BRUXELLES (Reuters) - L'économie de la zone euro connaîtra une croissance plus lente cette année et l'année prochaine en raison de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis et de l'incertitude quant à la date et à la manière dont elle prendra fin, a déclaré lundi la Commission européenne.
Dans une prévision pour les 27 pays de l'Union européenne et les 20 pays partageant la monnaie euro, l'exécutif européen a déclaré que le produit intérieur brut de la zone euro ne progresserait que de 0,9% cette année, au lieu des 1,3% attendus en novembre dernier.
En 2026, la croissance de la zone euro devrait s'accélérer à 1,4%, mais ce chiffre resterait inférieur aux 1,6% attendus par la Commission il y a six mois.
« Les perspectives de croissance sont revues à la baisse de manière significative. Cela est dû en grande partie à l'affaiblissement des perspectives du commerce mondial et à une plus grande incertitude en matière de politique commerciale », a déclaré la Commission.
Selon le rapport, les perspectives de croissance reposent sur l'hypothèse selon laquelle les États-Unis maintiendraient leurs tarifs douaniers au niveau actuel de 10 % sur tous les produits de l'UE, de 25 % sur l'acier, l'aluminium et les voitures et aucun tarif sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs.
« Les risques pesant sur les perspectives sont orientés à la baisse. Une fragmentation accrue du commerce mondial pourrait freiner la croissance du PIB et raviver les pressions inflationnistes. Les catastrophes liées au climat sont également plus fréquentes et demeurent une source persistante de risque de baisse de la croissance », a déclaré la Commission.
Mais la croissance pourrait reprendre en cas d'apaisement des tensions commerciales entre l'UE et les États-Unis ou d'expansion plus rapide des échanges commerciaux de l'Europe avec d'autres pays, ainsi que grâce à des dépenses de défense plus élevées de l'UE.
Le chômage dans la zone euro continuera de baisser cette année et l'année prochaine, pour atteindre 6,1% en 2026, et l'inflation à la consommation devrait décélérer à 2,1% cette année et à 1,7% en 2026, contre 2,4% l'année dernière, a indiqué la Commission.
Mais les finances publiques de la zone euro vont légèrement se détériorer, le déficit budgétaire global atteignant 3,2 % du PIB cette année contre 3,1 % l'an dernier et atteignant 3,3 % en 2026.
La dette publique agrégée de la zone euro devrait augmenter à 89,9 % du PIB cette année, contre 88,9 % en 2024, et encore augmenter à 91 % en 2026.
