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France-L'exécutif retarde les mesures d'incitation à "travailler plus"
information fournie par Reuters 12/07/2019 à 18:02

    * Des mesures attendues dans le projet de loi à la fin de
l'année
    * L'exécutif s'inquiète de la dégradation des comptes en
2020-2030
    * Le comité de suivi des retraites appelle à un
rééquilibrage 

 (Actualisé avec détails et avis du Comité de suivi des
retraites)
    PARIS, 12 juillet (Reuters) - Les mesures incitant les
Français à retarder leur départ à la retraite n'entreront pas en
vigueur dès 2020, mais plus progressivement pour préparer la
mise en place du nouveau régime universel en 2025, a-t-on appris
de source proche du dossier. 
    Le prochain projet de loi de financement de la Sécurité
sociale (PLFSS), qui fixe les objectifs de dépenses pour 2020,
ne contiendra pas de mesure de décalage de l'âge de départ à la
retraite ou d'allongement de durée de cotisation, a-t-on précisé
vendredi, confirmant une information des Echos. 
    De tels ajustements sont néanmoins nécessaires à moyen terme
pour préparer la mise en place du nouveau régime et pourraient
figurer dans le projet de loi qui sera présenté fin 2019. 
    De nouvelles concertations s'ouvriront ainsi avec les
partenaires sociaux dans les prochains mois pour déterminer les
meilleurs outils à utiliser. 
    L'exécutif renoncerait donc à des économies de très court
terme, qui auraient servi à financer notamment les baisses
d'impôts promises par Emmanuel Macron à l'issue de la crise des
"Gilets jaunes" ou les dépenses liées à la perte d'autonomie. 
    Il entend toutefois résorber le déficit du système avant la
mise en place du régime universel. Ce dernier devrait comprendre
des règles d'or qui lui imposent de tendre vers l'équilibre
financier chaque année. 
    Sans changement, le besoin de financement du régime
atteindra 0,3% à 0,6% du PIB, soit près de 10 milliards d'euros
en 2025, estime le Conseil d'orientation des retraites. Cette
dégradation s'explique par une progression de la masse salariale
moindre que celle initialement attendue dans les prévisions du
PLFSS pour 2019.
    La fin des effets de la réforme de 2010 qui relevait l'âge
légal de départ à la retraite de deux ans ne contribue par
ailleurs plus à modérer l'augmentation des dépenses. Et la mise
en place de la réforme Touraine, votée en 2014, qui allonge les
durées de cotisation nécessaires pour obtenir le taux plein, ne
prendra le relais qu'à partir de 2020. 
    
    AGE D'ÉQUILIBRE À 64 ANS 
    Plusieurs options seraient donc sur la table : accélérer la
réforme Touraine pour que la durée de cotisation permettant
d'obtenir le taux plein, aujourd'hui de 41,5 ans, soit
progressivement portée à 43 ans en 2025 et non pas 2035, ou
encore décaler l'âge de départ moyen avec un mécanisme de
décote/surcote.  
    Dans tous les cas, l'âge d'équilibre du système, soit l'âge
moyen de départ à la retraite qui garantit au régime une
pérennité financière, doit se situer autour de 64 ans en 2025.
Cette borne d'âge pourra être décalée au fur et à mesure des
années pour tenir compte de la hausse de l'espérance de vie de
chaque génération.
    Cette décision de l'exécutif pourrait apaiser en partie la
colère des syndicats, très remontés par la perspective d'une
réforme paramétrique en amont de la réforme globale du système. 
    "Si l’annonce est doublée d’une mesure applicable dès 2020,
par exemple l’augmentation de la durée de cotisation, la
discussion sera terminée pour la CFDT", a dit Laurent Berger,
secrétaire général du syndicat, à Ouest-France, dimanche. 
    "Il ne serait pas difficile d’enclencher une mobilisation
sur ce sujet", a-t-il ajouté.
   Le Comité de suivi des retraites, qui s'assure que le régime
ne s'éloigne pas de ses objectifs financiers, a remis vendredi
un avis au Premier ministre dans lequel il maintient ses
recommandations de 2017 sur la nécessité de ramener le système
sur une trajectoire d'équilibre. 
    Le CSR estime par ailleurs que les orientations générales du
nouveau régime vont dans le sens de ses observations en
apportant plus de lisibilité et en protégeant davantage le
régime des aléas économiques et démographiques. 
    Dans un communiqué, le Premier ministre a précisé qu'il
tiendrait compte de cet avis dans la réforme. Les préconisations
du haut-commissaire, Jean-Paul Delevoye, doivent, à ce titre,
être présentées jeudi prochain. 

 (Caroline Pailliez, édité par Jean-Philippe Lefief et Yves
Clarisse)
 

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