* La plus ancienne centrale de France appelée à fermer * François de Rugy signe le projet de reconversion * Premier objectif : des créations d'emplois STRASBOURG, 1er février (Reuters) - Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, doit se rendre dans le Haut-Rhin ce vendredi pour signer le projet de reconversion du territoire de Fessenheim dont la centrale nucléaire, la plus ancienne de France, doit fermer à l'été 2020. Les deux réacteurs de 900 mégawatts, en service depuis 1977, devaient être arrêtés lors du démarrage du réacteur EPR de Flamanville, conformément à la loi de 2015, mais l'Etat et EDF ont finalement fixé une date, au vu des retards accumulés par le chantier de la centrale normande. Le "projet d'avenir du territoire de Fessenheim" vise à recréer, par de nouvelles activités, les 2.000 emplois, dont 750 emplois directs, qui disparaîtront avec la fermeture de la centrale, mais aussi à "faire de Fessenheim un territoire de référence à l'échelle européenne en matière d'économie bas-carbone". Les collectivités et institutions économiques allemandes situées de l'autre côté du Rhin y seront associées à côté de l'Etat et des collectivités territoriales françaises, de la Chambre de commerce et d'industrie et de la Caisse des dépôts. La "mise en oeuvre conjointe d'un projet de territoire portant sur la reconversion de la zone de proximité de la centrale nucléaire de Fessenheim", est d'ailleurs l'un des quinze points du programme de travail annexé au traité d'Aix-la-Chapelle, signé le 22 janvier entre la France et l'Allemagne. Seul un protocole d'intention sur la création d'une société d'économie mixte franco-allemande chargée de porter le développement économique sera toutefois signé à ce stade. ATTIRER LES ENTREPRISES ALLEMANDES Les projets retenus sont ceux qui étaient apparus en janvier 2018 lorsque Sébastien Lecornu, alors secrétaire d'Etat à la Transition écologique, avait lancé le comité de pilotage dédié à la reconversion. Une zone d'activité franco-allemande d'un "potentiel" de 220 hectares devrait être créée le long du Rhin. Des études sont en cours, indique le ministère, pour identifier les moyens "d'améliorer la compétitivité réglementaire" de cette zone baptisée EcoRhena. Il s'agirait d'attirer les entreprises allemandes, en manque de foncier, par des mesures permettant d'atténuer le coût de l'implantation ou les frais d'exploitation, comme c'est déjà le cas pour la zone d'activité de l'aéroport franco-suisse de Bâle-Mulhouse. Autre projet acté en avril dernier, une étude de faisabilité sur la reconstruction d'une ligne ferroviaire de part et d'autre du Rhin entre Colmar et Fribourg-en-Brisgau, sans garantie de réalisation, s'agissant d'un "investissement colossal", selon le ministère. En matière de transition énergétique, l'Etat vient de lancer un appel à projet pour l'installation de 300 mégawatts de capacités photovoltaïques dans le Haut-Rhin, un programme de 250 millions d'euros qui bénéficie de fonds européens. Le projet de reconversion comporte également un volet social avec la mise en place d'une cellule d'accompagnement personnalisé pour les 250 sous-traitants permanents de la centrale. Le sort des salariés d'EDF a été, quant à lui, réglé par un accord interne. Il a également un volet fiscal, inscrit dans la loi de finances 2019, soit la garantie, pour la communauté de commune de Fessenheim, d'une compensation intégrale des pertes de recettes engendrées par la fermeture pendant trois ans, suivie d'une compensation décroissante durant sept ans. Cette promesse correspond à trente millions d'euros sur dix ans. (Gilbert Reilhac, éedité par Simon Carraud)
France-Mise sur les rails du projet pour l’après-Fessenheim
information fournie par Reuters 01/02/2019 à 06:00
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