:10
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer