par Parisa Hafezi, John Irish et Arshad Mohammed NATIONS UNIES, 27 septembre (Reuters) - La France et la Grande-Bretagne ont beau avoir quasiment supplié l'Iran de se jeter à l'eau en ouvrant un dialogue avec les Etats-Unis cette semaine lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, ni Téhéran ni Washington n'ont manifesté la volonté de modifier l'axe central de leur politique: pression maximale contre résistance maximale. Les Etats-Unis restent persuadés que leurs sanctions finiront pas mettre à genoux la République islamique, ce à quoi les Iraniens rétorquent que cette époque où un pays pouvait en soumettre un autre est révolue. "Ils sont sortis de l'accord (de 2015 sur le nucléaire), ils ont imposé des sanctions, ils essaient d'interrompre nos exportations pétrolières, ils menacent d'autres pays pour les empêcher de nous aider et après, ils parlent de discuter ? Aucune chance", a souligné à New York un responsable iranien. Aux yeux des responsables occidentaux, l'Iran a répliqué contre les lourdes sanctions américaines par une série d'attaques dans le Golfe qui ont ébranlé le marché pétrolier. Les dernières en date, celles du 14 septembre contre des installations du géant saoudien Aramco, ont temporairement réduit de 5% l'offre mondiale de brut. Pour ses détracteurs, l'absence de riposte militaire des Etats-Unis à ces attaques a convaincu l'Iran qu'il pouvait frapper en toute impunité. "Les Iraniens sont prêts à prendre le risque d'attaquer des infrastructures pétrolières en Arabie saoudite puisqu'ils ont compris qu'ils ne paieraient pas un prix élevé", note un responsable des services de renseignement occidentaux. L'OBSCURITÉ AVANT L'AUBE ? Le seul domaine sur lequel responsables américains et iraniens ont signalé la possibilité d'un dialogue, même si on ignore si des discussions ont bel et bien eu lieu, est celui d'un échange de prisonniers. Les Etats-Unis ont expulsé cette semaine une Iranienne qui avait plaidé coupable d'avoir exporté des technologies sensibles américaines vers l'Iran mais le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo n'a pas fait de commentaire plus détaillé à ce sujet. Donald Trump, qui apprécie les rencontres symboliques, s'était dit prêt à parler au président iranien Hassan Rohani mais les efforts menés par Emmanuel Macron pour rapprocher les deux camps ont été entravés par les attaques du 14 septembre, "d'une telle ampleur qu'elles ont constitué un tournant", dit une source diplomatique française. La décision iranienne, annoncée début septembre, de commencer à installer des centrifugeuses avancées capables de procéder à un enrichissement plus rapide de l'uranium est un "troisième coup de canif" dans l'accord de Vienne sur le nucléaire, ajoute cette source. Un accord que la porte-parole de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a jugé cette semaine "de plus en plus difficile" à sauver. Interrogé sur l'ouverture éventuelle de négociations entre Téhéran et Washington, un autre responsable iranien interrogé par Reuters répond : "Il fait toujours plus sombre avant l'aube." Mais les analystes doutent de voir ce dialogue s'instaurer à court terme. "L'Iran a signalé ces dernières semaines qu'il n'était pas prêt à céder aux exigences américaines comme Trump l'espérait", relève Phil Gordon, ancien responsable du département d'Etat sous la présidence de Barack Obama. "Trump doit désormais décider s'il accepte certaines demandes de l'Iran, ce qui serait un recul majeur. Ou s'il accepte les coûts et les risques d'un statu quo instable." (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
Aucun signe de rapprochement Iran-USA malgré l'Assemblée générale de l'Onu
information fournie par Reuters 27/09/2019 à 09:21
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