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France-Le durcissement de l'assurance chômage hérisse les syndicats
information fournie par Reuters 18/06/2019 à 14:29

    * Une réforme imposée, dénoncée par tous les syndicats
    * Bonus-malus anti-contrats courts pour sept secteurs 
    * Allocation dégressive pour les chômeurs les mieux
rémunérés
    * Entrée plus difficile dans l'assurance chômage 
    * Pénicaud reconnaît que cette réforme est "difficile"

 (Actualisé avec organisations syndicales et patronales)
    par Caroline Pailliez et Jean-Baptiste Vey
    PARIS, 18 juin (Reuters) - Le gouvernement a présenté mardi
des règles durcies pour l'assurance chômage afin de redresser
les finances du régime et d'inciter davantage à la reprise
d'emploi, provoquant la colère de l'ensemble des syndicats et
des critiques du patronat.    
    Le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre du
Travail, Muriel Pénicaud, ont annoncé l'instauration d'un
bonus-malus sur les contrats courts dans sept secteurs, une
dégressivité des allocations pour les chômeurs qui touchaient
plus de 4.500 euros brut et l'allongement à six mois de la
période de travail nécessaire pour bénéficier de l'assurance
chômage. (ENCADRE Mesures  )
    Le gouvernement a également décidé de durcir le système de
rechargement de droits des personnes cumulant une indemnisation
et des revenus d'activité, ainsi que des règles accusées de
favoriser les allers-retours entre travail et chômage.
    La réforme doit dégager 3,4 milliards d'euros d'économies
sur la période 2019-2021 et le gouvernement espère qu'elle
permettra de réduire de 150.000 à 250.000 le nombre de
demandeurs d'emploi sur cette période.
    Les syndicats ont tous dénoncé ces mesures après leur
rencontre avec Edouard Philippe et Muriel Pénicaud, soulignant
que les salariés les subiraient davantage que les entreprises.
    "La CFDT est extrêmement en colère", a dit son secrétaire
général, Laurent Berger. "Nous sommes abasourdis de cette
réforme qui est profondément injuste" et "archi perdante pour
l'ensemble des demandeurs d'emploi", a-t-il ajouté.
    Pour le gouvernement, il n'y a pas d'alternative.
    "Nous sommes conscients que c’est une réforme difficile mais
importante. Le statu quo n'est pas acceptable, on ne peut pas se
résigner au chômage de masse", a déclaré Muriel Pénicaud lors
d'une conférence de presse.
    
    LA CGT APPELLE À L'ACTION
    Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, a
dénoncé devant les journalistes "un durcissement majeur des
conditions d'indemnisation des privés d'emploi".
    "Ce n'est que par la rue qu'on va pouvoir faire changer de
politique ce gouvernement", a-t-elle ajouté. La CGT appelle à
manifester devant les bureaux parisiens de l'Unédic le 26 juin.
    "C'est un jour funeste pour le régime d'assurance chômage"
fondé sur la solidarité intercatégorielle, a déploré le
président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres, François
Hommeril, accusant l'exécutif de faire passer les cadres pour
"des glandouilleurs" profitant du système.
    Selon le président de l'organisation patronale Medef,
Geoffroy Roux de Bézieux, le bonus-malus "sera soit inefficace
soit, au pire, ça découragera l'emploi".
    "C'est une vision punitive de l'économie qui aura très, très
peu d'effet", a-t-il ajouté. 
    Son homologue de la CPME, François Asselin, a craint que les
entreprises renoncent à embaucher un douzième salarié pour
échapper au malus.
    Cette modification des règles de l'assurance chômage,
imposée par l'exécutif, a été décidée après l'échec des
négociations entre partenaires sociaux à qui le gouvernement
avait demandé de répondre à une feuille de route très rigide.
    Elle prendra la forme de décrets publiés pendant l'été. 
    Selon Muriel Pénicaud, le durcissement des conditions
d'entrée dans l'assurance chômage et du rechargement des droits
générera à lui seul 2,85 milliards d'euros d'économies sur trois
ans. Les économies totales seront supérieures à 3,4 milliards
mais le différentiel sera réinjecté dans l’accompagnement des
chômeurs.
    Selon les règles en vigueur actuellement, l'Unédic, qui gère
l'assurance chômage, prévoit que le déficit du régime s'établira
à 1,9 milliard d'euros cette année, après 1,8 milliard en 2018,
et qu'il dégagera un excédent en 2021 pour la première fois
depuis 2008.
    La dette de l'assurance chômage devrait quant à elle se
creuser à 37,2 milliards d'euros cette année et culminer à 37,6
milliards en 2020, avant de repartir à la baisse en 2021.
   

 (Caroline Pailliez et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves
Clarisse)
 

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