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Décès de Franco Zeffirelli, maître italien du cinéma et de l'opéra
information fournie par Reuters 15/06/2019 à 16:25

 (.)
    par Philip Pullella
    ROME, 15 juin (Reuters) - Franco Zeffirelli, réalisateur et
metteur en scène d'opéra italien, est mort samedi à Rome à l'âge
de 96 ans, laissant derrière lui une vingtaine de films et des
productions acclamées sur les plus grandes scènes lyriques du
monde entier.
    Zeffirelli, qui était souvent plus apprécié par le public
que par la critique, était le dernier des géants du cinéma
italien apparus après la Deuxième Guerre mondiale et qui
comptaient aussi Federico Fellini, Luchino Visconti ou Vittorio
De Sica.
    Au cinéma, il avait dirigé des stars comme Elizabeth Taylor,
Richard Burton, Laurence Olivier ou Faye Dunaway. Sur les scènes
lyriques ou pour ses opéras filmés, il avait travaillé avec
Maria Callas, Placido Domingo, Luciano Pavarotti ou Jose
Carreras.
    "Franco Zeffirelli, l'un des plus grands hommes de culture
que le monde ait connus, s'est éteint ce matin. Adieu cher
Maestro, Florence ne vous oubliera jamais", a annoncé sur
Twitter Dario Nardella, le maire de Florence, la ville natale de
Zeffirelli. 
    Le président du Conseil, Giuseppe Conte, a fait part de sa
"profonde émotion" à l'annonce du décès du Maestro, "ambassadeur
italien du cinéma, de l'art et de la beauté, grand réalisateur,
scénariste, scénographe" et "grand homme de culture".
    
    MOZART ET L'ÉTAT-CIVIL
    Enfant adultérin né en février 1923 d'une couturière, Alaide
Garosi Cipriani, et d'un commerçant, Ottorino Corsi, il devait
son patronyme à l'amour de sa mère pour Mozart - et à une erreur
administrative.
    Sa mère, contrainte de lui trouver un autre nom que le sien
ou celui de son père du fait des circonstances de sa naissance, 
souhaitait le nommer "Zeffiretti" (petits zéphyrs), un aria de
l'opéra "Idoménée" de Mozart. Mais au moment de l'enregistrer,
un employé d'état civil avait inscrit des "l" à la place des
"t", lui donnant son nom de Zeffirelli.
    Orphelin de mère à l'âge de six ans, il avait été élevé par
une Anglaise, Mary O'Neill, et fréquenté la communauté de ces
Anglaises excentriques établies à Florence, qui se surnommaient
les "Scorpioni".
    "Elles m'ont enseigné toutes les choses importantes de la
vie. Ces femmes m'ont aidé à comprendre ma propre ville, ma
propre culture et ma propre éducation", disait-il en 1999. Il
leur consacrera cette année-là un de ses films, "Un thé avec
Mussolini".
    Durant la Deuxième Guerre mondiale, il se bat au côté des
partisans puis devient interprète de l'armée britannique.
    L'après-guerre le voit étudiant en art et architecture avant
d'être aspiré dans le monde du théâtre et du cinéma, d'abord
comme assistant de Luchino Visconti, avec lequel il vivra trios
ans. 
    Dans les années 1950, il dirige ses premiers opéras et signe
en 1957 son premier film, "Camping".
    En 1968, son "Romeo et Juliette" lui vaut deux Oscars. En
choisissant des adolescents, Olivia Hussey, alors âgée de 15
ans, et Leonard Whiting, 17 ans, pour incarner les amants de
Vérone, il rompt avec la tradition. En 1977, "Jésus de
Nazareth", sa série pour la télévision, est un autre triomphe. 
    Il tournera aussi un "Hamlet" avec Mel Gibson (1990) puis
adapte "Jane Eyre" (1996), avec Charlotte Gainsbourg et William
Hurt.
    
    TRIOMPHE À LA SCALA
    En décembre 2006, pour son retour à La Scala, la célèbre
scène milanaise, après 14 ans d'absence, il met en scène le
"Aida" de Giuseppe Verdi, dont la première s'achève par un quart
d'heure d'applaudissements à tout rompre.
    Certains critiques sont moins enthousiastes, pointant le
kitsch de sa scénographie rétro.
    Personnage clivant, Franco Zeffirelli avait aussi défrayé la
chronique par ses déclarations publiques. Elu au Sénat en 1994
sous l'étiquette de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi,
il avait ainsi estime que les femmes pratiquant l'interruption
volontaire de grossesse méritaient la mort. Même le Vatican
s'était ému.
    "Les gens me demandent pourquoi je dis ce genre de choses
(...) J'ai toujours eu le culte de la sincérité, dire ce qui est
faux, dire ce qui est vrai", avait-il confié naguère dans une
interview accordée à Reuters.
    Il expliquait aussi en 2003 que des amies de sa mère,
inquiètes pour son avenir, lui avaient conseillé de se faire
avorter. "Mais elle avait refusé. Elle croyait que cet enfant à
naître était le monument de son formidable amour."
    Homosexuel, catholique fervent, il avait révélé dans son
autobiographie parue en 2006 avoir été séduit par un prêtre
quand il était adolescent mais ajouté qu'il ne s'agissait pas
d'abus, parce qu'il n'y avait pas eu de violence.    

 (avec Gavin Jones
Henri-Pierre André pour le service français)
 

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