Et l’inflation, c’est trop tôt aussi ?
Lors de l’élection de Donald Trump, une bonne partie des « experts en finance et en économie », nous avait expliqué que même si le Président ravageait le monde avec ses tarifs douaniers et coupait massivement dans les impôts, ça devrait pas poser de problème à l’inflation qui était totalement sous contrôle. Et, puis au moment où l’on a aperçu la touffe de cheveux orange pénétrer pour la première fois dans la Maison Blanche, nous sommes entrés en mode : « et si on s’était gouré et que les taxes douanières avaient la capacité de rebooster l’inflation ???? » La suite, on la connait. Enfin, on la connait, sauf qu’hier mon meilleur ami, le Bureau of Labor Statistics a publié un chiffre de l’inflation qui laisse encore une fois penser que cette chère inflation pourrait finalement aller de mieux en mieux. On avait déjà commencé à s’en douter lors des derniers chiffres du PCE, mais là, hier, Trump a pu commencer à boire du petit lait. Et aussi à défoncer ENCORE UNE FOIS POWELL avec son histoire de taux.
Le CPI est donc sorti à 2,3 % contre 2.4% attendu par les « experts » (encore eux). C’est le chiffre le plus faible depuis février 2021, mais pas de quoi ouvrir le champagne non plus (enfin Trump l’a déjà fait mais nous on va rester encore un peu raisonnables – Suisses, quoi). Raisonnable, parce que le core CPI, lui, est resté à 2,8 %, et derrière les apparences calmes se cache toujours la bombe à retardement : les tarifs de Trump. Pour l’instant, les hausses de prix liées aux droits de douane ne sont pas visibles — normal, elles viennent à peine d’entrer dans le pipeline comme on l’a dit – et puis à l’heure actuelle, on aime bien repousser l’échéance en disant que jusque-là ça va, mais que ça sera pire plus tard. Mais entre les loyers qui grimpent (+0,3 %), l’assurance auto qui s’envole, et les œufs qui dévissent mais restent à +49 % sur un an (!), la pression n’a pas encore disparu. Trump a levé le pied avec Pékin (90 jours de pause), mais maintient le reste. Résultat : la Fed garde ses taux hauts, les marchés repoussent les espoirs de baisse à septembre, et la vraie question devient : est-ce qu’on a calmé l’inflation… ou juste différé la suite ? Pour l’instant, le marché reste zen. Et on a toujours tendance à oublier que OUI, l’inflation baisse peut-être (légèrement), mais que l’on paie quand même le panier de la ménagère entre 20 et 30% plus cher qu’il y a 5 ans… Et vous aussi vous avez été augmentés de 30% sur 5 ans ?
Non, c’était juste pour savoir…