PARIS, 25 juillet (Reuters) - Si la Banque centrale européenne a réaffirmé jeudi qu'elle n'écartait aucune option afin de soutenir la croissance et faire remonter l'inflation, elle n'a annoncé aucune mesure concrète, notamment parce qu'elle attend de voir ce que fera la Réserve fédérale dès la semaine prochaine, explique à Reuters Christophe Lernould, responsable des gestions flexible et diversifiée chez Amplegest. 1/ - Y a-t-il des surprises ou des nouveautés dans le discours de la BCE ? Christophe Lernould - "Mario Draghi a dit aux marchés ce qu'ils voulaient entendre. Il n'y a aucune action nouvelle par rapport à ce qui était prévu et notamment par rapport au récent discours de Sintra. Il laisse ouverte la possibilité d'un nouveau QE si la situation économique et/ou l'objectif d'inflation le justifiaient. "Ce qu'il y a d'intéressant dans son discours, c'est qu'il justifie la nécessité d'une politique monétaire très accommodante, pendant une longue période, en raison des niveaux constamment en dessous de son objectif en matière d'inflation. "Les grands gagnants de la journée, restent les banques avec la confirmation de la mise en place d'un système à plusieurs niveaux de rémunération des réserves, ainsi que des options pour la taille et la composition de nouveaux achats d'actifs nets." 2/ - Pourquoi n'avoir annoncé aucune mesure concrète ? "La seule chose que les opérateurs jugeaient possible en juillet, c'était la décision de baisser le taux de dépôt et Mario Draghi ne l'a pas fait. Il semble vouloir laisser la main à la Fed. La question est de savoir si elle va baisser ses taux pour des raisons économiques ou politiques, et si elle doit les baisser de 25 ou de 50 points de base. "Selon nous, la BCE est en position d'attente pour deux raisons. La première, c'est de voir ce que va faire la Fed, avec en ligne de mire la parité euro-dollar. La deuxième raison, c'est de laisser la stratégie à mettre en oeuvre aux mains de la nouvelle équipe de direction qui arrivera en octobre à la BCE. "D'une certaine façon, la BCE laisse la politesse à la Fed, qui est elle-même très ennuyée parce qu'il n'est pas évident pour elle de justifier une baisse importante de ses taux directeurs. "Tout dépend de ce que va faire la Fed. Si la Fed devient trop politique, la BCE agira de manière très agressive, mais l'on peut penser que les banques centrales vont s'organiser afin d'éviter toute surenchère qui aurait pour conséquence une probable guerre des changes, préjudiciable à la croissance mondiale." 3/ - La posture de la BCE est-elle susceptible de prolonger le rebond des actifs risqués ? "La seule vraie nouveauté, c'est le changement dans le pilotage des anticipations ('forward guidance'). On sait que les taux vont rester bas, voire négatifs, durablement. A partir de ce moment, le marché va adapter ses anticipations de prime de risque sur les différentes classes d'actifs ce qui devrait contribuer à soutenir, sur la période, l'appétence pour les actifs risqués. "La BCE a dit qu'elle était prête à étudier toutes les options à sa disposition, mais elle n'est pas rentrée dans les détails. Aucune mesure précise n'a été déclinée et elle a juste confirmé qu'elle continuerait de réinvestir les remboursements du programme précédent, au minimum jusqu'à la fin du premier semestre 2020." Voir aussi : La BCE laisse les taux inchangés mais confirme un assouplissement à venir Principaux extraits de la conférence de presse de Mario Draghi (Propos recueillis par Patrick Vignal, édité par Marc Joanny)
3 QUESTIONS À-La BCE laisse la main à la Fed-Amplegest
information fournie par Reuters 25/07/2019 à 17:44
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