* Investissement en hausse malgré la croissance plus faible * Les retards accumulés pendant la crise se comblent lentement PARIS, 15 mai (Reuters) - Une entreprise française sur deux prévoit d'investir au moins autant cette année qu'en 2018 et moins d'un quart (23%) ambitionne d'en faire plus en la matière, selon une étude publiée mercredi par l'assureur crédit Euler Hermes. Elles sont en outre 31% qui ne se voient pas investir du tout en 2019. Ces résultats sont en retrait sensible par rapport à la même enquête menée il y a deux ans, où deux tiers des entreprises interrogées envisageaient de stabiliser au moins leurs investissements d'une année sur l'autre, 32% de les augmenter et 14% seulement de ne rien faire. La croissance française a connu entretemps un net ralentissement, passant de 2,3% en 2017 à 1,6% en 2018. Elle tomberait cette année à 1,2% du fait notamment du manque de dynamisme de la consommation des ménages (+1,1%), selon les économistes Euler Hermes, dont les prévisions de PIB s'inscrivent en deçà du scénario du gouvernement (+1,4%). Dans ce contexte, la croissance des chiffres d’affaires des entreprises devrait être limitée à 2,5% en 2019, après +3,1% en 2018 et +6,6% en 2017, mais avec une inflation elle aussi plus faible (+1,3% en 2019, après +1,8% en 2018), ce qui devrait contribuer à un rebond de leurs marges. A 32,7% attendu cette année (+0,9 point par rapport à 2018, le niveau moyen de ces marges reste toutefois inférieur à celui prévalant avant la crise (33,5% en 2008). TOUJOURS DES RETARDS Coincées qu'elles sont entre manque de débouchés et besoin de reconstitution de leurs marges, Euler Hermes voit les entreprises françaises rester prudentes cette année en termes d'investissements, avec une croissance là aussi en retrait par rapport aux années précédentes (+2,9% après +3,9% en 2018 et +4,4% en 2017). En conséquence, le déficit d'investissement des entreprises par rapport à la tendance d'avant-crise devrait mettre encore de temps à se résorber, juge Euler Hermes. Ce retard cumulé était encore estimé à 40 milliards d'euros en 2014 puis 28 milliards en 2018. Au rythme actuel, il devrait s’élever à 22 milliards en 2020. "Nous estimons qu’il ne serait comblé que d’ici la fin d’année 2026", indique Stéphane Colliac, économiste France de l'assureur crédit. A une courte majorité (52%), les entreprises françaises prévoient d'autre part des investissements à caractère "offensif" (augmentation des capacités de production, recherche & développement, accès à de nouvelles technologies, nouvelle activité ou croissance externe). La part des investissements défensifs prévus (renouvellement des capacités de production, mise aux normes) augmente de son côté de deux points par rapport à la précédente enquête dans un contexte de hausse des carnets de commandes et des taux d'utilisation des capacités par rapport à 2017. Les entreprises sont enfin 33% qui disent avoir augmenté l'an passé leurs investissements dans le digital, un secteur où la France est en retard par rapport à ses voisins, et 53% à vouloir investir autant ou plus dans ce domaine en 2019. L'enquête Euler Hermes a été menée en mars auprès de 601 entreprises exportatrices, pour deux tiers des PME et actives pour un peu moins de 40% dans l'industrie, 27% dans le BTP et le reste dans le commerce et les services. (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)
France-Investissement 2019 au moins stable pour 52% des entreprises
information fournie par Reuters 15/05/2019 à 13:08
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