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France-Castaner veut renforcer le suivi de la radicalisation
information fournie par Reuters 07/10/2019 à 13:19

    * Un signalement devrait être automatique, plaide le
ministre
    * Une vingtaine de fonctionnaires écartés depuis 2016
    * Des syndicats de police évoquent des pressions

 (Actualisé avec Castaner, Cambon, syndicats, précisions sur
l'enquête)
    PARIS, 7 octobre (Reuters) - Le ministre français de
l'Intérieur, sur la sellette depuis l'attentat de la préfecture
de police de Paris, s'est prononcé lundi pour le signalement
automatique de tout fonctionnaire dès qu'un soupçon de
radicalisation pèse sur lui.
    Le parquet national antiterroriste a fait état samedi de
témoignages de policiers selon lesquels Mickaël H., qui a
assassiné quatre de ses collègues - trois hommes et une femme -
jeudi à l'arme blanche, aurait justifié les attentats de Charlie
Hebdo en 2015 et d'autres exactions commises au nom de l'islam.
    Un rapport de la direction du renseignement de la
préfecture, remis samedi à Christophe Castaner et que Reuters a
pu consulter, indique que ces éléments avaient été rapportés
verbalement à la "hiérarchie intermédiaire" mais n'avaient pas
fait l'objet d'un signalement écrit.  
    "La première faille de notre système c'est qu'il n'y ait pas
eu de signalement et surtout que celui-ci n'ait pas été
automatique. (...) Je souhaite que toute alerte fasse l'objet
d'un signalement automatique", a déclaré le ministre de
l'Intérieur sur France Inter.
    "Personne n'avait pensé qu'il fallait examiner le dossier
avec une plus grande attention", a-t-il regretté.
    A la suite des attentats de 2015, le ministre de l'Intérieur
de l'époque, Bernard Cazeneuve, avait créé un Etat-major
opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) pour suivre les
individus signalés pour radicalisation via un Fichier de
traitement des signalements, de la prévention de la
radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
    L'objectif de cette structure nouvelle était de faciliter
des retraits d'agréments et de "cartographier" les risques
propres à l'exercice de métiers sensibles : sécurité,
transports, éducation, jeunesse, sites industriels...
    Selon Christophe Castaner, une vingtaine de personnes ont
ainsi été "écartées" depuis 2016.
    
    PAS DE "SYSTÈME ORGANISÉ"
    L'auteur de l'attaque jeudi dernier était habilité "secret
défense", habilitation réexaminée en 2013 et qui devait être
renouvelée en 2020. Mickaël H. n'avait donc pas encore été
soumis aux nouvelles procédures de vérification, plus poussées,
instaurées en 2017.
    "C'est le point le plus grave parce qu'il est chargé de la
maintenance informatique. (...) Vous allez sur les disques durs,
sur les logiciels, vous pouvez prendre connaissance, peut-être
extraire, peut-être donner à d'autres", a souligné sur
franceinfo le sénateur (Les Républicains) Christian Cambon,
président de la délégation parlementaire du renseignement qui
auditionnera le ministre de l'Intérieur mardi.
    Christophe Castaner, qui sera également entendu jeudi par le
Sénat, a dit ne pouvoir répondre sur l'éventualité d'une
complicité ou d'un réseau auquel aurait appartenu Mickaël H.,
converti à l'islam depuis une dizaine d'années.
    A ce stade, "je ne peux vous garantir qu'il n'a pas utilisé
ses accès pour donner des informations" mais pour l'heure
l'enquête "ne permet pas de présumer que ce serait un système
organisé", a-t-il indiqué sur France Inter.
    Des syndicats de police mettaient en cause lundi la
"responsabilité de certaines autorités de l'époque" à la
Direction du renseignement de la préfecture de police.
    Elles "n'ont pas pris la mesure de la gravité de ce que
certains de nos collègues ont pu rapporter", a dit sur BFM TV
Denis Jacob, secrétaire général d'Alternative Police (CFDT).
    "Il y a eu peut-être une crainte, une pression de la part de
nos collègues pour ne pas écrire. (...) Dans l'administration,
rendre compte par écrit d'un comportement d'un autre collègue,
c'est jamais bien perçu", a-t-il avancé.
    Noam Anouar, délégué du syndicat minoritaire Vigi, a fait
état, sur Europe 1 et BFM TV, de "fuites orchestrées" et de
"pressions" pour que l'auteur de l'attaque soit présenté comme
"un fou" à l'origine d'"un acte de démence".

 (Bureau de Paris, édité par Sophie Louet)
 

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