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Après une nouvelle année noire sur l'Everest, la réponse du Népal ne semble pas à la hauteur
information fournie par Reuters 18/12/2019 à 13:27

    par Andrew Both
    CARY, Caroline du Nord, 18 décembre (Reuters) - Le Népal
veut imposer de nouvelles règles pour améliorer la sécurité sur
les pentes de l'Everest, mais Ed Viesturs et Alan Arnette, deux
des himalayistes américains les plus chevronnés, doutent de leur
efficacité.
    Onze alpinistes sont morts cette année en tentant
l'ascension du toit du monde, neuf sur son versant népalais, les
deux autres sur son versant tibétain. La plupart des décès
trouvent leur origine dans les embouteillages spectaculaires qui
se sont formés sur la voie normale menant au sommet, qui culmine
à 8.850 mètres d'altitude.
    Au sortir de cette année noire, la plus meurtrière depuis
2015 sur les pentes de l'Everest, le gouvernement népalais a
proposé une modification des règles d'octroi de permis
d'ascension.
    Pour prétendre gravir l'Everest, les candidats devront, si
ces changements sont confirmés, prouver avoir gravi déjà au
moins un sommet culminant à plus de 6.500 mètres au Népal et 
produire un certificat médical attestant d'un état de santé
conforme aux efforts en haute altitude.
    Leurs guides devront par ailleurs justifier de trois années
d'expérience dans l'organisation et l'encadrement d'expéditions
en haute altitude.
    "J'ai déjà vu ce film tant de fois qu'il est totalement
prévisible", a commenté Alan Arnette, joint mardi par téléphone
par Reuters. "Chaque année depuis 2013, quelque chose tourne mal
et le gouvernement népalais annonce de nouvelles règles qu'il
n'applique jamais", poursuit l'himalayiste.
    
    FENÊTRE MÉTÉO RÉDUITE
    Ed Viesturs, premier Américain à avoir gravi les 14 "8.000"
de l'Himalaya, partage le même scepticisme. Le projet népalais,
estime-t-il, ne répond pas aux causes des drames en série qui se
jouent sur les pentes de l'Everest.
    La plupart des décès enregistrés cette année se sont
produits fin mai, quand de multiples expéditions ont tenté de
mettre à profit une courte "fenêtre météo" pour lancer l'assaut
final.
    La surfréquentation de la voie normale qui en a résulté a
provoqué de véritables embouteillages, retardant l'arrivée au
sommet et prolongeant le séjour des candidats à l'ascension dans
la "zone de la mort", au-delà des 8.000 mètres.
    "La plupart des expéditions décident de se lancer vers le
sommet dès que la première fenêtre météo est annoncée", explique
Ed Viesturs à Reuters.
    "Tout le monde a peur de rater ce qui pourrait être la seule
journée parfaite de la saison. Il y a pourtant plusieurs bonnes
journées pour tenter d'atteindre le sommet, mais il y a une
pression qui incite à y aller si d'autres y vont aussi",
ajoute-t-il.
    Cette année, le Népal avait accordé 381 permis à 11.000
dollars pièce. En y ajoutant les guides et les sherpas, cela
signifie que plus de 800 personnes ont tenté d'arriver au sommet
sur un court laps de temps.
    
    "NOVICES ABSOLUS" ET "EFFET DE GROUPE"
    Comme à chaque drame, la polémique a rebondi sur les
pratiques des expéditions commerciales accusées de vendre des
promesses d'Everest à des alpinistes néophytes voire
"incompétents", ainsi que le dénonçait en juin l'alpiniste
anglais Nick Hollis dans une interview accordée à Reuters.
 
    "Le paysage sur l'Everest s'est modifié. Et la situation
semble avoir culminé cette année", expliquait le grimpeur
britannique, qui dit avoir assisté au camp de base à des scènes
irréelles de débutants incapables d'utiliser des crampons
indispensables pour évoluer sur la glace ou d'attacher leurs
baudriers qui les relient aux cordes fixes.
    "Ces gens sont des novices absolus. Ils sont très lents et
incapables de franchir les obstacles et les sections les plus
techniques. C'est ce qui crée ces embouteillages", ajoutait ce
montagnard chevronné, arrivé au sommet de l'Everest à l'aube du
21 mai dernier, entrant par là même dans le club fermé des
alpinistes ayant conquis les "Sept Sommets", soit les points
culminants de chaque continent (dont l'Aconcagua en Amérique du
Sud et le Denali-McKinley en Amérique du Nord).
    Le vrai problème, reprend Ed Viesturs, c'est l'"effet de
groupe" qui se constitue au camp de base où se côtoient les
expéditions et les incite à s'élancer au même moment à l'assaut
du sommet.
    "Je connais plusieurs grimpeurs qui ont attendu et ont eu
pratiquement la montagne pour eux tout seuls. Nous devons
vraiment trouver une réponse à la question de savoir pourquoi
tant de personnes se retrouvent le même jour sur l'arête
sommitale. Comment on peut contrôler cela ?"
    A cette question, les nouvelles recommandations qui
pourraient être adoptées au Népal n'apportent pas de réponse. 
    
    GRAPHIQUE (en anglais): https://tmsnrt.rs/2r5hOS3   

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
GRAPHIQUE (en anglais) Everest, dans la zone de la mort    https://tmsnrt.rs/2r5hOS3
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (version française Henri-Pierre André)
 

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