La Réserve fédérale américaine (Fed) a, comme prévu, opté pour le statu quo sur ses taux directeurs mais elle a noté un risque accru pour l'inflation et le chômage, assombrissant encore davantage les perspectives économiques dans un contexte de relèvement des droits de douane. L'économie dans son ensemble a "continué de croître à un rythme soutenu", écrit la Fed dans son communiqué de politique monétaire à l'issue d'une réunion de deux jours. La banque souligne une baisse de la production au premier trimestre et des importations record, les entreprises et les ménages ayant anticipé l'entrée en vigueur des nouvelles taxes à l'importation. Le marché du travail est également resté "solide" et l'inflation était toujours "quelque peu élevée", a noté le FOMC, Comité de politique monétaire de la banque centrale, réitérant le message utilisé dans sa précédente déclaration. Le communiqué du jour met cependant en évidence les risques en cours qui pourraient conduire la Fed à effectuer des choix difficiles dans les mois à venir. "L'incertitude sur les perspectives économiques s'est encore accrue", ajoute le FOMC. Les responsables de la banque sont convenus à l'unanimité de maintenir l'objectif des taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 4,25% à 4,50%. "Le Comité est attentif aux risques que représentent pour les deux parties son double mandat et estime que les risques d'une hausse du chômage et de l'inflation se sont accrus", peut-on également lire dans le communiqué. L'orientation de la politique dépendra de l'évolution de ces risques ou, dans le cas le plus difficile, de la hausse simultanée de l'inflation et du chômage, forçant la Fed à choisir le risque le plus important à compenser par la politique monétaire, fait savoir la banque centrale. Un marché du travail plus faible est de nature à renforcer généralement les arguments en faveur d'une baisse des taux, tandis qu'une inflation plus élevée nécessiterait de maintenir une politique monétaire restrictive. Le niveau des taux directeurs de la Fed est inchangé depuis décembre, alors que les responsables peinent à estimer l'impact des droits de douane voulus par le président Donald Trump. Ces surtaxes ont alimenté la crainte d'une inflation plus élevée et d'une croissance économique plus lente cette année. Le président de la Fed, Jerome Powell, doit commenter cette décision au cours d'une conférence de presse prévue à 18h30 GMT. Avant la décision de la Fed, les traders pariaient sur le fait que la banque centrale américaine attendrait juillet pour commencer à baisser ses taux directeurs. Ils anticipaient également trois réductions des coûts d'emprunt d'un quart de point d'ici la fin de l'année, soit une de moins qu'initialement prévu.