par Chris Gallagher TOKYO, 8 octobre (Reuters) - Accusé d'avoir cédé face à la Chine, le commissaire général de la NBA, Adam Silver, a justifié mardi la réaction de la ligue nord-américaine de basket après le soutien apporté par le patron des Houston Rockets au mouvement démocratique à Hong Kong. Le manager général de la franchise texane, Daryl Morey, a déclenché une tempête au cours du week-end en postant sur Twitter un message de soutien aux manifestants hongkongais. Morey a rapidement effacé son tweet et présenté ses excuses, mais le mal était fait: dans le contexte plus large de tensions commerciales entre Pékin et Washington, sa prise de position a déclenché la colère des autorités chinoises, des nombreux fans chinois de la NBA et des partenaires des Rockets dans ce marché essentiel que représente la Chine pour le basket nord-américain. La marque chinoise d'articles de sport Li-Ning et la Banque Pudong de développement de Shanghai-SPD Bank Credit Card Center ont suspendu toute coopération avec le club texan, par ailleurs censuré sur la chaîne sportive de CCTV, la télévision publique chinoise. D'après CNBC, le géant chinois de la vente en ligne, Alibaba, a semble-t-il retiré de ses catalogues les produits dérivés liés aux Houston Rockets. Dans un communiqué, la NBA a dit regretter le tweet du patron des Houston Rockets. Dans sa version publiée en chinois, le communiqué de la NBA va plus loin, évoquant une "déception extrême" après les propos "inappropriés" de Morey. Mais en prenant ainsi position, la NBA s'est retrouvée aspirée à son tour dans la controverse, de nombreux sénateurs américains cette fois accusant la ligue de basket et son commissaire général de favoriser la censure chinoise et de fouler au pied les valeurs américaines au nom du profit. Interrogé par l'agence de presse japonaise Kyodo, Adam Silver a justifié la réaction de la NBA en expliquant que la ligue soutenait par principe la liberté d'expression sans pour autant endosser les propos tenus. "Ce sont les valeurs qui font partie de notre ligue depuis ses tout premiers jours, y compris la liberté d'expression", dit-il dans cet entretien accordé en marge d'un match d'avant-saison au Japon entre les Rockets et les Toronto Raptors. La NBA, ajoute-t-il, "soutient la faculté qu'a Daryl Morey d'exercer sa liberté d'expression". Dans le même temps, il ajoute: "J'accepte aussi le droit des autorités et des entreprises chinoises à réagir à ces mots." Silver conclut en estimant qu'il faudra du temps pour refermer une partie des blessures ouvertes par le tweet du patron des Rockets. La Chine occupe une position centrale dans la stratégie de développement de la NBA. Créée en 2008, sa filiale NBA China, qui représente les intérêts américains sur le marché local, vaut aujourd'hui plus de 4 milliards de dollars, selon le magazine Forbes. Et, ironie du sort, les Rockets ne sont pas étrangers à ce succès: c'est la franchise texane qui a recruté en 2002 le basketteur chinois Yao Ming, en faisant la première star chinoise de la NBA et contribuant ainsi largement à la popularité du championnat américain dans le pays le plus peuplé de la planète. (Henri-Pierre André pour le service français)
Face à la colère chinoise, le patron de la NBA défend la liberté d'expression
information fournie par Reuters 08/10/2019 à 10:50
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