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Défaite cinglante du président argentin lors des primaires
information fournie par Reuters 12/08/2019 à 23:58

 (Ajoute déclaration supplémentaire de Macri §7-8)
    par Cassandra Garrison et Nicolás Misculin
    BUENOS AIRES, 12 août (Reuters) - Le candidat de
l'opposition en Argentine est arrivé très largement en tête
dimanche des primaires en vue de l'élection présidentielle
d'octobre, devançant le président sortant Mauricio Macri qui a
déclaré qu'il "inverserait" le résultat de ces primaires.
    Alberto Fernandez, dont la colistière est l'ancienne
présidente Cristina Fernandez, a recueilli 47,65% des suffrages,
reléguant Macri à plus de 15 points, selon des résultats portant
sur la quasi-totalité des bulletins de vote.
    Les principales formations politiques argentines ayant déjà
choisi leurs candidats, ces primaires s'étaient transformées en
premier baromètre concret de l'opinion publique avant le scrutin
qui se tiendra le 27 octobre.
    Et leur issue pourrait bien être sans appel pour le
président sortant, qui a reconnu qu'il s'agissait d'une
"mauvaise élection" pour sa coalition. 
    "Reconnaître qu'il s'agit d'une mauvaise élection nous
oblige, dès demain, à redoubler d'efforts pour que nous
puissions obtenir en octobre le soutien nécessaire pour
poursuivre le changement", a-t-il déclaré devant des
sympathisants.  
    Mais Macri a semblé marqué par l'ampleur de sa déconvenue.
"Nul ne s'y attendait, personne n'avait ces chiffres, tous les
sondeurs se sont trompés", a-t-il dit.
    S'exprimant plus tard lors d'une conférence de presse,
l'actuel chef de l'Etat a dit exclure un remaniement du
gouvernement et s'est voulu optimiste.
    "Nous aurons une élection plus uniforme en octobre qui nous
permettra d'aller au second tour. Ceux qui ne veulent pas
retourner dans le passé se joindront à nous", a déclaré Macri.
    Les instituts de sondage tablaient sur une avance de
Fernandez comprise entre 2 et 8 points. Pas 15.
    Au vu des résultats de dimanche, le ticket péroniste Alberto
Fernandez-Cristina Fernandez de Kirchner pourrait l'emporter dès
le premier tour. La perspective ne réjouit pas les milieux
d'affaires, qui redoutent "le retour à un populisme de gauche",
comme le note la firme Capital Economics dans une note adressée
lundi à ses clients.
    Dans les premiers échanges électroniques, le peso argentin a
perdu 6,1% face au dollar.
    
    PRATIQUEMENT IRRÉVERSIBLE
    Pour remporter la présidence en octobre, et s'éviter un
second tour le 24 novembre, un candidat doit disposer d'au moins
45% des suffrages ou de 40% des voix avec une différence de 10
points avec le deuxième. 
    "C'est un résultat troublant et pratiquement irréversible
qui va plonger le gouvernement dans une sorte de vide du pouvoir
au beau milieu d'une période très délicate pour l'économie",
observe Shila Vilker, analyste chez Trespuntozero.
    Alberto Fernandez a promis la gratuité des médicaments pour
les retraités et une hausse des salaires pour les travailleurs,
un discours porteur dans un pays où 27,3% de la population au
moins vit sous le seuil de la pauvreté (et encore s'agit-il des
statistiques officielles portant sur le premier semestre de
l'année dernière; des travaux universitaires récents retiennent
plutôt le chiffre de 35%).
    "Je suis persuadé que nous avons commencé aujourd'hui à
construire une nouvelle histoire", s'est réjoui Fernandez
dimanche soir.
    Mauricio Macri préconise lui la poursuite de sa politique
d'austérité avec de nouvelles coupes dans les dépenses publiques
prévues dans le cadre du plan d'aide de 57 milliards de dollars
(51 milliards d'euros) signé l'an dernier avec le Fonds
monétaire international (FMI).
    Ce plan doit permettre à l'Etat argentin de stabiliser sa
monnaie, de freiner l'inflation et d'éviter tout risque de
défaut sur sa dette en devises étrangères.
    Trois ans et demi après l'investiture de Macri, l'économie
argentine est en récession, avec une inflation annuelle
supérieure à 55%.

 (Arthur Connan et Henri-Pierre André pour le service français,
édité par Jean Terzian)
 

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